Les notions d’espace, de vision, de mouvement et de lumière traversent l’art abstrait du XXe siècle et concernent de nombreux artistes contemporains mondialement reconnus, comme Ann Veronica Janssens, Anish Kapoor, John Armleder, Carsten Höller, Philippe Decrauzat, Jeppe Hein, Felice Varini ou encore Xavier Veilhan. En plaçant la vibration ainsi que le spectateur et sa perception au coeur de leurs oeuvres, ils offrent de multiples résonances avec l’art optique et cinétique, un courant inauguré lors de l’exposition Le Mouvement à la galerie Denise René à Paris en 1955, mais aussi, plus largement, avec ce qui fut ensuite qualifié d’« art perceptuel » lors de l’exposition The Responsive Eye au Museum of Modern Art de New York en 1965.
De façon totalement inédite, l’exposition occupe la totalité des Galeries nationales du Grand Palais, soit environ 3700 m2, afin de présenter près de 150 artistes travaillant parfois en groupe qui ont contribué au développement de cette forme d’art sur une centaine d’années. Parmi ceux-ci se distinguent Julio Le Parc, François Morellet, Gianni Colombo, Jesús Rafael Soto, Dan Flavin, Hans Haacke, James Turrell, Yayoi Kusama, Victor Vasarely, Kenneth Noland, Jean Tinguely, Yaacov Agam, Tony Conrad, Pol Bury, Alexander Calder, Marcel Duchamp, Gerhard von Graevenitz, Christian Megert, Nicolas Schöffer, Bridget Riley, Dan Graham, Takis, Gregorio Vardanega, ainsi que les collectifs d’artistes tels que le GRAV (groupe de recherche d’art visuel), et le groupe Zero.
Le visiteur est accueilli par une sculpture de brume de Fujiko Nakaya dès le square Jean Perrin. Après une introduction axée sur les réalisations les plus récentes, l’exposition privilégie par la suite le dialogue entre les périodes, afin de rendre compte à la fois de la continuité et du tissage complexe de ces préoccupations. Deux parties principales, intitulées « vision » et « espace », se subdivisent ainsi en seize sections consacrées à différents thèmes liés à l’expérience phénoménale : l’immatériel, la monochromie, l’interférence, l’immersion, le clignotement, la nuée, l’instabilité, la distorsion, le vide, l’invisible ou encore la permutation où seront montrées de nombreuses oeuvres rares ou inédites mises ainsi en rapport, ainsi que de nombreuses installations et plusieurs environnements, dont le Labyrinthe du GRAV créé en 1963 pour la Biennale de Paris.
La dernière partie du parcours, consacrée à la période la plus ancienne, rassemble les précurseurs de cette tendance : Giacomo Balla, Robert Delaunay, Frantisek Kupka, Marcel Duchamp, Hans Richter, Alexander Calder, Alexander Rodtchenko, ou encore László Moholy-Nagy qui, les premiers, ont cherché à traduire par leurs tableaux, leurs sculptures ou bien leurs films, une conception profondément abstraite, dynamique et immatérielle de la réalité.
- commissaire général : Serge Lemoine
- commissaire : Matthieu Poirier
- commissaires associées : Domitille d’Orgeval et Marianne Le Pommeré
- scénographie : Véronique Dollfus
- Exposition du 10 avril au 22 juillet 2013
Grand Palais
entrée Champs-Elysées
- renseignements et réservations sur : www.rmngp.fr
A noter que France 5 diffusera le documentaire “L’image mouvementée” de Sylvain Roumette (Bix films/RMNGP avec la participation de France télévisions) le 21 avril dans la Galerie France 5 à 8.45 sur le mouvement cinétique : le film montre les points communs entre les démarches des artistes « cinétistes », essentiellement un rapport au spectateur comme partenaire actif et non comme consommateur d’œuvres fixées et achevées une fois pour toutes.Le film propose les témoignages des principaux représentants du mouvement, soit vivants (Agam, Le Parc, Morellet), soit disparus (Soto, Tinguely, Schöffer, Vasarely).