La Belgique expose la vitalité de la création française
Grâce aux 12 structures culturelles belges qui se sont associées au programme EXTRA, la vitalité de la création contemporaine française des arts visuels au spectacle vivant sera mise à l’honneur jusqu’en mai 2016 à Bruxelles, Leuven et Strombeek. Il est d’autant plus important en ces jours graves de continuer à défendre les valeurs de l’Europe et de sa culture, alors que la Belgique vient d’être victime d’attentas sanglants.
#Nous sommes Bruxelles : tout comme le monde entier, l’Institut français souhaite témoigner sa solidarité avec la Belgique.
Parmi les temps forts, il faut retenir :
L’exposition « Daniel Buren. Une fresque »
Les œuvres de Daniel Buren sont exposées avec celles des créateurs qui ont influencé le parcours de cet artiste internationalement reconnu pour son approche conceptuelle de la peinture et ses installations in situ, parmi lesquels Paul Cézanne, Henri Matisse, Pablo Picasso, Constantin Brancusi, Jackson Pollock, Fernand Léger, Marc Chagall, Sol LeWitt, Pierre Huyghe… L’exposition Daniel Buren. Une fresque répond à la question suivante :
« Comment donner le plus large aperçu possible d’une oeuvre liée au lieu même de sa création ? »
Cela fait plus de quatre décennies que l’artiste français Daniel Buren utilise des bandes verticales blanches et colorées de 8,7 cm de large pour développer son travail dans toutes sortes de lieux privés et publics. Pour son exposition à BOZAR, l’artiste a conçu une intervention spécifique, une nouvelle oeuvre sous forme d’un film, qui offrira un panorama complet de ses installations.
BOZAR, Palais des Beaux-Arts
Rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles – Belgique
Daniel Buren
L’exposition « Patates et compagnie » d’Agnès Varda
C’est la première fois qu’Agnès Varda, palme d’honneur au Festival de Cannes en 2015, expose en Belgique, au Musée d’Ixelles. Elle nous propose jusqu’à fin mai un voyage visuel atypique au détour d’installations, de photos et vidéos, mêlant avec humour souvenirs d’enfance et productions récentes pour un rendez-vous à mi-chemin entre imaginaire et réalité.
Avec Patates et compagnie, les spectateurs vont pouvoir s’immerger dans l’univers inventif de l’artiste. Celle-ci présente elle-même son exposition :
[vc_contact_info icon=”info”]« Au quartier de mon enfance qui se prononce XL il y a un musée mais je ne pouvais imaginer quand j’avais de 7 à 8 ans et que je prenais le tram Porte Louise que je reviendrais un jour âgée de 87 à 88 ans pour exposer mes travaux d’artiste !
Moi, je célèbrerai la terre, la mer… Et les étangs d’Ixelles.
La terre nous offre des pommes de terre… qui sont devenues thèmes de mon travail surtout quand, elles ont des formes de cœur. Elles ont vieilli, se sont ratatinées et pourtant poussent encore en germes et radicelles. Patatutopia célèbre leur résistance. C’est utopie de penser que, parmi les légumes et les fruits, elles sont modestes et pourtant les plus belles et les plus vivantes du monde.Plages belges de mon enfance, je célébrerai aussi la mer et l’horizon. De très jeunes hommes le regardent en rêvant. Le vent marin et tous les vents sont pleins de vie. Plus loin, une fillette pose devant une grande vache blanche qui nous regarde. Elle est encadrée par des volets vidéo, où des vaches vivent leur vie tranquille et parfois ruminent.
C’est un triptyque.L’image mouvante, l’image fixe… cinéma et photographie, c’est une proximité créative.
À partir d’une photographie d’une chèvre morte, un enfant et un homme nu face à la mer, prise sur une plage en 1954, j’ai réalisé en 1982 un court métrage : Ulysse. Comment une image porte en elle des souvenirs et vieillit. En présentant le film à côté de la photographie d’origine, on explore l’imaginaire, la mémoire et le réel.Dans un autre de mes films, Sans toit ni loi, il suffit de choisir une image, soit un 24ème de seconde. Elle devient une photographie qui résume peut-être le film.
Le voisinage d’images fixes et d’images animées, images de terre, de vent et de plages, propose aux visiteurs de glisser d’une impression à une autre et de me rencontrer au hasard des poteaux et des patates, au cours d’une balade au pays plat de mon enfance et dans les sentiers de mon imagination.Comment oublier mes débuts au tricot avec un tricotin (qui m’a inspiré la Tricotine) et le trajet pour accompagner ma mère qui allait acheter ses légumes au marché de la place Saint-Jean au bord des étangs d’Ixelles ? »
Musée d’Ixelles
rue Jean Van Volsem 71, 1050 Bruxelles – Belgique
Agnès Varda
La Nuit des taupes, Welcome to Caveland ! de Philippe Quesne
En première mondiale au Kunstenfestivaldesarts, ce spectacle entraine le spectateur dans un voyage au sein d’un monde allégorique peuplé de taupes géantes, d’un bestiaire fantastique, et de figures arpentant les sous-sols.
Philippe Quesne, formé aux arts plastiques et metteur en scène dont l’originalité est la marque de fabrique, codirige depuis 2014 le Théâtre Nanterre-Amandiers.
La nuit des taupes est sa dernière pièce, immergeant les spectateurs dans un sous-sol peuplé de taupe et d’autres figures propres aux lieus souterrains. Un centre d’art menacé se déplace sous terre, dans un espace qui évoque tout à la fois une grotte préhistorique, un abri antiatomique et la caverne de Platon. Sous la terre s’écrit un « théâtre écosophique », où la perspective humaine est contrebalancée par celles de l’inorganique et de l’animal.
Le public est plongé en pleine utopie, dans un monde où le rêve entraîne avec lui l’éveil des consciences. A quoi ressemble notre monde lorsqu’il se replie dans une grotte?
Kaaitheater
Square Sainctelette 20, 1000 Bruxelles – Belgique