Gérard Musy : Kaléidoscope

0
1898
© Gérard Musy, Courtesy Galerie Esther Woerdehof

Dire de Gérard Musy qu’il est photographe est vrai, mais c’est insuffisant et il faudrait mieux dire de lui qu’il est un artiste en photographie dont l’innovation et le talent en ont fait un photographe unique.

[vc_dropcap type=”type2″ first_letter=”G” first_letter_bg=”#dd9933″]

érard Musy est né en Suisse en 1959; étudiant, il photographia les nuits new-yorkaises puis, licencié en histoire de l’art, fit, des collections de haute couture, son terrain de prédilection.

[/vc_dropcap]

Son originalité demeure dans le fait que ses clichés de mannequins aguicheuses et sulfureuses vétues de cuir, de latex et de paillettes furent pris non pas sur les podiums comme avaient l’habitude de le faire les photographes de l’époque, mais dans les backstages que Gérard Musy envahit, son Leica à la main, afin de voler ces instants d’intimité où créateurs et mannequins s’affairent une dernière fois avant le feu de l’action.

Après New York et Los Angeles, il s’installe à Paris au début des années 90 et y travaille pour les grands noms de la mode tout en poursuivant ses recherches personnelles.

Ses travaux sont régulièrement publiés dans les magazines internationaux tel Vanity Fair, Harper’s Bazaar et Skin Two; il commence une série de photos sur les feuillages en 2002 puis publie Lustre qui est préfacé, par William A.Ewing.

Couronnées de récompenses, ses photos font partie de collections tant publiques que privées.

La Galerie Esther Woerdehoff profite du contexte du mois de la photo Off à Paris en novembre prochain pour exposer les dernières œuvres de Gérard Musy.

“Kaléidoscope”, ce mot issu du grec signifiant “beau”, “image” et “regarder” résume à merveille ce show divers et pétillant de jour comme de nuit auquel nous convie l’artiste et qui est exposé à la fois grâce à un diaporama projeté sur la vitrine, sur un mur couvert de tirages et dans un portfolio qui présente l’ensemble des cent images de la série, l’exposition se parcourant au son des musiques d’Eric Satie et de John Cage.

Kaléidoscope© Gérard Musy, Courtesy Galerie Esther Woerdehof

Gérard Musy, Kaléidoscope

Connu et réputé pour son talentueux travail en noir et blanc, c’est à un feu d’artifice multicolore que nous convie Gérard Musy; les couleurs explosent, scintillent et ce décor au dynamisme bariolé est encore renforcé par la mise en scène de quatre prises de vue à l’intérieur d’une même image.

Exposition au caractère spectaculaire où, cadrés de près, les femmes en costumes andalous, cavaliers, manèges, vitrines de Noël, cirques et plages brillent de mille feux, l’éclat de leurs couleurs gommant les éléments visuels et les détails et transformant ses photos en des tableaux aux frontières de l’abstraction.

Admiré pour ses travaux dans lesquels son talent lui permettait de capturer des images et de leur donner vie et sens sans avoir recours à la couleur, comme l’a fait Pierre Soulages avec le noir et Robert Ryman avec le blanc, Gérard Musy se jette aujourd’hui à corps perdu dans un monde coloré qui prend le dessus sur la forme et engage ainsi une réflexion, celle de l’éternelle opposition entre le noir et blanc et les couleurs ainsi que celle de l’omniprésence et de l’attirance de celles-ci.

Kaléidoscope© Gérard Musy, Courtesy Galerie Esther Woerdehof

Gérard Musy, Kaléidoscope

Aujourd’hui les artistes reconnaissent finalement que le noir est, comme le blanc, une couleur à part entière et la recherche artistique alterne les passages “noir et blanc” et ceux colorés. En nous invitant à pénétrer dans son kaléidoscope, Gérard Musy réalise l’exploit de nous raconter l’histoire d’une sensation, celle de la lumière qui donne vie à la couleur.

Infos pratiques

Exposition: 04.11 – 18.11.2014, le mardi 4 novembre 2014, de 18h à 21h, en présence de l’artiste.
Vernissage: 16 rue du Perche, 75003 Paris