L’Arbre-serpents de Niki de Saint-Phalle signe son grand retour au musée des Beaux-Arts de la Ville d’Angers.
L’Arbre-Serpents, sculpture réalisée par Niki de Saint Phalle en 1992 et achetée par la Ville d’Angers grâce au concours du Fonds régional d’acquisition pour les musées (Fram), illustrant ainsi la volonté de la Ville de s’ouvrir plus encore à l’art contemporain, était exposée dans la cour du musée des Beaux arts depuis 2005 mais, exposée au soleil, à la pollution et aux intempéries, chaleur, pluie et vents ont fait que sa peinture s’écaillait. Après avoir été protégée des agressions climatiques et ayant ainsi disparu aux yeux du public depuis 2012, la célèbre statue a été « désoclée », soulevée et transportée pour son atelier de rénovation afin d’y subir un toilettage complet et de refaire à neuf sa polychromie.
Cette sculpture monumentale a donc été remise entre les mains de l’atelier “Art et concept” de Gérard Haligon, l’éditeur des statues de l’artiste, et le concepteur de cet Arbre-Serpents qui, lors de sa création en 1992, avait d’abord pris place dans le jardin du fils de Niki de Saint-Phalle, avant d’être acquis par le musée d’Angers et installé dans sa cour, en 2005. Entièrement “microbillée” pour retirer toute la polychromie, le dessin et les couleurs ont été entièrement reportés et cette réfection, qui a commencé en novembre 2016 jusqu’en mars dernier, lui a permis de retrouver l’éclat de son aspect original. Afin d’y parvenir, des études ont été menées sous l’égide des experts du Centre de restauration des musées de France (C2RMF), en étroite collaboration avec la Niki Charitable Art Foundation.
On ne présente plus Niki de Saint-Phalle, (1930-2002), à la fois plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice de films et dont les « Nanas » lui ont conféré une renommée internationale. Niki de Saint Phalle a soutenu plusieurs causes : celle des Noirs américains, celle de la libération de la femme du patriarcat, celle des malades atteints du sida en s’engageant dans l’association AIDS, et en réalisant avec son fils un film sur le sujet.
Représentant un arbre géant avec douze serpents en guise de branches, l’Arbre-serpents est un hymne à la vie joyeusement bigarré qui évoque aussi la noirceur du passé de l’artiste. Le serpent, figure récurrente chez Niki de Saint Phalle, évoque l’été au cours duquel elle avait été abusée par son père et avait rencontré un serpent dans le désert. Elle avait déclaré à ce propos : « En fabriquant moi-même des serpents, j’ai pu transformer en joie la peur qu’ils m’inspiraient. Par mon art, j’ai appris à dompter et à apprivoiser ces créatures qui me terrorisaient. »
Quant à l’arbre, également souvent présent dans son oeuvre, il faut le comprendre à travers la forme symbolique de l’arbre de vie. C’est la résilience. Cette œuvre, à l’origine une sculpture-fontaine conçue pour faire jaillir de l’eau de la bouche des reptiles n’a jamais été mise en eau et ne le sera sans doute jamais, pour des questions de conservation, contrairement à d’autres créations de Niki de Saint Phalle, telles ses Nanas, visibles dans le grand bassin devant le Centre Pompidou à Paris.
L’Arbre-serpents, dont il existe une copie datant de 1999, visible dans le jardin botanique du Missouri, dans le National Museum of Women in the Arts à Washington, aux États-Unis, annonce son grand retour au musée des Beaux-Arts de la Ville d’Angers dont il était devenu l’emblème : l’œuvre est réinstallée depuis le 27 avril sur la terrasse du musée et sera redécouverte le 17 mai prochain en présence de Christophe BECHU, maire d’Angers, d’officiels et de Bloum CARDENAS, petite-fille et ayant-droit de l’artiste et présidente de la Niki Charitable Art Foundation.
Une exposition-dossier, réalisée par le musée des Beaux-Arts et le C2RMF retraçant les étapes de cette opération exceptionnelle, sera visible sur la terrasse du musée des Beaux-Arts, du 17 mai au 17 septembre 2017.
Photo : Ville d’Angers
Musée des Beaux-Arts
14 rue du Musée 49100 Angers
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