« Le harcèlement est un enchaînement d’agissements hostiles dont la répétition affaiblit psychologiquement la personne qui en la victime.* ». Harceler, c’est faire subir à quelqu’un de petites attaques souvent répétées. De nombreux types de harcèlement malheureusement existent : le harcèlement psychologique en milieu scolaire, le harcèlement moral et/ou sexuel au travail, le harcèlement familial, le harcèlement numérique, le harcèlement criminel. Hier, Mediapart et France Inter ont révélé les témoignages de plusieurs élues écologistes, accusant le vice-président de l’Assemblée nationale Denis Baupin de harcèlement sexuel. Quatre élues EELV ou ex-EELV , c’est à dire Sandrine Rousseau, Isabelle Attard, Annie Lahmer et Elen Debost ont livré leur témoignage. Sandrine Rousseau, lors d’une réunion du parti écologiste en 2011, quitte la tribune pour aller aux toilettes, et rapporte à Mediapart : “Dans le couloir qui longe la salle, Denis Baupin est venu. Il m’a plaquée contre le mur en me tenant par la poitrine, et a cherché à m’embrasser. Je l’ai repoussé violemment.” Isabelle Attard, qui a quitté EELV raconte et dit avoir reçu des dizaines de SMS de Denis Baupin de juin 2012 à décembre 2013 : “C’était du harcèlement quasi quotidien de SMS provocateurs, salaces. C’était par exemple : “J’aime bien quand tu croises tes jambes comme ça.” C’était même crûment, dans des réunions ou des déjeuners de travail, le fait de me proposer d’être mon amant. Au début, c’est dit sur le ton de la rigolade. Et puis, cela devient vite très lassant, pénible…” Elen Debost a dit-elle faire face à “plusieurs mois de SMS d’incitation sexuelle de M. Baupin“. “Au total, j’ai reçu une centaine de messages. Du type : ‘”Je suis dans un train et j’aimerais te sodomiser en cuissardes”. Ou encore : “J’ai envie de voir ton cul“. Annie Lahme rindique que Denis Baupin lui envoyait des SMS “même la nuit“. Se trouvant un soir seule dans un bureau au siège du parti, elle affirme que Denis Baupin s’est mis à lui “courir après autour du bureau“, et le lendemain, la menacer : “Toi, tu n’auras jamais de poste au sein du parti !” . Les faits rapportés par France Inter et Mediapart s’étalent de 1998 à 2014.
Hier sa ministre de femme a déclarer ne pas être courant de tous ces agissements et invitée ce matin sur France Info, la ministre du Logement, est revenue sur les accusations d’agression sexuelle contre son mari. “On parle de faits qui sont d’une extrême gravité. Et si ces faits sont avérés, il faut que ça soit réglé devant la justice”, a-t-elle déclaré, précisant également que “si ces faits ne sont pas avérés, il faut aussi que cela soit réglé devant la justice“. Précisant aussi, qu’elle avait appris en même temps que tout le monde,”hier”, ces accusations : “Je vais vous dire les choses assez simplement : j’ai été très touchée en tant que femme, en tant que compagne, en tant que mère et aussi en tant que ministre“. “Les questions de violences faites aux femmes ont toujours fait partie de mon combat politique”. Elle assure par ailleurs qu’elle n’a “jamais été saisie à aucun moment de signalements sur des faits de harcèlement sexuel ou d’agression sexuelle” lorsqu’elle était à la tête du parti écologiste, c’est-à-dire entre décembre 2013 et février 2016.
C’est Annie Lahmer, militante écologiste depuis plus de 25 ans qui la première a voulu parler, notamment parce qu’elle ne veut pas que des jeunes femmes, à l’image de ses filles de 23 et 26 ans, ne subissent le même sort sans oser aller témoigner. « Quand une femme dit non, c’est non », a lancé Laurence Rossignol, la ministre des droits des femmes, interrogée sur l’affaire. Mme Rossignol a souligné le poids des paroles des victimes, car « parler sur des sujets de ce type, c’est pas facile ».
Elen Debost fait partie des huit femmes qui ont mis en cause Denis Baupin pour “harcèlement” ou “agression sexuelle”. Invitée du Club de la presse, sur Europe 1, l’élue EELV au Mans a regretté l’impunité dont a bénéficié le député écologiste et cela depuis des années !”Denis Baupin a été protégé par un certain nombre de personnes“, indique Elen Debos. “Pleins de gens avaient entendu les rumeurs et un petit groupe de personnes savait”. A priori, des gens qui étaient dans les instances dirigeantes entre 2000 et 2006.
Le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête préliminaire au lendemain des révélations dans la presse visant le député écologiste Denis Baupin, accusé d’agressions sexuelles et de harcèlement sexuel. Les “allégations” parues dans la presse portent “sur des faits susceptibles d’être qualifiés d’agressions sexuelles, harcèlements sexuels, appels téléphoniques malveillants”, indique le parquet dans un communiqué. A ce stade, “aucune plainte relative à ces faits n’a été reçue au parquet“, et “l’enquête va s’attacher à recueillir les témoignages des victimes présumées“.
Denis Baupin lui de son côté a contesté les révélations de France Inter et de Mediapart, les qualifiant de «mensongères, diffamatoires» et sans «aucun fondement», et à démissionner de ses fonctions de vice-président de l’Assemblée nationale. Une démission qui avait été exigée un peu plus tôt dans la journée par le président de l’Assemblée Claude Bartolone. Ses avocats ayant notamment déclaré “M. Denis Baupin conteste fondamentalement l’idée de harcèlement sexuel et plus encore d’agression sexuelle, lesquels lui sont totalement étrangers”
La loi du pouvoir est-elle aussi toujours la plus forte ? Président, Député, Ministre, PDG, ces métiers qui transforment certain en harceleur, en harceleur sexuel, ces hommes se croyant surement irrésistibles. Mais quelle connerie tout cela ! Quand la bêtise quittera t-elle ces cerveaux qui nous mènent qu’a la peur. Le métier de politicien n’a jamais donné à quiconque un droit de cuissage, un droit quelconque sur l’autre. Comment ces gens se permettent-ils de prendre en otage leur collaboratrice. Comment ces personnes qui viennent donner des leçons aux autres sont les premiers à ne pas agir dans le respect de la vie de ces autres. Denis Baupin devra s’expliquer de ces faits de harceleur, des faits présumés, couverts pour la plupart par la prescription et émanent de témoignages de huit victimes au total. A ce jour aucune plainte n’a été déposée contre Denis Baupin.
- Source Wikipédia
- Photo : Denis Baupin
#mettezdurouge contre les violences faites aux femmes. Des députés s’engagent #8mars https://t.co/nN6PtOl22P pic.twitter.com/XGoVOKnzaY
— Denis_Baupin (@Denis_Baupin) 8 mars 2016
C’est avant tout une photo (ci-contre), publiée le 8 mars à l’occasion de la Journée des droits des femmes, et montrant Denis Baupin ainsi que plusieurs autres députés avec du rouge à lèvres, “engagés contre les violences faites aux femmes” qui a servi de catalyseur.
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