exposition UPLOLOLOAD à la galerie 22,48m2

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    Cela fait maintenant une vingtaine d’années que l’on a pris l’habitude d’échanger des informations via internet, qu’il s’agisse du désormais traditionnel courrier électronique, jusqu’aux sites personnels. Ces dernières années, ce fut le tour des blogs et des sites communautaires. Chacun de ces éléments font désormais partie de notre quotidien. Dans les entreprises, un PowerPoint vaut mieux qu’un long discours, les Ministres tweetent leurs états d’âme, les gamins se «likent» sur fb, n’importe quel quidam surveille sa «e-réputation». Parallèlement, des plateformes de jeu en ligne se sont développées, «univers persistants» dans lesquels quelques individus passent l’essentiel de leur temps. Pour ces «no life» paradigmatiques, le monde soi-disant «virtuel» est devenu celui qu’ils fréquentent le plus assidument, ils y ont leurs ami(e)s, leurs habitudes, leurs histoires d’amour, etc. Vient alors le temps où se pose la question d’un téléchargement de l’on-line vers le off-line, celui d’un recodage organique des univers numériques…

    Uploloload propose un questionnement sur ce recodage comme manière de défaire des mondes. Il s’agit d’une mise en échec du réel par le numérique, lorsque le réel cherche à mimer le numérique. C’est une stratégie de l’échec orchestrée par main humaine face à l’hyper dextérité virtuose de la machine.

    Uploloload joue sciemment sur l’ambigüité des valeurs et de la légitimité accordées à nos repères formels. Tout le monde voit ce qu’est une œuvre d’art, de la même manière que tout le monde voit ce qu’est une image numérique. Mais dès lors qu’on creuse la question, les réponses évidentes s’effacent pour laisser place aux questionnements plus profonds. Il faut retourner au «code» de chacun des éléments, à leur ADN métaphorique, leurs plus petits dénominateurs communs.

    Nul doute alors que chacun des artistes présentés à Uploloload signent l’échec du monde off-line, celui de la «réalité diminuée» qui vient s’écraser mollement sur la luxuriante «réalité augmentée». Maxence Alcalde

    Commissaires : Maxence Alcalde est critique d’art, commissaire d’exposition et bloggeur. Docteur en esthétique. Auteur de L’Artiste Opportuniste (L’Harmattan, 2011). Caroline Delieutraz est artiste, membre du collectif Microtruc.

    Artistes : Aram Bartholl, Emilie Brout et Maxime Marion, Thomas Cimolaï, Arnaud Cohen, Caroline Delieutraz, Soraya Rhofir

    • Exposition du 9 novembre au 22 décembre 2012 / vernissage le 8 novembre 18h00-22h00

    TABLE RONDE

    avec  Maxence Alcalde, le Vendredi 23 novembre 2012 à 19hL’art numérique est-il soluble dans l’art contemporain ?

    Intervenants :
    Emilie Bouvard, critique d’art, rédactrice en chef du site “Portraits La Galerie”, Emilie Brout et Maxime Marion, duo d’artistes, Alexandre Callay, collectionneur curieux

    galerie 22,48m2