On connaît tous ces petites créatures pixelisées inspirées du jeu vidéo Space Invaders et qui font partie du quotidien de grandes métropoles tel Paris, Mombasa, Sao Paulo, Cancun et bien d’autres… Leur auteur, le street artist français Invader, après en avoir déjà posé près de 3200 dont 1183 à Paris, s’invite à New York. S’il a par le passé déjà officiée dans cette ville, c’était souvent de nuit, pour éviter les curieux, mais aussi la police, avec qui il a souvent eu des ennuis…Mais ses mosaïques étaient bien souvent vandalisées par des indélicats prêts à tout pour récupérer ses œuvres et les revendre. Ainsi, des 147 œuvres new yorkaises, “il n’en reste que quatre ou cinq”, explique l’artiste. “C’est des kamikazes, les mecs. Ils n’ont pas peur, explique-t-il. C’est quelque chose de général, mais qui est d’autant plus présent à New York.”
Changement de tactique, Invader a, cette fois-ci, demandé aux New-Yorkais de lui proposer des emplacements dont ils sont propriétaires ou dont ils maîtrisent les accès. “C’est vraiment pour moi une nouveauté“, a-t-il expliqué à l’AFP. “L’idée de cette pièce légale, c’est que je peux prendre plus de temps pour faire une grande pièce (plus difficile à arracher), et les murs sont protégés, parce qu’il faut franchir une propriété privée, donc c’est plus risqué d’aller la décrocher. J’ai envie que les gens, une fois que je quitte une ville, apprécient mon intervention”, dit-il. “Je ne suis pas là pour vandaliser la ville, mais pour laisser une trace de mon passage, raconter une histoire“.
Parmi les pièces new-yorkaises, dont certaines dépassent trois mètres de haut, des parts de pizza, des hamburgers, des “invaders”, mais aussi des portraits pixelisés de grands personnages new-yorkais: Woody Allen, les Ramones, Lou Reed, Andy Warhol, ainsi que les Tortues Ninja. Deux mois de préparation, pratiquement une tonne de matériel acheminé à New York, Invader a changé d’échelle.
Il espère que les New-Yorkais auront le temps de voir ses créations et, pour les mordus, de télécharger l’application qui offre un jeu de piste à travers les villes où il est passé. “J’ai envie que les gens, une fois que je quitte une ville, apprécient mon intervention“, dit-il.
Invader avoue faire “partie des artistes privilégiés qui peuvent vivre de leur art”, grâce à la vente d’œuvres par des galeries ou sur son site, mais les centaines de pièces qu’il installe dans la rue le sont à titre gracieux. Attiré par la rue, synonyme de frisson et de transgression, il aime que l’art soit accessible pour tous et observer les réactions que ses mosaïques suscitent. “Ça n’a jamais été mon but de faire de l’argent dessus“, assure-t-il. “C’est vrai que j’ai beaucoup plus d’admiration pour une pièce qui va être illégale: ça se sent, c’est sur un toit avec des graffitis autour, plutôt que le truc bien propre sur une boutique“.
Invader concilie les deux côtés du monde de l’art : la rue et son côté désintéressé, face aux galeries et parfois leur mercantilisme. “J’ai un pied dans chacun de ces groupes, j’essaye de trouver le bon échelon entre ‘mainstream’ et ‘underground‘”. Confie l’artiste.
Photo : Courtesy Space Invaders
“Invaders in New-York”
“Space Invader & Street Art”
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