Deauville est une incessante source d’inspiration artistique ; née au milieu du XIXè siècle à l’initiative du Duc de Morny qui voulait créer la station balnéaire idéale, Deauville n’a eu cesse depuis lors d’attirer le monde des arts. Les photographes du monde entier, qu’ils soient de mode, reporters ou humanistes ont tous perçu Deauville à leur manière, sous un angle original et avec un regard unique. C’est afin de perpétuer l’enrichissement de ce patrimoine photographique qu’a été créé le Festival de photographie contemporaine « Planches Contact » en 2010. Les photographes qui y sont invités en résidence doivent faire preuve d’une analogie entre leur recherche artistique et photographique et l’une des facettes de la ville d’eau.
L’intérêt primordial que présente « Planches Contact » aux yeux de la Fondation Louis Roederer est l’esprit créatif alliant originalité, esthétisme et qualité des photographes qui sont présents. Ce festival ne reprend pas un thème ou une exposition déjà présentée ailleurs, c’est un événement unique par l’engagement et l’esprit artistiques dont il est investi et par les œuvres inédites qu’il expose.
Les deauvillais jouent le jeu, se soumettant avec complaisance aux objectifs des photographes, allant à leur rencontre ou bien les guidant dans leur ville. Tous se pressent à l’exposition pour voir comment leur ville à été perçue, restituée ou réinventée. Un festival qui suspend le temps pour mieux projeter Deauville dans l’avenir.
SARAH MOON :
Photographe depuis 1970, Sarah Moon a connu la célébrité grâce à sa campagne de publicité pour Cacharel en laissant paraître une complicité dans les photos qu’elle réalisa des femmes, ce qui l’a différencié des hommes dans le monde de la photographie de mode. Après avoir travaillé pour le magazine Vogue, Chanel et Dior, elle se consacre à sa carrière personnelle en faisant de Paris son modèle et en adoptant le Polaroïd noir et blanc avec négatif.
Sarah Moon, ce sont des photos d’animaux, de jeunes filles, de fêtes foraines et d’environnements industriels qui se mettent au service de ses thèmes récurrents que sont la solitude, la mort, l’enfance, la féminité. L’artiste aime à faire basculer ses clichés dans l’irréel, le fictif, l’illusion du rêve, l’imaginaire que procure le conte, et cette fragilité se traduit par les dégradations et les taches qui complètent son travail, le plongeant hors d’un espace temps.
Récompensée internationalement pour ses œuvres, les expositions de Sarah Moon sont toujours un événement photograhique comme le fut « Alchimies » qui eu lieu au Museum national d’histoire naturelle de Paris en 2013. Ses photos font régulièrement l’objet de publications dans les magazines ainsi que dans des livres (Souvenirs improbables, Le Petit Chaperon rouge, 12345…). Elle a été exposée aux Rencontres d’Arles en 1980, 1981, 1994, 2005 et 2006.
Très attachée à l’usure du temps et à la notion de souvenir qu’elle aime à traduire par des flous artistiques, il est normal que Sarah Moon ait choisi de photographier Deauville en plein hiver, lorsque la ville semble s’être assoupie dans le froid, le brouillard et la tempête.
« Je photographie le privilège, l’évanescence, l’improbable ou la beauté ; j’y cherche l’émotion et la quête en est d’autant plus désespérante. Souvent j’envie ceux qui savent photographier la vie. Moi, je la fuis, je pars de rien , je ne témoigne de rien , j’invente une histoire que je ne raconte pas, j’imagine une situation qui n’existe pas , je crée un lieu ou j’en efface un autre, je déplace la lumière, j’espère le hasard et je souhaite plus que tout être touchée en même temps que je vise. » Sarah Moon
RINKO KAWAUCHI :
Diplômée de l’université d’art et de design de Seian, cette artiste japonaise a d’abord travaillé dans la publicité pour ensuite se lancer dans une carrière de photographe d’objets d’art. Sa recherche artistique porte sur la quiétude et la sérénité des choses simples qui font partie de notre environnement quotidien : une goutte d’eau sur une feuille, une cuillère à café…son style reflète une grande poésie et une profonde sensibilité. Elle photographie principalement avec un format6X6.
