EARTH – ADAMA – DHARTI
C’est à un dialogue autour de leur interprétation de la « Earth/Terre » vu à travers des questions d’identités, de culture, de territoire et de racines que nous convient les artistes d’Inde et d’Israël réunis dans cette exposition collective qui est le résultat de 5 années de collaboration et de recherche entre les artistes sélectionnés dans les deux pays. Pourquoi avoir choisi le thème de la terre ? Tout simplement car il est en symbiose avec le concept du foyer, des racines et de la vie de ces deux cultures.
Comme l’explique Esther David, les artistes indous et israéliens ont été influencés par le post-impressionniste français, l’expressionnisme, le cubisme, l’art abstrait, l’installation et les techniques Multi-Media, après avoir chacun suivi leur propre voie, celle du prix Nobel Rabindranath Tagore et du mouvement revivaliste du Bengale pour les artistes indiens, pendant que l’art en Israël était imprégné de sujets bibliques. Mais au final, de nos jours, chacun a trouvé sa propre identité artistique, reflet de sa propre évolution et de sa sensibilité, ainsi que sa place sur la cartographie artistique internationale. Ce très joli projet d’exposition a pris naissance dans deux villes indiennes, Vadodara et Ahmedabad, puis est retourné en Israël à Tel-Aviv et maintenant atteint la France.
Le 29 janvier prochain, à l’occasion du vernissage de l’exposition, l’artiste et architecte Jacob Alive MacMillan réalisera une performance à la galerie Mémoire de l’Avenir en collaboration avec l’artiste Ratna Gandhi ; ensemble, ils créeront un mouvement de corps circulaire, symbolique de la terre en rotation, que Ratna Gandhi tracera au sol, le matérialisant à travers un mandala classique indien, représentant l’univers. Comme elle dit «… Je veux que le public voit mon travail à titre d’initié, avec un sens pur de communication totale», quête qu’elle poursuit inlassablement à travers ses sculptures.
Cette exposition sera également l’occasion d’admirer les œuvres de la photographe israélienne Roni Ben-Ari « Drawing stone », qui raconte comment, en se déplaçant, une pierre contribue à créer un nouveau paysage, sentiments évoqués également dans «Laboratory», et les gris pastel de l’artiste Yossi Veissid ainsi que dans l’évanouissement dans l’horizon des paysages vallonnés de Neha Lavingia.
Les nuances variées de la nature apparaissent également dans le travail « Two parks » de Norma Drimmer et « Figures fading in a Landscape » de Durgaprasad Bandi, qui nous entraînent dans des variations colorées et toutes en nuances de la nature, où les verts frais, bleus, jaunes, hypnotisent en stimulant le regard.
Tirtsa Valentine et ses gravures photographiques tisse des liens avec la mémoire de sa mère, rapport sur lequel se penche également mais dans une toute autre dimension Doron Polak à travers son « The Look End ». Dans « Hardly one light year», Meir Rakocz matérialise ce lien maternel par un poisson jouet sur une tête chauve, symbolique de souvenirs souvent douloureux, mais universels.
Ghanshyam Rathod décline « My Childhood games » en peinture tandis que Rajul Mehta dans « Air Fire Water » se sert de la forme féminine pour dénoncer une certaine discrimination contre les femmes dans la société indienne; quant à Rashmi Trivedi, il nous livre un commentaire social dans « My wife and me».
Divya Pandey traite sa « Conversation » avec humour, Nurit Agur figure un paysage avec des détails Minimalists dans « Camel Mountain » et les préoccupations environnementales sont traitées par “leaves” Irit Segal Israeli, Suly Wolff et Michael Ben-Abou. « Kapas », la cosse de coton de Shatrughan Thakur et réalisée aux teintures végétales représente une terre fertile, et la photographie de Vivek Desai “Terre”, où un jeune garçon dort en plein air avec son singe, pose le problème de l’absence de foyer, la terre se faisant ici maison et le ciel toit.
Une exposition aussi profonde d’émotion que d’originalité qui prouve bien que notre «Terre» est la source de toute vie et l’âme de notre existence, comme l’a si bien résumé Jacob Alive MacMillan, en disant : “C’est où l’esprit créatif se rencontre, le foyer…”
Curators: [India] Esther David / Ratna Gandhi / [Israel] Doron Polak / Jacob Alive MacMillan [France] Margalit Berriet / Marie-Cécile Berdaguer
“Earth” A confluence of artists from India and Israel
du 29 janvier au 27 février 2016
Mémoire de l’Avenir / Memory of the Future
45/47 rue Ramponeau Paris
[/vc_contact_info]– Esther David
– Ratna Gandhi
– Divya Pandey
– Durgaprasad Bandi
– Shatrughan Thakur
– Vivek Desai
– Ghanshyam Rathod
– Rashmi Trivedi
– Neha Lavingia
– Roni Ben-Ari
– Irit Segal Israeli
– Meir Rakocz
– Michael Ben -Abu
– Norma Drimmer
– Nurit Agur
– Rajul Mehta
– Suly Wolff
– Tirtsa Valentine
– Yossi Veissid