Fred Forest est une personnalité unique de la scène artistique française, un pionnier de l’art multimédia qui a joué avec l’interactivité, la structure en réseaux ou l’action à distance à une époque où ces notions relevaient encore de la science-fiction et non pas de notre vie quotidienne.
Cela fait plus de dix ans que Fred Forest n’avait pas exposé à Paris, et la galerie pact est heureuse d’accrocher une sélection d’oeuvres historiques et emblématiques de l’artiste, autour des Space Media, extraits du journal Le Monde de 1972 et du Mètre carré artistique de 1977. Cette exposition prend place parallèlement à la rétrospective qui lui est consacrée au Centre Georges Pompidou à Paris, du 12 juillet au 28 août 2017, sous le commissariat d’Alicia Knock.
Son parcours est des plus atypiques puisqu’après avoir travaillé dans les télécommunications en tant qu’agent des PTT à la frontière marocaine, Fred Forest, passionné d’art et de communication, devient dessinateur satirique pour le journal Combat et Les Echos dans les années 60, puis professeur en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Nice, Docteur d’État à la Sorbonne, et cofonde deux mouvements artistiques historiques : celui de l’art sociologique avec Hervé Fischer et Jean-Paul Thénot (1974) et celui de l’esthétique de la communication, avec Mario Costa (1983). Artiste multimédia, Fred Forest, né en Algérie en 1933, est considéré comme un pionnier de l’art vidéo et du Net Art, ayant utilisé dans sa démarche artistique tous les supports de communication : presse écrite, téléphone, fax, radio, télévision, cinéma, vidéo, câble, journaux lumineux et électroniques, robotique, réseaux télématiques et, bien sûr, toutes les possibilités du web.
Connu pour ses interventions médiatiques à visée politique ou sociologique, comme pour sa lutte contre les dysfonctionnements des systèmes institutionnel et marchand de l’art contemporain, notamment par les poursuites judiciaires pour manque de transparence qu’il a lancées contre le Centre Georges-Pompidou à Paris, à propos de ses acquisitions, poursuites entreprises dans les années 1990, Fred Forest est également théoricien de l’art.
Après avoir refusé d’intégrer le marché de l’art toute sa vie durant, et ce, afin de conserver son entière liberté de pensée et de parole, il l’intègre aujourd’hui, après avoir cessé de créé à l’âge de 84 ans. L’ensemble de son oeuvre a ainsi rejoint en 2004 le Patrimoine National, au titre du dépôt légal, permettant à plus de trois cents de ses travaux d’être consultables à l’INA.
Il fallait une jeune galerie passionnée, branchée et d’avant-garde pour représenter l’ensemble de son oeuvre, et pact s’est tout naturellement imposée à l’artiste. Deux de ses actions emblématiques des années 1970 y seront ainsi mises en lumière :
- d’une part le Space media, véritable fresque sociologique initiée par Forest en 1972, qui intègre dans les pages du journal Le Monde (puis dans de nombreux autres journaux et à la télévision), un encart blanc que le lecteur est invité à considérer comme tribune d’expression et à remplir à son gré avant de le renvoyer à l’artiste, pour participer à l’élaboration d’une oeuvre d’art collective.
- d’autre part le Mètre carré artistique, qui en 1977 fait d’un mètre carré immobilier une oeuvre d’art vouée à la spéculation -qu’elle met en scène et dénonce.
Fred Forest est une personnalité unique de la scène artistique française, un pionnier de l’art multimédia qui a joué avec l’interactivité, la structure en réseaux ou l’action à distance à une époque où ces notions relevaient encore de la science-fiction et non pas de notre vie quotidienne.
FRED FOREST “L’homme media” – Double exposition estivale à la Galerie pact (22 juin / 5 août) & au Centre Georges Pompidou (11 juillet / 28 août)
pact
70 rue des Gravilliers
75003 Paris, France
http://www.galeriepact.com/