Les Jardins d’Orient : Un art de vivre dans le jardin
Saviez-vous que la tulipe, bien avant de devenir un emblème des Pays-Bas, était celui des sultans ottomans ? Que le parc public est une innovation récente en Orient ? Et qu’il est aujourd’hui à la pointe des projets de développement durable de mégalopoles du monde arabe ? Saviez-vous que dans une des anciennes langues de la Perse, le mot jardin, pairi-daeza, a donné… paradis ?
En Orient, avec la naissance des premières cités sont apparus les jardins. Mais les arabes et leurs prédécesseurs, afin de donner vie et d’entretenir ces jardins, qu’ils soient nourriciers ou ornementaux, ont du économiser leur eau étant donné la sécheresse du climat.
Remontant dans le temps pour parvenir jusqu’à nous, l’exposition que propose l’Institut du Monde Arabe pour sa saison estivale, est un parcours inédit et sensoriel, de la haute Antiquité jusqu’aux innovations les plus récentes, à l’aide d’environ 300 œuvres d’art prêtées par de grands musées internationaux ou des collections privées, d’objets, de maquettes et de documents historiques qui illustrent le jardin arabo-musulman classique et ses évolutions. Des tirages photo géants et d’ingénieux dispositifs évoqueront ce que les jardins doivent au talent des ingénieurs du passé.
L’art des jardins est traité sous tous ses aspects : culturel, scientifique, esthétique, graphique, technique, social, environnemental et pédagogique. Seront révélés les sources d’inspiration du jardin oriental, ses codes et ses déclinaisons, quels liens ont été tissés au fil des siècles avec les jardins d’Occident. Le fil conducteur de l’exposition sera bien évidemment l’eau grâce à laquelle resplendissent les jardins suspendus de Babylone et le tout récent parc al-Azhar du Caire, ceux de l’Alhambra de Grenade au Jardin d’essai d’Alger, du jardin princier à nos propres jardins.
Mais il était impossible de parler jardin et d’ouvrir le débat sur le rôle que de la nature peut jouer dans les grandes villes contemporaines sans le langage des plantes, et c’est pour cela que l’exposition, afin d’ancrer le récit dans le réel, se conclut par un jardin, un vrai, exceptionnel et éphémère, que le paysagiste Michel Péna, afin d’ancrer le récit dans le réel, a conçu comme une invitation ludique et sensorielle pour s’imprégner des multiples facettes d’un art millénaire. Son jardin se fait ainsi complice de la façade de l’IMA tout en renouant avec le paysage parisien, afin de mieux revisiter la grammaire traditionnelle des jardins d’Orient.
Grâce à son savoir faire, Michel Péna a su évoquer les jardins du monde oriental, leur richesse et leur originalité. Il a repris les codes, les a réinterprété, leur a donné vie et corps et montré ainsi que leur modernité est intacte en utilisant les éléments fondateurs : l’eau, les allées, les végétaux, l’ombre et la lumière, le silence et le chant des oiseaux, si loin, si près de la ville. Les visiteurs pourront flâner à leur guise à travers les allées de roses et d’orangers, de palmiers et de jasmins, jusqu’à une immense anamorphose végétale imaginée par François Abelanet. Le jardin de l’IMA vivra cinq mois. L’exposition sera ponctuée de débats et de rencontres, d’animations et de soirées thématiques afin d’en élargir le propos.
Photo : dessin © François Abélanet
De l'Alhambra au Taj Mahal
Jardins d’Orient : De l’Alhambra au Taj Mahal
Exposition du 19 avril au 25 septembre 2016
Institut du Monde Arabe
1 rue des Fossés Saint-Bernard, 75005 Paris
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