Frais bancaires : les clients en difficulté matraqués. Une enquête de l’Union nationale des associations familiales (UNAF) et de 60 Millions de consommateurs.
Selon une étude publiée ce jeudi 26 octobre par le magazine 60 millions de consommateurs et l’Union nationale des associations familiales (Unaf), les personnes les plus fragiles sont les plus impactées par les frais bancaires. Être à découvert ou avoir un prélèvement rejeté coûte cher, et ce sont les plus modestes qui payent. Chaque client paie en moyenne 34 euros de frais pour incidents chaque année. C’est près de dix fois moins que les clients modestes qui déboursent près de 300 euros par an. En 2016, un foyer en difficulté sur cinq a vu s’envoler plus de 500 € ! Ces frais prennent alors plusieurs formes. C’est par exemple 30 euros par chèque refusé, quelque soit le montant. Cela coûte huit euros au client pour chaque opération effectuée à découvert. Chaque lettre d’avertissement envoyée est facturée de 12 à 20 euros. Pour les frais pour incident, 60 Millions de consommateurs et l’Unaf constatent que les banques pratiquent souvent le même tarif, le plus élevé autorisé, à l’exception notable de La Banque Postale et et des banques en ligne.
“Les fais d’incidents bancaires sont une bouée en plomb envoyée à quelqu’un en train de se noyer“. s’indigne Fabien Tocqué, coordinateur “Economie, consommation, emploi” à l’Unaf, l’Union nationale des associations familiales. Ce qui est mis en cause, ce n’est pas le principe de ces tarifications mais bel et bien “la proportionnalité de ces frais” selon les mots de Lionel Maugain, journaliste à 60 Millions de consommateurs. Toujour selon l’étude, cuxe ne sont pas plus fragiles qui sont cependant les plus « punis ». Ceux qui touchent 1 000 € par mois versent, en moyenne, 154 €, alors que ceux qui gagnent en moyenne 2 000 € par mois, salariés du public comme du privé ou retraités, sont prélevés de 352 €. Près de 9 conseillers sur 10 estiment que le montant de ces frais occasionne des violences verbales et parfois physiques. Ces frais pour incidents et agios rapporteraient de 30 à 35 % du chiffre d’affaires des banques de détail, soit 6,5 milliards d’euros de chiffres d’affaires par an et 4,9 milliards d’euros de bénéfices. L’enquête révèle également les « coulisses » des pratiques bancaires : 56 % des conseillers bancaires interrogés affirment que la commission d’intervention à 8 € est automatisée et n’implique aucune intervention humaine, contrairement à ce que prétendent les banques. Un conseiller sur trois affirme avoir reçu des instructions pour limiter les remboursements, notamment sur les populations les plus en difficulté.
L’enjeu, c’est que les banques travaillent sur la fidélisation plutôt que sur la pénalisation”, estime l’Unaf. C’est pourquoi l’Unaf préconise de fixer un plafond global de ces frais, inciter les banques à mieux servir leurs clients en difficulté et développer les “points conseils budget” comme tiers de confiance entre les banques et les particuliers, afin d’éviter une exclusion bancaire qui mène progressivement à l’exclusion social. L’UNAF estime par ailleurs, que les pouvoirs publics ont un rôle à jouer pour mieux encadrer ce système de frais bancaires punitifs, mais aussi pour inciter le monde bancaire à faire évoluer le modèle économique et marketing proposé à leurs clients en situation de fragilité financière.
Source et étude à retrouver sur : Pourquoi les banques abusent de leurs clients en difficulté
Le site de l’Unaf : http://www.unaf.fr
Photo : DR
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