Jeux Olympiques : Faire de l’Or pour gagner de l’Argent
En France, environ 6.500 personnes sont des sportifs dits de haut niveau, mais parmi lesquels une grande majorité ne vit que d’eau fraiche…et sont loin d’être logés à la même enseigne côté revenus que Tony Parker et ses 20 millions d’euros de revenus (salaires + primes + contrats publicitaires) ou du bon million annuel qu’empoche le judoka Teddy Riner !
Certains de nos athlètes évoluent dans la classe moyenne mais la majorité de la délégation tricolore est carrément smicarde et se débrouille avec un millier d’euros mensuels. A l’instar de La boxeuse Sarah Ourahmoune qui expliquait en février dernier sur http://sport24.lefigaro.fr/ pourquoi elle s’est lancée dans le crowdfunding afin de pouvoir participer aux Jeux olympique à Rio…
Pour les jeux, ils toucheront tous la même prime pour l’or (50.000 euros), l’argent (20.000) et le bronze (13.000). Pour la majorité, ce sera une petite fortune, pour quelques-uns un pourboire. Ces primes sont soumises à l’impôt depuis 2011. Pour les J.O de Londres en 2012, 939.000 euros avaient ainsi été distribués aux sportifs français qui avaient décroché au total 35 médailles. Les montants des primes sont fixés par une décision du ministère des Sports inscrite au Journal Officiel. La somme est versée par l’Etat, sur les crédits inscrits au budget du ministère chargé des Sports. Pour les médailles obtenues dans les épreuves par équipe, ce pourcentage est divisé par le nombre d’athlètes. Les primes olympiques sont identiques pour les Jeux Paralympiques.
Pour protéger les sportifs les plus fragilisés économiquement, le secrétaire d’Etat aux sports Thierry Braillard, a fait voter en 2015 une loi leur accordant une protection sociale en cas de maladie ou d’accident dans le cadre de leur pratique. C’est à dire le minimum du minimum pour que ces sportifs ne meurent pas sur les stades pendant leurs prestations…
Parallèlement, « parce qu’il est insupportable de voir des champions qui n’arrivent pas à payer leur loyer », le ministre a inspiré le pacte de performance, permettant à quelques 200 sportifs de passer contrat avec des entreprises pour du travail à temps partiel effectif (CIP) ou pour l’exploitation de leur image. Un dispositif venu s’ajouter à de nombreux autres déjà en vigueur… mais qui ne profitent souvent qu’aux mêmes, les meilleurs. Cette année pour l’Euro de football les 23 joueurs de l’équipe de France ont perçu chacun, la somme astronomique de 210.000 euros pour avoir été en demi-finale. Le plus de l’été tant le transfert de Paul Pogba à Manchester United pour 110 millions d’euros. Le grand dérapage du sport dans le grand n’importe quoi, et où tout le monde crie au génie plutôt que de dénoncer cet acte de pure connerie.
11 402 sportifs olympiques on fait le déplacement au Brésil. 812 médailles d’or vont être distribuées à Rio. Lors de cet événement sportif, chacune de ces médailles pèsent 494 grammes et contiennent 6 grammes d’or, elles coûtent 537 euros d’après le cours actuel des deux métaux. Avec une prime de 753 000 dollars (environ 673 000 euros) promise à chacun de ses médaillés d’or, Singapour est le pays le plus … de ces JO. Suivent l’Indonésie (383 000 dollars, soit 342 00 euros), l’Azerbaïdjan (255 000 dollars, soit 227 000 euros) et le Kazakhstan (230 000 dollars, soit 205 000 euros). Certains disent que le montant de ces primes offertes par ces pays n’existent que pour faire du buzz. Seule l’Angleterre, la Norvège, la Suède, la Croatie ne distribuent pas de primes, sauf pour les athlètes anglais sous contrat chez Nissan, à qui le constructeur offrira une authentique voiture en feuilles d’or !
Le magazine américain Forbes a établi un Top 10 des sportifs les mieux payés des Jeux olympiques de Rio en calculant les revenus – salaires et contrats publicitaires – des athlètes entre juin 2015 et juin 2016. Sans surprise, le classement est dominé par les basketteurs et les tennismen, avec en tête Kevin Durant et Novak Djokovic au coude à coude. Serena Williams est la seule femme membre de ce Top 10 de multi-millionnaires.
Des chiffres au delà du réel !
1. Kevin Durant : 56,2 millions de dollars
2. Novak Djokovic : 55,8 millions de dollars
3. Neymar : 37,5 millions de dollars
4. Rafael Nadal : 37,5 millions de dollars
5. Kei Nishikori : 33,5 millions de dollars
6. Usain Bolt : 32,5 millions de dollars
7. Carmelo Anthony : 30,9 millions de dollars
8. Serena Williams : 28,9 millions de dollars
9. Kyrie Irving : 27,6 millions de dollar
10. Paul George : 24,1 millions de dollars
Le sport et non pas les sportifs qui eux font le job et disons-le, superbement, le sport qui dit véhiculer des valeurs qui se veulent être de qualité Olympique, ne véhicule plus que des valeurs d’espèces sonnantes et trébuchantes, où, à l’image de notre monde, les différences entre les sportifs sont phénoménales même au sein d’un pays comme le nôtre. Le sport creuse au fur et à mesure du temps des trous béants dans des valeurs intrinsèques qu’il ne devrait bien au contraire que défendre. Les chiffres parlent d’eux mêmes, les dérives sont là, on ne parle plus de sport, mais d’argent. Les sportifs ont, comme tout le monde, besoin de gagner leur vie, mais cela devrait se faire de façon plus équitable ; aucun ne devrait avoir recours au crowdfunding pour participer, alors que d’autres bénéficient de revenus luxueux. La représentativité devrait être la règle d’or de tous les pays. Les très trop nombreux scandales qui touchent le sport ne devraient pas exister. Les JO sont la poule aux d’or pour faire monter encore et toujours les enchères. Mais que reste-il à la fin de tout cela ?
Une partie du peuple brésilien ne peut même pas accéder aux stades. En France on donne de l’argent à ceux qui en ont déjà, à ceux qui roulent en limousine. Pourquoi n’organise t-on pas quelque chose pour ceux qui font tourner notre pays, pour tous ces laisser pour compte qui ont tant de mal à subsister et que d’autres méprisent en les traitant de fainéants.
Le sport divise les peuples autant sinon plus qu’il ne les rassemble. Le sport est devenu tellement politique qu’il finit par ne plus savoir à qui il appartient; en tous les cas de moins en moins aux compétiteurs. Le sport business à prit le dessus et il sera difficile de revenir en arrière et c’est bien dommage.
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Photo : Statista