Elle accède à la notoriété en 2002 en publiant trois ouvrages, qui seront suivis par d’autres livres qui à chaque fois se font remarquer : comme Aila (2004), Cui Cui (2005) ou encore Illuminance (2011). 2004 marque son entrée aux Rencontres d’Arles puis l’année suivante à la Fondation Cartier pour l’art contemporain ; en 2006 elle expose à Londres (The photographer’s Gallery), à la galerie Antoine de Vilmorin en 2008 et à Bruxelles deux ans pus tard au Centre Argos.
Elle reçoit le prix Higashikawa en 2013
« J’aime les détails, les petites choses qui nous entourent. En fait, le quotidien me fascine. Par mon travail, je cherche à découvrir la richesse du monde », répond Rinko Kawauchi, lorsqu’on lui demande de définir son oeuvre. Fidèle à son cheminement artistique, Rinko Kawauchi a prêté attention aux petites choses qui nous entourent et à côté desquelles nous passons sans les voir.
KRISTINE THIEMANN :
Née à Hambourg, elle étudie à l’Académie de Photographie, travaille durant 5 ans avec Michel-Ange Di Battista, puis se lance dans la réalisation de ses projets personnels. Partageant sa vie entre Paris et Milan, elle consacre de nombreuses photos à des groupes de jeunes habitant les villes ou réalise des études sur des communautés, cherchant à percer l’attachement des citadins à leur ville. Ceux-ci jouent le jeu, participant à des scénettes originales et pleine d’humour. Les images n’en sont que plus singulières.
Pour le festival de Deauville, Kristine Thiemann a procédé de la même manière, allant avec son équipe à la rencontre des associations, recrutant même des figurants et modèles par voie de presse. Avec eux, elle a inventé des mises en scènes décalées avec les réalités de la station.
« La photographie est pour moi une manière de fantasmer, une autre manière de réinventer la réalité. » explique-t-elle.
PHILIPPE RAMETTE :
C’est à travers trois installations sculptures que Philippe Ramette nous livre son interprétation de Deauville : l’ une se trouve à la piscine, une seconde sur la digue et enfin une dernière à la plage. En effet, cet artiste est à la fois photographe et plasticien. Ses sculptures ont pour finalité de nous faire réfléchir, puis, placées au sein de photographies, Philippe Ramette nous emmène sur les chemins de l’imaginaire, là où la perception diffère et où ses œuvres naviguent sur les voies de l’absurde.
L’artiste se met lui-même en scène, l’originalité du décor fait place à l’extravagance et crée l’étonnement auprès du public. Il travaille en collaboration avec le photographe Marc Domage, ses photos ne faisant l’objet d’aucune retouche, Philippe Ramette désirant garder son travail de sculpteur dans sa plénitude.
Ses expositions sont aussi nombreuses qu’internationales et s’enchaînent au fil des ans : Après le château de Chamarande en France, il a été invité au Musée d’art moderne et contemporain de Genève, puis à l’institut français de Madrid. En 2011 il se déplaça à l’institut français de Hong Kong, puis l’année suivante au National Institute of Design d’Ahmedabad en Inde.
THIERRY DREYFUS :
La photographie est par essence l’écriture de la lumière et cette perpétuelle recherche de lumière dans le seul but de la faire partager est la finalité du parcours artistique de Thierry Dreyfus. Après avoir tout à tour dirigé la lumière sur les défilés de mode puis sur les monuments parisiens, le temps était venu pour lui de capturer d’autres lumières !
