François Ceysson et Loïc Bénétière inaugurent leur nouvelle galerie à New York

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Ceysson & Bénétière et Claude Viallat
Ceysson & Bénétière et Claude Viallat

François Ceysson et Loïc Bénétière inaugure leur nouvelle galerie à New York avec l’exposition du 6 mai au 15 juillet 2017 de Claude Viallat intitulée Œuvres Majeures. 

Le 6 mai prochain, François Ceysson et Loïc Bénétière inaugureront leur nouvelle galerie, au 956 Madison Avenue à New York. Respectant une tradition de la galerie, ce sera son cinquième lieu à ouvrir avec une exposition de Claude Viallat.

L’ouverture d’une galerie à New York est à la fois l’accomplissement d’une ambition et un pas de plus dans une stratégie avant tout au service des besoins des artistes. Les deux directeurs aspiraient à un développement multimodal passant de l’Europe à un niveau véritablement international dix ans après l’ouverture de la première Galerie Ceysson à Saint-Étienne.

Ceysson & Bénétière alterneront à New York la présentation de maîtres reconnus et de jeunes talents. La première saison proposera des expositions de Lauren Luloff et Patrick Saytour, suivis par Wallace Whitney et Daniel Dezeuze. Le partenariat Ceysson & Bénétière a commencé autour d’un projet de maison d’édition d’art et de galerie. Quand le père de François, Bernard Ceysson, s’est retiré après une brillante carrière de directeur de musée, il a accepté de parrainer leur entreprise qui, en dix ans, a connu un développement extraordinaire.

Aujourd’hui, François Ceysson et Loïc Bénétière dirigent un ensemble de quatre galeries. Le navire amiral est à Wandhaff (Windhof) au Luxembourg, entre Paris, Francfort et Londres. Ses 1400 m2 d’espace d’exposition, de bureaux, de bibliothèque et de plateforme logistique, permettent de présenter des expositions de qualité muséale. La plupart d’entre elles sont conçues par Bernard Ceysson, qui continue à s’occuper des artistes les plus anciens de la galerie et à garantir la scientificité des publications. La galerie de Wandhaff a accueilli des rétrospectives et des expositions monographiques de Claude Viallat, Bernar Venet, Louis Cane, Ulrich Rückriem, Pierre Buraglio, et Noël Dolla.

L’art imperturbable de Claude Viallat

Le motif qui rend un Claude Viallat identifiable entre tous ne représente rien : il est indescriptible depuis cinquante ans. Peu d’artistes ont su créer une identité visuelle aussi forte.

En 1966, Viallat imbibe de peinture une éponge et la presse systématiquement sur une toile non tendue. La toile laissée libre supprimait les contraintes du châssis et ouvrait de nouveaux espaces à la création picturale. Revenant sur cette période initiale, Viallat explique que « le fait de travailler sur des toiles non tendues m’ouvrait de grandes possibilités de démonstration : soit la toile accrochée par deux points, par un point, pliée, froissée, en vrac… enfin toutes les situations imaginables ».

S’en tenir en même temps à un seul motif était la clé permettant à Viallat des expérimentations sans fin sur la répartition des couleurs. Sa constance formelle lui donnait une assise pour les transitions chromatiques les plus sauvages, lui ouvrant des combinaisons de couleurs si audacieuses, des teintes si bizarres, des nuances si subtiles que la seule comparaison qui vienne à l’esprit est avec Matisse. Il n’est donc pas surprenant que la première galerie à l’avoir exposé aux États-Unis a été celle de Pierre Matisse à New York en 1976.

Finalement, les éponges ont laissé la place à des pochoirs et les supports n’ont plus été limités au drap blanc et à la toile écrue. Viallat s’est approprié tous les matériaux textiles qui lui tombait sous la main : carpette, mouchoir, parasol, torchon, têtière, tente, rideau, parachute, drapeau. Ces surfaces diversifiées se prêtaient mal à la poursuite de variations sur les relations forme-fond ou sur des dispositions rythmiques. Au contraire, les textiles recyclés ont incité Viallat à adapter sa technique. Sans renoncer à sa marque de fabrique, il a exploité leur matérialité. Les trous, les déchirures, les rapiècements et les décolorations témoignent de l’usage antérieur de ces morceaux de toile. Le risque est grand alors de trouver quelque chose de poétique à ces vestiges, et comme les raseteurs qu’il admire, Viallat évite toute dangereuse sentimentalité grâce à son talent et ses années de pratique. Sa démarche est résolument formelle, logique, déterminée. Et pourtant son approche picturale est pleine de luxe, calme et volupté. Indescriptible depuis plus de cinquante ans. Rachel Stella

Toutes les informations sur François Ceysson et Loïc Bénétière :
https://www.ceyssonbenetiere.com/fr-accueil.html