The slight elevation
Didier Rittener, artiste peintre et sculpteur vaudois, a derrière lui un impressionnant parcours. Diplômé d’Arts Plastiques et professeur de dessin à l’école supérieure des beaux-arts de Genève depuis une dizaine d’années, il est également l’un des membres fondateurs de l’association d’art contemporain Circuit à Lausanne, fondée en 1998.
Mais Didier Rittener, c’est aussi et surtout un parcours artistique hors du commun, jalonné de nombreuses expositions depuis les années 90, tant en groupe (Montreux, Lausanne, Zurich et Paris) qu’en solo (Musée cantonal des beaux-arts, Lausanne ; Neue Kunst Halle, Saint-Gall ; Le Crédac, Ivry-sur-Seine), qui lui ont valu plusieurs distinctions : prix villa Arson, école cantonale d’art de Lausanne (1996), prix de la Société des peintres, sculpteurs et architectes Suisses (SPSAS), section Vaud (1996), prix de l’atelier vaudois du 700e (1997), trois prix aux Swiss Art Awards 2004 (prix fédéral, prix Providentia, prix Moët & Chandon), prix Manor Vaud 2005, etc et il a été en 2013 le lauréat du Prix Drawing Now à Paris.
Les dessins de Didier Rittener sont plus que des dessins ; ce sont des instants de vie, de toutes les vies, celle de la mode, des médias, de la publicité ou de la peinture des grands maîtres que, sans ordre précis, l’artiste transforme, fait disparaître puis réapparaître avec la magie de son crayon gris et les réunis au sein d’un corpus intitulé Libre de droits, composé désormais de plus de 400 planches. Recomposés, ces dessins sont agrandis à différentes échelles, regroupés, imprimés pour ne plus faire qu’ un tableau ou un mur complet d’exposition.
C’est ainsi que face à la grande verrière de Micro Onde, un mural monumental réalisé sous la forme de papier peint à partir de l’assemblage de six dessins (409-414 Libre de droit), présente une nouvelle lecture du Jardin des délices de Jérôme Bosch, 1500-1505. Didier Rittener en a fait disparaître les centaines de figurants peuplant ce célèbre triptyque représentant le paradis et l’enfer pour réaliser un paysage s’étalant sur plusieurs plans ; l’artiste crée de l’espace, « Il s’agit d’éprouver l’image ».
Le tableau habité de vide devient abstraction. Didier Rittener propose d’autres espaces d’observation qui génèrent de nouvelles interprétations de ce paysage et en complètent le parcours ; sous forme d’écrits au travers d’un projet de réécriture de Le Cottage Landor, dernière nouvelle d’Edgar Allan Poe, ou par la reproduction de la couverture d’un livre ancien présentée sur un billot de bois.
La conjugaison du dessin, de l’écrit et de l’alchimie des mots génère ici quiétude et réflexion.
385 - Didier Rittener
Upside down © Véronique Portal
Rue Traversante de l’Onde
Suissesse également, Véronique Portal a étudié les Arts Visuels à l’école cantonale d’art de Lausanne, ECAL, et à la haute école d’art et de design de Genève, HEAD. Fidèle à sa démarche artistique, l’artiste présente un ensemble de montages photographiques réunissant des cartes postales représentant toutes sortes de paysages, « je recherche les relations secrètes et magiques qu’elles peuvent entretenir entre elles, explique-t-elle, Ainsi par la fusion de plusieurs mondes apparemment incompatibles et par le mélange des catégories, j’étire mes images vers un nouvel univers possible.
Les transformations consécutives des outils photographiques issus d’époques différentes me permettent aussi d’utiliser au mieux leurs caractéristiques techniques et esthétiques afin de conduire mes images vers une sorte de piège temporel et de mettre en avant leur réalité mixte.
Plusieurs sujets récurrents peuvent êtres reconnus comme le paysage mais mon travail s’appuie aussi sur l’ethnologie, l’anthropologie, l’exotisme, la mémoire, la mystique, l’astrologie, l’alchimie, le new âge, la vidéo et la science-fiction. »
Les œuvres de Véronique Portal retiennent l’attention du public tant par leur originalité que par la réussite de leur technicité ; troublantes et apaisantes tout à la fois, elles remémorent un passé que l’artiste fait revivre dans le présent.
Véronique Portal présente également une vidéo qui, par son perpétuel mouvement, tend vers une transformation, tout comme le moment présent tend vers l’avenir.
Deux artistes pour deux expositions qui se font écho, l’écho de deux recherches plastiques talentueuses et pleines d’avenir.
Exposition du Du 4 octobre au 14 décembre 2014
Micro Onde – CENTRE D’ART DE L’ONDE
8 Avenue Louis Breguet, 78140 Vélizy-Villacoublay
www.londe.fr