L’ île Tatihou au rythme des marées

Administrativement rattachée à Saint-Vaast-la-Hougue, l’ île côtière de Tatihou, au nord-est du Cotentin, s’étire sur 29 hectares. Si elle n’est pas habitée de manière permanente, on peut s’y rendre tous les jours soit en véhicule amphibie soit à pied à marée basse à condition que le coefficient de marée soit supérieur à 70 et de passer à travers les parcs à huîtres !

Vikings, Anglais ou encore Américains purent pénétrer dans le Cotentin en y débarquant et elle est devenue aujourd’hui la gardienne d’un riche patrimoine historique et naturel.

Le fort Vauban, construit en 1694, après la bataille de la Hougue, trône sur l’ île, présentant des fortifications, une chapelle, un magasin à poudre et une caserne devenue un restaurant. Son ancien lazaret, construit en 1720 pour éviter la propagation de la peste, abrite le musée maritime qui accueille le mobilier archéologique provenant des épaves de la bataille de la Hougue et qui ouvrit ses portes en 1992 pour célébrer alors le tricentenaire de cette bataille, un jardin botanique et un jardin maritime aux centaines d’espèces du littoral, un atelier de charpente navale et des bâtiments d’hébergement.

Sur trois hectares proches du fort, s’est établie une réserve ornithologique depuis 1990 qui sert d’étape de migration pour les oiseaux non marins et où s’ébattent plus de 150 espèces différentes parmi lesquels les goélands argentés, bruns et marins, les tadornes de Belon, les huîtriers pie, les pigeons colombins ou encore l’aigrette garzette, l’eider de Steller, le canard siffleur, le goéland leucophée, le bruant des neiges ou la bécasse des bois.

2017 marque le vingt-cinquième anniversaire de l’ouverture de l’ île au public, et est célébré par l’ouverture de son grand musée après plus de cinq ans de réaménagement. Si, au fil des ans, de nouvelles collections du domaine des Beaux-Arts, de l’éthnologie maritime, de la construction navale et de l’histoire naturelle sont venues enrichir le patrimoine du musée, une nouvelle salle raconte la riche histoire de l’ île, quant à la galerie d’histoire naturelle, elle dévoile les milieux du littoral ainsi que l’histoire du premier laboratoire maritime du Muséum d’histoire naturelle implanté sur l’ île.

Enfin cette année, ouvre le hangar de restauration du cordier la Sainte Thérèse-Souvenez-vous, où bateaux traditionnels de plaisance et de pêche sont mis en valeur.

Grâce à des panneaux illustrés, complétés d’objets et d’un livre d’images numériques, l’histoire de l’ île est révélée depuis le Paléolithique jusqu’à aujourd’hui !

Enfin, le musée propose des expositions temporaires : « La mer déborde mais ça n’date pas d’hier », deux expositions sur le thème du trait de côte. La première pour comprendre les mécanismes responsables de ce phénomène et la seconde pour envisager le sujet d’un point de vue historique en se consacrant aux relations transmanches du Paléolithique à Guillaume le Conquérant.

Des panneaux colorés et humoristiques à la façon de bandes dessinées aident à comprendre cette variation du niveau des océans et des mers, les différents mécanismes responsables, les modifications qu’elle provoque sur les activités humaines, au niveau géographique et sur l’évolution de la diversité biologique. Une maquette en volume de la mer de la Manche éclairée par une vidéo illustre ces propos.

L’ île Tatihou, c’est aussi l’occasion de faire des parenthèses originales dans sa vie ; ainsi on peut y passer un week-end pour la Saint Valentin les samedi 18 et dimanche 19 février afin de se retrouver à l’écart du monde, en amoureux, ou bien prévoir un week-end de pêche à l’assiette les 20 et 21 mai (le bar), 23 et 24 septembre (le turbot) et 21 et 22 octobre (la coquille Saint-Jacques) !

D’autres week-ends à thème sont également proposés : celui à cerfs-volants les 1 er et dimanche 2 avril ou bien celui à noeuds de marins début octobre, sans oublier les nombreux ateliers pour familles et enfants tout au long de l’année.