Julien Discrit, « Le Souvenir des pierres »

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Julien Discrit

La Galerie Anne-Sarah Benichou expose Julien Discrit

Julien Discrit explore, analyse et retranscrit la géographie afin de « décrire le monde » ou tout au moins de le matérialiser à sa manière, sous un angle empli de mystère, de rêve et d’émotion. A travers ses installations, performances, photographies et vidéos, il nous entraine dans un monde fait de décalages, d’ambiguïtés et de paradoxes qui se nouent entre la carte et le territoire, évoquant des espaces aussi bien physiques qu’imaginaires, et tentant d’établir une tension dialectique entre le visible et ce qui reste dissimulé.

On le retrouve aujourd’hui pour sa première exposition personnelle à la galerie Anne-Sarah Bénichou, « Le Souvenir des pierres », où il nous présente des œuvres dans lesquelles il a cherché à confronter les contraires : Face au temps qui passe et nous échappe, les pierres dont la nature immuable fait traverser les siècles s’oppose à notre mémoire qui tente de préserver notre vécu grâce aux souvenirs ; au-delà de cette approche temporelle, Julien Discrit met également en valeur l’aspect matériel des pierres face au mouvement, à la vie et à l’énergie que déploie la mémoire.

Julien Discrit - Le Souvenir des pierres

Témoins du temps qui file, les pierres enregistrent notre monde, c’est pour cela qu’elles nous fascinent ; elles perdurent depuis leur création, gardant en mémoire l’histoire qui défile devant elles. Roches, sédiments, statues, reliefs et temps géologiques se rencontrent ainsi au sein de l’exposition, à travers des œuvres qui tentent d’en restituer l’écriture.

Le film “Sédiments“, achevé en 2013 et montré pour la première fois à Paris, convoque cette mémoire en mettant en scène un personnage aux prises avec un passé qui refait surface. Les dunes en mouvements, les blockhaus finissant de sombrer dans le sable ou encore les déchets amenés du grand large par les vagues, composent le paysage de ce film où les différentes strates de temps ne cessent de se recouvrir.

La nature, la terre et l’ensemble de notre univers ont toujours été source d’inspiration pour les artistes. Les œuvres de Julien Discrit en sont un exemple, sa recherche plastique reposant sur la géomorphologie et la surface terrestre. Comme le souligne Roger Caillois :

« Réalisée à partir de données géographiques, l’œuvre États-Inversés -Walla Walla- donne à voir un territoire où crêtes, vallons et montagnes semblent s’être incarnés en leur contraire grâce à un subtil jeu d’ombre et de lumière. La lecture des formes et des reliefs s’inverse, le paysage devient comme une empreinte de lui-même, une sorte d’envers. La surface terrestre résulte d’un lent et laborieux travail d’érosion qui s’est étalé sur des millions d’années, dessinant au fur et à mesure les formes d’une mémoire visible ».

Julien Discrit profite de cette très belle exposition pour exposer des œuvres plus anciennes faisant écho aux autres pièces de l’exposition. Ainsi Inframince MontBlanc, dont le bloc transparent dessine en miniature l’infime séparation entre ciel et terre rappelle la surface réversible de Walla Walla.

Une exposition qui s’inscrit dans le parcours artistique de Julien Discrit puisqu’il poursuit ses recherches dans les domaines qui lui sont chers de la cartographie, la mémoire ou encore les rapports d’échelle.

Julien Discrit - souvenirs pierre

Julien Discrit a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives dont en 2015 Territoire Hopi à la Galerie YGREC, Paris, Sublime au Centre Pompidou-Metz, La Biennale de Lyon en 2011, ou la Consistance du visible, Prix de la fondation d’entreprise Ricard en 2008. Il a par ailleurs collaboré au projet de performance Parfums pourpres du soleil des pôles en compagnie d’Ulla von Brandenburg, Laurent Montaron et Thomas Dupouy, qui s’est produit au STUK de Leuven en 2009, au Centre Georges Pompidou en 2010, à la South London Gallery en 2011 ou encore au Teatro Valle de Rome en 2013. Il a également formé le projet Music in dreams avec Thomas Dupouy, présenté à la galerie Martine Aboucaya en 2009, et en 2013 aux Abattoirs, musée d’art moderne et contemporain de la ville de Toulouse.

Les vidéos, photographies et sculptures de Julien Discrit se conjuguent au sein de la galerie d’Anne-Sarah Bénichou, tentant de révéler ce qui lie notre existence au minéral, en tant que dépositaire de nos souvenirs ou lorsque les pierres elles-mêmes se souviennent…

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juliendiscrit.com

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