exposition “Le Pli” au 6, Mandel

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    Camille Meire
    Camille Meire, “Inro-­pan”, 2013

    Cette nouvelle exposition intitulée “Le Pli” est l’occasion de réunir 4 artistes confirmés et reconnus, et deux jeunes diplômés de l’école Boulle, Camille Meire et Daniel Rietsch. Chaque année, l’école donne un thème d’étude pour la préparation du diplôme et cette année, ce fût le pli, avec comme intervenants auprès des élèves, Vincent Floderer et Pietro Seminelli, artistes exposés au 6, Mandel. Il était ainsi intéressant de confronter deux générations d’artistes.

    Enfin, l’exposition est l’occasion de réunir à nouveau deux artistes déjà familières du lieu : Simone Pheulpin et Maryline Pomian.

    En lisant la définition du pli, nous sommes face à des notions apparemment simples, en premier lieu celle de la double épaisseur de matière (papier, tissu, par exemple) rabattue sur elle-même. Le pli est aussi l’angle rentrant d’un mur, à la fois la nouvelle entité obtenue et la rainure formée par cette entité quand on évoque une lettre ou la peau ; il peut-être lisse, parfait, repassé, la mise en pli du coiffeur… ou au contraire signe négatif, facteur d’ennuis.

    Car s’il y a un pli, cela sous-entend aussi vieillissement, le mauvais pli au propre comme au figuré, la sinuosité,… Toutes ces significations et sens variés, ne sont que la partie émergée de l’iceberg que l’on peut continuer à explorer intimement avec l’expression les plis du coeur, ou bien dans un autre registre, celui de l’art du pli des drapés dans les peintures et sculptures de l’art occidental. Et puis l’on plonge encore plus profondément pour arriver à l’étude de Deleuze à propos du pli, Leibniz et le Baroque* …

    Mais notons seulement cette phrase, “Le pli détermine et fait apparaitre la forme, il en fait une forme d’expression” – in Leibniz et le baroque, et nous réalisons que le pli, contient le sens de ce qui nous entoure et aussi de ce qui est en nous.

    Nous ne sommes donc pas dans une exposition d’artisanat, où la technique serait mise en avant même si les artistes exposés excellent dans leur domaine. Car ce n’est plus la technique qui nous intéresse – même si elle est bien là, impossible à nier – mais bien l’expression, la sensibilité, la réflexion plastique ou philosophique structurante à chaque démarche et que chaque artiste révèle dans son choix quasi exclusif d’un matériau – papier, tissu, métal, bois -, par une dextérité évidente, presque magique, souplesse du geste maitrisé, révélant bien plus qu’un pli formé, créé. L’exposition sera donc l’occasion de faire dialoguer des voix différentes. Et, excepté les deux objets des diplômés de l’école Boulle, qui au-delà d’un savoir-faire et de leur beauté ont une fonction utilitaire, l’essentiel de l’exposition dévoilera des sculptures et tableaux-reliefs, oeuvres spécialement conçues pour le 6, Mandel. Nathalie Béreau – Commissaire de l’exposition

    Cette nouvelle exposition sur une idée de Jean-Christophe Stöerkel, propriétaire du 6, Mandel permet également de découvrir les nouveaux aménagements de l’hôtel particulier ainsi que sa nouvelle décoration aux niveaux de la salle d’exposition du rezde- chaussée et de la cuisine en rez-de-jardin.

    (* www.cnrtl.fr/ Gilles Deleuze, “Le pli, Leibniz et le baroque”, éd. De Minuit, 1988)

    • Exposition du 12 septembre au 26 octobre 2013

    Le 6, Mandel