Filles de Joie aborde la vie de banlieue, le sexe, la prostitution, les jeunes des cités, les différences, la fraternité, les rêves etc.., sans aucune persistance.
Malheureusement je n’ai pas aimé “Filles de Joie“, et j’étais pourtant bien parti pour l’aimer, notamment pour la présence de Sara Forestier. Mais tout est du déjà vu, vu et revu. C’est ce que l’on voit pratiquement tous les jours sur google news, dans nos journaux télévisés, ou dans de multiples films qui ont déjà traité ces faits.
Ce sont des contextes mis bout à bout, avec une chute dont je ne peux pas parler, pour ne pas dévoiler la fin. Dans “Filles de Joie” il n’y a ni joie, ni peine, ni rien de nouveau sur tous ces sujets qui fâchent.
Pourquoi par exemple, Axelle (Sara Forestier), à 3 enfants et non pas un, est une mère célibataire, dont l’un de ses enfants est renvoyé de son école pour avoir prononcé des mots interdits, qui a tout de même un mari, et qui vit avec sa mère qui lui sert de nourrice. Bien sur tout cela en banlieue et à la frontière de la Belgique. Oui c’est exactement cela qui fout tout en l’air.
Le film aborde la vie de banlieue, le sexe, la prostitution, les jeunes des cités, les différences, la fraternité, les rêves etc.., sans aucune persistance. En fait le film est mou et décousu, avec du sexe caché, de la violence cachée, quand on parle de ce type de vie, les mots seuls ne suffisent plus à créer le résultat final. Aujourd’hui pour vraiment marquer les esprits, pour faire un film qui se dit aussi politique, il faut plonger en profondeur, pour aller chercher ce début de vérité dont on a tous tant besoin, et ne pas simplement tout effleurer.
Les actrices du film sont toutes à la hauteur, mais elles sont toutes, sous exploitées. Sara Forestier comme Corine Masiero sont des actrices qui ne font pas semblant de jouer, elles font le job. Sara Forestier est une formidable interprète, une funambule qui n’a pas peur de se mouiller, d’aller chercher ce petit plus qui va faire en sorte que la scène explose.
Aujourd’hui le cinéma français à disparu sous les compromis, et sous tous un tas de photocopies d’acteurs qui sont partout, mais surtout ne sont nul part. Kad Merad, Danny Boon, Mickaël Youn, Fabrice Eboué, Ramzy Bedia, Eric Juddor, François Berléand qui fait du Clavier, et Clavier qui ne fait plus que du petit Clavier, etc…Il est certain que la production française à du plomb dans l’aile. Ces personnages n’existent que parce que ils sont soutenus, par des services commerciaux et des agences de communication.
Prenez une heure et demie de ces derniers et prenez quelques secondes, d’un Delon, d’un Belmondo, d’un Noiret, d’un Marielle, d’un Bouquet, d’un Rochefort, d’un Carmet, d’un Blier, d’un Bourville, d’un De Funès, d’un Depardieu et cherchez l’erreur, sentez-vous la différence. Notre cinéma n’invente plus de bons acteurs, ni de grands innovateurs.
A la lecture des interviews des deux réalisateurs, Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich, les intentions sont là, elles sont nommées, identifiées, mais elles ne sont dans le film, que très partiellement exprimées. Anne Paulicevich dit notamment que la scripte est devenue dingue et je comprends pourquoi. Ce scénario n’est qu’un recensement d’histoires de vies, des histoires de vies qui pour chacune d’entre-elle, sont des histoires, pleines entières, complexes que l’on ne peut traiter de cette façon.
En résumé Filles de Joie, ne m’a pas convaincu, n’a pas retenu mon attention, il ne laissera pas de trace dans les annales du cinéma. Fille de Joie aurait fait par contre et surement une très bonne série, car il y aurait eu du temps pour chaque étapes de la vie de ces héroïnes, de toutes ces héroïnes qui ne vivent que pour survivre.
Il faut aussi toujours et encore le dire et le redire, notre société est une véritable honte, où effectivement, il ne faut pas naître dans les mauvaises cases que celle-ci, dès votre naissance, vous attribue.
SYNOPSIS
Axelle, Dominique et Conso partagent un secret. Elles mènent une double vie. Elles se retrouvent tous les matins sur le parking de la cité pour prendre la route et aller travailler de l’autre côté de la frontière. Là, elles deviennent Athéna, Circé et Héra dans une maison close. Filles de joie, héroïnes du quotidien, chacune se bat pour sa famille, pour garder sa dignité. Mais quand la vie de l’une est en danger, elles s’unissent pour faire face à l’adversité.
Les actrices :
Axelle Sara Forestier
Dominique Noémie Lvovsky
Conso Annabelle Lengronne
Les acteurs :
Yann (l’ex d’Axelle) Nicolas Cazalé
Jean-Fi Jonas Bloquet
Boris Sergi López
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