Exposition “l’autre regard : le monument, l’architecte, le photographe”

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    Autre regard

    l’autre regard : le monument, l’architecte, le photographe” : À l’occasion du 100e anniversaire de la loi de 1913, seconde loi de protection des monuments historiques après celle de 1887, et dans la perspective des travaux de rénovation extérieure du monument, l’exposition révèle, à travers la diversité et la qualité des fonds iconographiques du Musée d’archéologie nationale, l’essor de la photographie sous le Second Empire et l’histoire illustrée de la restauration du château entreprise en 1862. L’exposition s’inscrit dans le mouvement, engagé depuis plusieurs années, de redécouverte du patrimoine photographique conservé dans les musées, au-delà de son rôle d’inventaire et d’étude des collections.

    Elle montre également combien celui-ci informe et accompagne la restauration du château et sa transformation en « Musée des antiquités celtiques et gallo-romaines », sous la conduite d’Eugène Millet, l’auteur du projet, et des architectes qui lui ont succédé.

    La scénographie de l’exposition invite le visiteur à découvrir les différentes façades du château au cours de leur restauration. Des agrandissements photographiques réalisés d’après les prises de vues d’Henri Le Secq, de Charles Marville, de Médéric Mieusement, de Félix Martin- Sabon, donnent à voir l’engagement des photographes aux côtés des architectes en faveur de la sauvegarde du patrimoine, et le rôle de prisme joué par l’image dans la représentation que l’on a d’un monument et d’un site historiques. Ce parcours est ponctué par des « cabinets de curiosité » proposant des choix de thématiques, illustrées notamment par les dessins d’architecture d’Eugène Millet, qui viennent replacer le visiteur dans le contexte de ce long processus de réhabilitation patrimoniale.

    Naissance de la photographie sous le Second Empire (1852-1870)

    Le projet de restauration du Château- Vieux de Saint-Germain-en-Laye coïncide avec l’essor de la photographie sous le règne de Napoléon III et bénéficie de nouveaux modes de diffusion, notamment à travers la présence de photographes auprès des architectes. La photographie est un outil qui renforce l’ambition du régime bonapartiste, nourrie au sein du saintsimonisme dans lequel a baigné son principal représentant, en faveur du progrès scientifique et social, de l’industrie et des arts. Les Expositions universelles accueillies à Paris (1855, 1867), traduisent cette culture industrialiste du régime.

    La photographie illustre les grands travaux d’aménagement urbain menés sous le Second Empire. Les ingénieurs des Ponts et Chaussées intègrent la photographie comme outil dès 1858 pour illustrer les travaux de construction du Paris d’Haussmann. Louis-Rémy Robert (1810-1882) est le premier professeur de photographie dans cette école. L’évolution des techniques, marquée en 1851 par l’abandon du daguerréotype créé en 1839 au profit du collodion humide, permet des conditions de prise de vue plus aisées. Cette même année voit la fondation de la Société héliographique, qui oeuvre pour les progrès de la photographie, tandis que Louis-Désiré Blanquart-Evrard (1802-1872), après avoir publié son Traité sur la photographie, crée la première « imprimerie photographique » et publie le travail de nombreux artistes, à l’image d’Henri Le Secq ou Charles Marville. La photographie est présente à l’Exposition universelle de 1855, année où la Société française de photographie, fondée l’année précédente, organise la première exposition dans ses locaux rue Drouot pour faire reconnaître cette nouvelle technique comme un art à part entière.

    Ce sont les prodromes de l’exposition proposée en 1858 au Musée de South Kensington – désormais Victoria and Albert Museum – par les sociétés photographiques française et britannique. Le portrait d’atelier devient une véritable industrie et fait notamment l’objet de commandes d’albums officiels : derrière Félix Nadar (1820-1910), portraitiste par excellence de la bohême parisienne, une profession émerge, non sans susciter interrogations et oppositions. En 1862, malgré la protestation de vingtsept artistes reconnus, parmi lesquels Ingres, contre toute assimilation de la photographie à l’art, les tribunaux parisiens reconnaissent que la législation sur la propriété intellectuelle et artistique peut s’appliquer à la photographie.

    Concours photo

    Concours photo organisé par le MAN. Dans le cadre de l’exposition « L’autre regard. Le monument, l’architecte et le photographe. », le musée organise son premier concours photographique original permettant de porter une vision personnelle et décalée sur l’architecture du château. Les participants auront ainsi l’occasion, au gré de leurs sentiments, de redécouvrir et de valoriser l’édifice du château de Saint-Germain-en-Laye. Les photos seront soumises au vote du jury* pour l’attribution du prix « Coup de coeur du public », le dimanche 15 septembre 2013 lors des journées européennes du patrimoine.

    * Règlement et informations sur www.musee-archeologienationale.fr à partir du 1er juin 2013 et au service du Développement culturel 01 34 51 65 36 contact@musee archeologienationale.frCOMMISSARIAT GÉNÉRAL

    Hilaire Multon, Directeur du musée d’Archéologie nationale et Domaine national de Saint-Germain en Laye.

    COMMISSARIAT SCIENTIFIQUE

    Françoise Bérard, conservateur général des Bibliothèques, Chef du Pôle ressources documentaires, associée à Chantal de Joly-Dulos, responsable de la photothèque.

    • Exposition du 18 mai au 30 octobre 2013

    Musée d’Archéologie nationale et Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

    Château de Saint-Germain en-Laye
    Place Charles de Gaulle
    78105 Saint-Germain-en-Laye cedex