Exposition rétrospective de Agustín Cárdenas au Château de Biron

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    Le Château de Biron en Dordogne accueille cet été une exposition rétrospective des sculptures de Agustín Cárdenas (1927-2001) tout comme les Jardins d’Eyrignac qui accueillent aussi quelques œuvres dans leur écrin de verdure.

    Révélé très jeune par André Breton, Agustín Cárdenas, arrivé de Cuba en 1955, est très vite intégré au dernier groupe surréaliste dont il exalte l’exemple par sa filiation avec, entre autres, les mutations biomorphes de Hans Arp ou Henry Moore. Filiation complexe parce que sa rencontre à Paris avec le surréalisme lui ouvre les portes de toutes les mémoires qui habitent son esprit et que son talent fait surgir. Abandonnant sa formation classique (Bourdelle enseigné à l’Académie de Cuba) il retrouve aussi avec les surréalistes ses racines africaines et peut donner libre cours à l’érotisation de son œuvre. Le lyrisme sensuel de ses sculptures lié aux légendes africaines et au primitivisme des origines se mêlant aux rites animistes, encore en cours à Cuba, donnent à son œuvre un langage universel. La sensualité exaltée de ses sculptures, tout en arrondis lisses et courbes évocatrices des formes féminines, laisse voir la force des symboles.

    Métaphore du lien charnel, les œuvres de Cárdenas s’envolent aussi vers la lumière métaphysique et la force de ses Totems et Portes, sculptés en bois, exaltent les forces mythiques qui habitent son esprit.

    Son art, synthèse de la culture de trois continents, laisse la place à tous les rêves pour le spectateur attentif. L’extraordinaire habileté du sculpteur, la richesse des matériaux utilisés, donnent à cette exposition rétrospective une intense énergie. Bois, bois brûlés, marbre, pierre, céramiques, bronze… les matières utilisées par Cárdenas sont prétexte à toutes les virtuosités qui vont redonner au Château de Biron les enlacements sensuels des vies antérieures qui l’ont habité si noblement. Le château de Biron réunit près de 90 pièces de l’œuvre de Cárdenas, réalisées entre 1947 et 1997.

    L’exposition rétrospective de Agustin Cardenas, commandée par le Conseil Général de Dordogne et son président Bernard Cazeau, est organisée par Jean-Mitterrand et Mark Cresswell (JGM. Galerie). Un catalogue de l’exposition contenant des photos inédites prises sur le site et accompagné d’un texte écrit spécialement pour l’occasion par Jean-Michel Gautier sera publié.

    Le Château de Biron

    Propriété de la famille des Gontaut-Biron depuis le XIIème siècle, le château de Biron est un joyau du patrimoine de la Dordogne.

    Dès le XIIIème, Catholiques et Cathares se disputent la bâtisse et durant la guerre de cent ans le château subit de nombreux outrages aggravés par les exactions des grandes compagnies.

    A la fin du XVème siècle les deux frères Gontaut rénovent le château dans le style renaissance italienne mêlé, en Périgord, à un gothique tardif et flamboyant. Les travaux, longs et coûteux, ne sont pas achevés lorsqu’éclatent les guerres de religion.

    Armand de Gontaut, Maréchal de France, servit vaillamment Henri IV et son fils, Charles de Biron, également Maréchal de France, servit lui aussi la cause de ce roi. Se croyant mal récompensé de ses services, il conspire avec la Savoie et l’Espagne contre la France, il est capturé, condamné à mort et décapité.

    Le château reste vide jusqu’au XVIIIème, le retour de la faveur royale permet de finir sa rénovation et sa décoration. A noter une loggia aux doubles colonnes qui ouvre sur un escalier de pierre, très en vogue à Versailles. D’autres rénovations sont entreprises au XIXème dans le style de Viollet le Duc. La juxtaposition est l’élément remarquable de ce monument. Il fut et il est encore un lieu de tournage de nombreux films.

    Château de Biron

    • 24540 Biron

    Les Jardins d’Eyrignac

    Eyrignac est sans aucun doute l’une des plus belles représentations de l’Art Topiaire en France, avec une collection unique de plus de 300 formes de sculptures végétales et 50 000 plants d’ifs, de buis et de charmes. Tout y est mis en oeuvre pour privilégier l’Excellence: le travail manuel à l’ancienne, la précision de la taille à la cisaille à main, le travail d’orfèvre de finition sur les gazons, la découpe au cordeau de toutes les bordures et tous ces détails qui font de la nature disciplinée d’Eyrignac une sculpture sans cesse modelée, et un lieu unique en France et en Europe.

    Eyrignac

    • 24590 Salignac près de Sarlat
    • Exposition jusqu’au 16 septembre 2012