Il va ainsi les explorer sous de multiples angles, non seulement à travers des expositions de photographies argentiques mais aussi des installations et des inventions d’objets, tables, lampes, suspensions, qu’il appelle « éléments de lumière ». Ses créations capturent la lumière, en révèlent la puissance et sa réflexion artistique à Deauville se portera tant sur la lumière du ciel que sur les lumières artificielles. Ce designer de la lumière éclairera à l’occasion de « Planches contact » la chapelle des Franciscaines, ce qui sera une grande première pour ce monument.
HENRY ROY :
Photographe à la démarche artistique teintée de singularité dont les œuvres sont parfois accompagnées de textes, les photos d’ Henry Roy s’apparentent à des visions s’inscrivant dans des cadres où l’on peut se projeter sans contrainte. Travail serein empreint de mystère et de quiétude, Henry Roy apprécie les couleurs douces, la douceur des beaux jours, la luminosité des fins de journée ; on l’imagine travailler avec calme, parfois même avec une certaine lenteur, mais une lenteur qui nous fait apprécier la simplicité contemporaine de ses clichés qui restent gravés en nous.
« La photographie est un langage puissant. Chaque photo, même la plus insignifiante, t’adresse un message. Il peut être simpliste et vulgaire, solliciter la partie la plus primitive de ton être et te manipuler sournoisement » a-t-il l’habitude de conseiller aux plus jeunes. Toujours nostalgique de son Haïti d’origine, il participe au festival « Planches contact » avec les vues du départ des marins de la Solitaire du Figaro Eric Bompard cachemire et ses préparatifs entre le 29 mai et 8 juin 2014. Un regard décalé sur un grand événement sportif qui, pour la première fois a choisi Deauville.
Ils sont les deux lauréats 2013 du concours Planches Contact, le jury n’étant pas arrivé à les départager. En 2014, ils ont carte blanche pour produire un nouveau regard sur Deauville.
LE CONCOURS AUX ETUDIANTS
La Fondation Louis Roederer
soutient également au cours de ce festival un concours réservé aux étudiants des principales écoles de photographie européennes. Planches Contact accueille en résidence chaque année en juillet de jeunes photographes issus d’écoles européennes. Leur travail est exposé au Festival en octobre et soumis à un jury, présidé par Bettina Rheims. Le lauréat remporte une bourse de 3000 € et une résidence de deux semaines pour l’année suivante. A l’issue du Festival, les tirages photographiques rejoignent la collection publique et photographique de la Ville de Deauville.
WEEK-END D’OUVERTURE DU FESTIVAL
26 ET 27 OCTOBRE
FESTIVAL PLANCHE(S) CONTACT
du 26 OCTOBRE au 30 NOVEMBRE
Au Point de Vue et aux Franciscaines : tous les jours du 26 octobre au 11 novembre, puis les samedis et dimanches jusqu’au 30 novembre.
A la Salle des fêtes : tous les jours du 26 octobre au 11 novembre.
LA 25E HEURE SWATCH…
Que préférez-vous ? Dormir une heure de plus ou vivre une heure de plus ?
A l’occasion du passage à l’heure d’hiver, ce concours annuel offre la possibilité à 200 photographes amateurs ou professionnels d’arpenter Deauville de nuit, de minuit à 1H du matin, pour observer et donner votre interprétation artistique de la 25ème heure de la ville.
Une heure après le top départ donné à minuit, les photographes remettent sur fichier numérique leur photo préférée aux organisateurs. Les photos sont développées dans la nuit, accrochées dès 11h, le lendemain matin. A 11h45, le jury de Planches Contact, sous la présidence de Bettina Rheims, remet le prix aux lauréats. Top départ depuis La Villa Le Cercle, Rue Jacques Le Marois – Deauville. Règlement et inscriptions sur www.deauville.fr
LE OFF
Le off, pour la troisième année consécutive, va réunir les photographes qui vivent une partie de l’année à Deauville ; ils sont invités à présenter une exposition au cours du festival.
En parallèle, associer les commerçants, hôtels, lieux publics au festival. Un comité de sélection apporte ses conseils et met en relation les uns et les autres. Toutes les expositions du « Off » sont présentées dans le programme du Festival.