Franck Eon deux séries de peintures récentes

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Franck Eon -Talisman 1, 2015

Franck Eon – Abstraction faite d’une conception plutôt magique de la situation.

La galerie Thomas Bernard – Cortex Athletico présente une nouvelle exposition de Franck Eon, comprenant deux séries de peintures récentes : Abstraction faite… (crépusculaire) qui fait écho à des oeuvres des années 1990 à partir desquelles il a développé le motif du rond, base de son langage plastique, et Talisman qui dévoile une composition architecturée plus complexe.

« Epiphanie. A l’origine de chaque tableau de Franck Eon, se pose la question de l’apparition. Et pour cette série, récente, inédite, la solution trouvée fut celle de la couleur. Celle-ci, loin de rejouer la quête intime d’une palette personnelle ou d’afficher l’extase d’un coloriste, vient plutôt agir comme un éclairage intérieur. Aussi, le orange choisi par le peintre est-il un agent révélateur, un projecteur qui aurait pour mission de structurer et d’animer la toile.

La couleur, comme chef d’orchestre immanent, structure et apporte autonomie à l’oeuvre. Elle est là, comme une force vive qui assurerait l’architecture et l’existence en soi du tableau. Sans elle, pas de vie, pas de regard. Il n’y a donc pour ainsi dire plus de sujet. Ou plutôt, il n’y en a plus qu’un : la couleur comme vecteur de matière. Les éléments architecturaux figuratifs ont déserté la toile. Seuls quelques cercles viennent s’y déposer et s’y mouvoir. Un peu à la façon dont une phrase s’édicterait.

Les formes rondes sont des fragments sensés, bribes d’un langage élémentaire intime, comme autant de syntagmes que seul l’artiste (re)connaîtrait. A la source de ces créations picturales inédites, s’articule ainsi le dire d’un peintre fondu dans un geste. Quand dire, c’est faire, serait-on tenté d’affirmer avec Austin, car, il y a bien dans la peinture de Franck Eon quelque chose de l’ordre d’une énonciation dont on percerait et sonderait volontiers le signifiant, par le regard, pour commencer. » Commente Léa Chauvel-Lévy

L’ensemble des tableaux est récent, et prend place dans le prolongement d’une série montrée à Cortex en 2013 dans laquelle l’artiste avait pu spéculer, fantasmer sur des lieux très abstraits, des espaces de projection et d’apparition d’images. Les couleurs omniprésentes sont pour beaucoup dans la magie de la situation. L’artiste explique l’utilisation du ton orange de la série des « Talisman », dans le seul but d’éclairer, de brûler et d’irradier le tableau de toute part : « J’entrevois avec le orange plus de possibilités de lumières et de matières. Des lumières et des matières qui échapperaient à des connotations symboliques comme le rouge ou à des ambiances trop naturalistes comme le jaune. En étalant ce orange, on peut très vite faire illusion, passer de la matière à l’antimatière, être projeté dans les profondeurs de la terre (du magma) comme dans celles du cosmos ».

Quant à la présence des cercles dans les œuvres de Franck Eon, ils sont apparus dans sa série « abstraction faite… » des années 90, et d’après l’artiste : « C’était une manière pour moi de régler la question de l’abstraction. A partir de ces cercles, je voulais surtout éviter toute « composition » dans le tableau ou toute « animation colorée » de sa surface. Le tableau se conçoit et s’exécute selon un petit protocole. En partant du coin gauche en haut, les cercles s’inscrivent, tels des mots sur une feuille, de gauche à droite et de haut en bas.

Ils se juxtaposent dans un premier temps pour se superposer ensuite. En m’y prenant ainsi, je voulais obtenir ce double effet, d’une chose qui se développe linéairement tout en progressant vers nous. Une chose à lire et/ou une chose à voir. Une chose qui est dite mais une chose qui bouge et qui est Vivante ». Mais au final, toutes ces considérations importent peu à Franck Eon…Il crée, la modernité se charge du reste.

Photo : Franck Eon -Talisman 1, 2015 – Peinture à l’huile sur bois, 71,5 x 61,5 cm – Oil painting on wood – Courtesy Galerie Thomas Bernard – Cortex Athletico

Franck Eon en conversation avec Léa Chauvel-Lévy

Franck Eon – Courtesy Galerie Thomas Bernard – Cortex Athletico

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Franck Eon
Abstraction faite d’une conception plutôt magique de la situation
Exposition jusqu’au 2 avril 2016

Galerie Thomas Bernard – Cortex Athletico

13 rue des Arquebusiers
75003 Paris

www.galeriethomasbernard.com

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