Jiang Shanqing “Quoi qu’il arrive, je suis toujours à la recherche de nouvelles aventures, de nouveaux sujets, j’aime être de bonne humeur, mais par exemple il y a certains jours, comme aujourd’hui, où le temps est mauvais et là, je n’ai pas envie de travailler.”
Passionné et fin connaisseur de l’art de la calligraphie chinoise, Jiang Shanqing, par son talent et sa dextérité, a fait fusionner la modernité des représentations avec la tradition de l’encre et du papier de la Chine ancienne.
L’artiste a pour lui la vitesse d’exécution, la précision du geste, une incroyable dynamique, la puissance et l’art du trait.
“De la peinture abstraite occidentale, il a retenu le sens de la composition, l’abstraction du motif, le traitement informel, le jeu avec l’accident et le hasard, l’introduction de la couleur » explique Yves Kobry.
Né en 1961 à Haining dans la province chinoise de Zhejiang, Jiang Shanqing s’initie dès son plus jeune âge aux techniques artistiques traditionnelles chinoises au sein de la Société des Graveurs de Sceaux de Xiling. Son futur Maître, Qian Juntao, qu’il rencontre à l’âge de 22 ans, est l’un des pionniers du graphisme expressionniste chinois des années 20. En devenant son élève, Qian Juntao lui enseigne toute les technicités de la calligraphie, de la peinture à l’encre et de la sigillographie. “C’est l’une des étapes les plus importantes où l’on apprend le geste, le trait, que l’on signe et que l’on appose son sceau, son cachet” puis “C’est à partir de tout cela que j’ai commencé à peindre dans la plus pure tradition chinoise. Ce fut l’une des plus importantes rencontres de ma vie” souligne Jiang Shanqing.
L’apprentissage de la calligraphie est une des étapes fondamentales dans le cheminement d’un artiste peintre chinois. Car, au fur et à mesure du temps, la dextérité de son trait se fait et se forge, permettant au style d’évoluer petit à petit, expérience qui libère l’artiste, lui conférant l’opportunité d’innover, de rechercher et d’inventer, ce processus de création forgeant son propre style et sa propre personnalité.
Aujourd’hui, maître de son art, Jiang Shanqing forme et déforme le trait, la matière et le signe, jusqu’à ce qu’ils se défassent et se domptent tout à la fois, dans une abstraction pleine de force et d’interpellation.
“Un bon créateur a besoin d’une pensée philosophique, mais aussi de la liberté du corps et de l’esprit. La liberté de pensée permet à l’être d’avoir plus de facilité à la création, à la créativité, avec moins de pression intellectuelle que dans certains pays, permettant ainsi la conception d’œuvres plus percutantes, plus abouties, plus fortes !”
Le calme et le bien être, un esprit sain dans un corps sain, tout est aussi dans la spiritualité, dans la curiosité, dans le ressourcement, dans l’interprétation et la réinterprétation. Entre l’idée d’aujourd’hui et de demain, l’art a déjà un passé, une histoire, mais n’a pas de futur d’ores et déjà écrit et réalisé. L’artiste cherche à améliorer son âme pour atteindre autre chose de plus beau, de plus fort et de plus satisfaisant.
L’art n’a pas de frontière. “J’ai gardé jusqu’à aujourd’hui mon âme d’enfant ; j’aime et j’ai besoin de combiner tout ce qui peut m’aider à donner du sens à ma vie et à mes créations. Rien n’est en contradiction et tout cela prend corps et prend vie dans chacune de mes productions“.
Hédoniste, Jiang Shanqing aime tout ce qui touche à la vie, à la ripaille, au bon vin, à la bonne chaire, ses amis, à tout ce qui le rapproche de ce qu’il lui permettra encore d’avancer. La vie, pour lui, se fait par périodes, par phases. Il y a la période de réflexion, celle de l’écriture et de la concentration, celle du voyage et bien d’autres encore. Aujourd’hui, vivant à Paris et à Pékin, il partage son temps entre la Chine et son nouvel atelier parisien, exposant un peu partout dans le monde. Il a fait sa place sur le marché de l’art seul, au point d’être considéré comme l’un des principaux artistes chinois qui réalise de la peinture à l’encre de Chine. Sa côte, d’ailleurs, grimpe chaque jour davantage, atteignant des prix qui commencent à devenir très importants.
Jiang Shanqing a commencé à donner quelques cours de peinture chinoise, car l’art de la pratique de l’encre de chine est des plus intéressantes. “J’éprouve d’ailleurs de plus en plus le besoin de transmettre mon savoir à d’autres personnes, pour qu’ils puissent ainsi et aussi ressentir toute la joie et le plaisir de cet art.”
Jiang Shanqing est un homme de son temps qui maîtrise les savoirs du passé et les conjugue au présent. Il savoure ce qui est beau, et se délecte d’apprendre encore et toujours. Il vit à sa mesure, à son pas, à la vitesse de ses pinceaux, qui l’entraînent toujours et encore dans les méandres de la création, toujours plus loin, dans un devenir qu’il a surement déjà imaginé. “Quoi qu’il arrive, je suis toujours à la recherche de nouvelles aventures, de nouveaux sujets, j’aime être de bonne humeur, mais par exemple il y a certains jours, comme aujourd’hui, où le temps est mauvais et là, je n’ai pas envie de travailler.”
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