La visite simple et chaleureuse que la ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, a effectuée à la 5e Journée de la presse en ligne a permis de clôturer de manière exceptionnelle la rencontre annuelle organisée le 21 novembre par le Spiil.
« Ce dont la démocratie du 21e siècle a besoin, c’est aussi d’une presse diverse, inventive, entrepreneuriale, audacieuse, à l’avant-garde », a notamment affirmé la ministre devant plus de 200 professionnels de la presse, en appelant à « la plus grande biodiversité possible du paysage de l’information ».
Créé il y a cinq ans, le Spiil, qui n’a cessé d’œuvrer pour une meilleure prise en compte par les éditeurs comme par les pouvoirs publics des impacts des nouvelles technologies sur le développement et le pluralisme de la presse, ne peut que se réjouir d’une telle vision de l’avenir du secteur.
De nombreuses convergences sont ainsi apparues entre les actions du Spiil et les préoccupations de la ministre.
Fleur Pellerin a souligné que la modernisation des soutiens publics engagée avec la réforme du Fonds stratégique pour le développement de la presse (FSDP) vient d’être complétée par une mobilisation de l’IFCIC, qui accorde désormais « des avances remboursables ainsi qu’une garantie bancaire à la création de titres de presse tout en ligne ». Le Spiil qui demandait depuis près de trois ans la mise en place d’un tel mécanisme, destiné à renforcer la structure financière des pure players, encourage vivement ses membres à y faire appel.
Dans le même esprit, la ministre a confirmé que la proposition de loi portant sur le statut d‘entreprise citoyenne de presse d’information, présentée par le député Michel Françaix, et qui sera débattue en décembre à l’Assemblée nationale, devra faire l’objet d’incitations fiscales pour favoriser les investissements.
La ministre a affirmé de nouveau que le respect de la neutralité fiscale en matière de TVA constitue une « nécessité pressante ». Ce combat mené par le Spiil dès son origine a été marqué par un succès, avec le vote de la loi du 27 février 2014 uniformisant les taux de TVA de la presse imprimée et de la presse numérique. Cependant, cette avancée est contestée par la Commission européenne. Le Spiil soutient sans réserve la détermination de la ministre pour défendre cette « ardente obligation » auprès des institutions communautaires et auprès des autres administrations nationales.
Enfin, Fleur Pellerin a annoncé une mission, confiée au sociologue des médias Jean-Marie Charon, pour analyser les nouveaux métiers de la presse, les nouvelles écritures, les nouveaux entrepreneurs. Celui-ci dressera dans les prochains mois un panorama qui « permettra de présenter les “nouvelles frontières” du journalisme et de l’information ».
Le Spiil accueille avec intérêt ces initiatives qui devraient être structurantes pour la presse et sa « biodiversité ». Il rappelle toutefois que l’écosystème de la presse ne peut se limiter aux seuls sites d’information politique et générale (IPG). Pour Maurice Botbol, président du Spiil, l’orientation prise par les pouvoirs publics ainsi que par le fonds Google de n’apporter leur soutien qu’aux seuls sites IPG crée de graves distorsions de concurrence, et renforce la concentration autour de quelques grands groupes de presse “généraliste”. Pour se développer, la presse de demain a besoin de se construire autour d’une filière numérique qui sera d’autant plus dynamique qu’elle englobera l’ensemble des titres. Pour le Spiil (Communiqué du 9 octobre et synthèse de la position du Spiil), les sites « non IPG » sont tout aussi innovants et inventifs que les sites IPG et ne peuvent être les laissés-pour-compte de la « biodiversité » de l’information souhaitée par le gouvernement.
Le site du Spiil : http://www.spiil.org