Emmanuel Macron : Faire de cette colère une chance ?

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Emmanuel Macron
Emmanuel Macron

Pour éteindre l’incendie, Emmanuel Macron a sorti le chéquier, mais surement beaucoup trop tard, et en partie pour rien. Etre pauvre aujourd’hui et comme hier, est une privation de la liberté de vivre et d’exister.

23 millions de personnes ont suivi l’allocution d’Emmanuel Macron ce lundi soir, en comptant les quatre chaînes d’infos en continu. En politique il faut savoir danser mais aussi balader. Et en balade les politiques y sont véritablement bons. “Mon seul souci, c’est vous. Mon seul combat, c’est pour vous“, a notamment déclaré  le chef de l’Etat. « Au début de tout cela, je n’oublie pas qu’il y a une colère, qui peut être notre chance » ?, a-t-il admis, ajoutant : « je la ressens comme juste à bien des égards ».

Selon le sondage Odoxa pour Le Figaro et Franceinfo, le résultat de son allocution n’a pas vraiment séduit: 59% des Français n’ont pas été convaincus par le président, lequel a séduit toutefois deux fois plus de téléspectateurs (40%) que lors de son discours du 27 novembre, à l’Élysée (21% des sondés l’avaient alors trouvé convaincant). Au final 55% d’entre eux plébiscitent la prime de fin d’année défiscalisée, 61% la hausse de 100 euros net par mois pour les salariés au Smic, 70% l’annulation de la hausse de la CSG pour les retraites de moins de 2000€, et 85% la défiscalisation des heures supplémentaires. Sur la forme, une majorité de sondés semblent globalement avoir été convaincus: 58% d’entre eux l’ont trouvé «clair», 54% «responsable», et 54% et jugent qu’il a «pris la mesure de la gravité de la situation».

Augmentation de 100 euros des salaires au niveau du Smic, exemption de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2.000 euros par mois, heures supplémentaires payées “sans impôts ni charges”. Lutte contre l’évasion fiscale : les dirigeants des grandes entreprises françaises devront verser “leurs impôts en France”. Taxation en France des grandes entreprises qui réalisent des bénéfices en France. Cela face à ce qu’il a appelé “l’état d’urgence économique et sociale”. Ces mesures seront précisées dès mercredi par le Premier ministre Edouard Philippe au Parlement, a précisé le chef de l’Etat. . Le coût : « entre 8 et 10 milliards d’euros », a estimé sur BFMTV Olivier Dussopt, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Action et des comptes publics. L’annulation de la hausse de la CSG pour les retraités les plus modestes pourrait se chiffre en milliards d’euros, auxquels il faut ajouter le coût de la hausse du Smic.

On a une économie qui s’effondre, des commerçants prêts à mettre la clé sous la porte, on ne peut pas se rendre responsables d’une multitude de dépôts de bilan.” a indiqué  Jacline Mouraud, qui a appelé à “une trêve” car “il y a des avancées, une porte ouverte”.

Mais pour autant, le gouvernement arrivera t-il à éviter un acte 5 des “gilets jaune” le 15 décembre ?  “Chaque annonce a été huée et la première réaction a été : “on se fout de notre gueule“, a témoigné Pierre-Gaël Laveder auprès de l’AFP après avoir regardé l’intervention.

Pour éteindre l’incendie, Emmanuel Macron a sorti le chéquier, mais surement beaucoup trop tard, et en partie pour rien. Etre pauvre aujourd’hui et comme hier, est une privation de la liberté de vivre et d’exister. Peut-être que les “Gilets jaunes” disparaîtront peut être prochainement, mais d’autres couleurs feront quoi qu’il en soit, leurs apparitions. Ce ne sont pas des mesures purement conjoncturelles qui régleront aujourd’hui, ni demain, le problème majeur de nos sociétés, c’est à dire la pauvreté. D’ores et déjà pour beaucoup, les mesures annoncées ne sont pas suffisantes.

Photo : https://www.elysee.fr/

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