Exposition rétrospective de Hans Richter au Centre Pompidou-Metz

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    Hans Richter
    Hans Richter, Blauer Mann [Blue Man], 1917
    Huile sur toile, 61 × 48,5 cm
    Kunsthaus Zürich, don de Frida Richter, 1977
    © Estate Hans Richter

    Pour la première fois en France, le Centre Pompidou-Metz consacre une rétrospective majeure à l’oeuvre graphique, peinte et filmée de Hans Richter (1888-1976). Conçue et organisée en partenariat avec le Los Angeles County Museum of Art, cette exposition monographique est aussi l’occasion de situer l’artiste dans son contexte.

    Hans Richter. La traversée du siècle retrace plus de cinquante ans de la carrière de l’artiste à la lumière de ses multiples collaborations, avec notamment des oeuvres de Jean Arp, Theo van Doesburg, Alexandre Calder, Marcel Duchamp, Viking Eggeling, Max Ernst, Marcel Janco, Fernand Léger, Kasimir Malévitch, Man Ray, Gerrit Rietveld ou encore Mies van der Rohe. Sa trajectoire façonne et raconte, à elle seule, une histoire de l’art du XXe siècle, dans ses dimensions sociale, politique et formelle. Pour l’illustrer, un vaste corpus documentaire (photographies, livres, revues…) vient compléter la présentation d’oeuvres majeures des avant-gardes du XXe siècle.

    Cinéaste, peintre, écrivain, éditeur de revues, Hans Richter est dès les années 1910 au carrefour des avant-gardes. Pionnier du cinéma expérimental, il est l’auteur de Rythmus 21, film d’une brièveté extrême. Ces trois minutes tournées au commencement des années 1920 présentent, à l’écran, une radicalité comparable à celle du Carré blanc sur fond blanc de Kasimir Malévitch – avec lequel Hans Richter collabore en 1927. Cet artiste pluridisciplinaire, également peintre, dessinateur et écrivain, dont l’existence se confond avec les soubresauts de l’histoire du XXe siècle, se trouve à Munich pendant la révolution spartakiste, puis en URSS au début des années 1930 ; quelques temps plus tard, il s’exile aux Pays- Bas, en France et en Suisse pour fuir l’Allemagne nazie, puis aux Etats-Unis durant la Seconde Guerre mondiale. Tout au long de cette traversée du siècle, il n’a vécu que pour la peinture et pour le cinéma, comme il aimait à le rappeler lui-même.

    Dans l’oeuvre polymorphe de Hans Richter, le cinéma agit comme un catalyseur, un point de rencontre, le lieu privilégié de la circulation et de la communication entre les médiums : peinture, dessin, mais également typographie, photographie et architecture. Les films élaborés par Hans Richter à partir de ses grands rouleaux peints, inspirés de la peinture chinoise, ont influencé l’architecture moderne de Mies van der Rohe, ou encore celle de Gerrit Rietveld. L’exposition Hans Richter. La traversée du siècle donne à voir cette perméabilité des formes et interroge la perception et les déclinaisons de l’image en mouvement au sein de l’espace muséal. Elle retrace aussi l’implication profonde du cinéma dans l’histoire de l’art du XXe siècle, dont Hans Richter, si souvent à la croisée des chemins, devint le passeur.

    Sans prétendre en révéler toute l’ampleur et la portée, le parcours proposé tente de restituer, pas à pas, cette traversée du siècle, depuis le mouvement Dada dans les années 1910 et 1920 jusqu’à sa mise en récit et en images par Hans Richter, devenu historien des avant-gardes des années 1920 et de sa propre existence. De Dada vécu à Dada reconstitué, il est question du passage du temps, de l’activisme politique et artistique, de l’histoire et de sa répétition.

    D’abord présentée au Los Angeles County Museum of Art sous le titre Hans Richter : Rencontres du 5 mai au 2 septembre 2013, cette exposition voyage ensuite au Martin-Gropius-Bau de Berlin, où elle est montrée du 27 mars au 30 juin 2014. Elle a été conçue et organisée par le Centre Pompidou-Metz et le Los Angeles County Museum of Art.

    Un catalogue accompagne l’exposition.

    Commissaires : Timothy O. Benson, Directeur du Rifkind Center, LACMA, Los Angeles Philippe-Alain Michaud, Conservateur au Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, chef du service du cinéma expérimental

    Commissaire associée : Cécile Bargues, historienne de l’art