À l’occasion de la rétrospective itinérante de Gerhard Richter à la Tate Modern (6 octobre 2011 – 8 janvier 2012), à la National galerie de Berlin (12 février – 13 mai 2012) et de sa venue au Centre Pompidou (6 juin – 24 septembre 2012), le musée du Louvre présente une centaine d’oeuvres sur papier dans les salles Mollien du département des arts graphiques.
Né en 1932 à Dresde, Gerhard Richter est formé aux Beaux-arts de sa ville natale. Il fuit en 1961 la RDA et s’installe à Düsseldorf où il reprend ses études artistiques. Il est l’un des peintres les plus importants de ces cinquante dernières années. Il a ainsi représenté la RFA à la Biennale de Venise en 1972.
De ses premiers monotypes ELBE, paysages à l’encre noire datés de 1957, à ses encres sur papier de la série NOVEMBER de 2008, en passant par ses dessins de la série HALIFAX, griffures nerveuses au crayon des années soixante-dix, l’exposition au musée du Louvre donne, pour la première fois en France, pleinement la mesure de l’oeuvre graphique de Gerhard Richter. Monotypes, encre de chine, mine de plomb, et aquarelles retracent ainsi, entre coulures hasardeuses de couleurs, monochromies de noirs et de gris, et spontanéité d’un trait acéré, griffé ou bien effacé, l’approche très singulière que Gerhard Richter a du dessin. Un exemple parfait de «non-dessin», très loin des caractéristiques habituelles attribuées à ce medium. En effet Gerhard Richter s’est longtemps méfié de l’aspect artisanal, personnel, et esthétique du dessin. Cette crise du dessin, perçu comme trop artistique, est survenue chez plusieurs artistes en Europe après la guerre, et a permis de renouveler de façon radicale la perception traditionnelle de cette technique.
L’exposition révèle la diversité, la continuité et la place particulière qu’occupe le dessin au sein de l’oeuvre d’un des artistes les plus importants du XXe siècle.
Commissaires de l’exposition : Marie-Laure Bernadac, conservateur général, chargée de mission pour l’art contemporain au Louvre, assistée de Aurélie Tiffreau.
Conférence Vendredi 22 juin à 18h30
A part la peinture: les dessins de Gerhard Richter par Dieter Schwartz, directeur du Kunstmuseum de Winterthur.
Que signifie une pratique du dessin dans les années 1960, dans un contexte largement marqué par le graphisme Pop de Roy Lichtenstein et le décentrement du dessin développé par Cy Twombly ? Les rares dessins que propose Gerhard Richter à partir de 1964 – et auxquels s’ajoutent plus tard des aquarelles et des huiles sur papier – naissent par groupes, avec des intervalles longs et voulus. Dans sa pratique graphique, Richter évite toute identification avec ses modèles, tout en tenant compte de leur présence. Non loin de Joseph Beuys et de Blinky Palermo, il contribue à renouer avec la tradition romantique. Examinés en rétrospective, les dessins de Richter se révèlent être la contrepartie muette de sa peinture.
Le film sera projeté à la suite de la conférence.
Cinéma Vendredi 22 juin à 20 h 30
Gerhard Richter – Paintingde Corinna Belz, All., 2010, 97 min, coul., vostf.
Corinna Belz a filmé le peintre Gerhard Richter dans son atelier au printemps et à l’été 2009 alors qu’il travaillait à une série de toiles abstraites de grand format. Elle nous donne à voir, dans une grande sobriété, le rapport très particulier de l’artiste à sa peinture, un work in progress prodigieux dans lequel nous voyons Richter construire et déconstruire, contempler et interpeller, adopter et rejeter des oeuvres qui, de fait, deviennent l’élément central du film.
- Gerhard Richter est représenté par la galerie Marian Goodman.
- L’exposition « Gerhard Richter. Panorama » sera présentée du 6 juin au 24 septembre au Centre Pompidou – Aile Denon Salles 9 et 10, 1er étage,
- Musée du Louvre – salles Mollien
Cette exposition a été réalisée grâce au soutien du Fonds CANSON® pour l’Art et le Papier.