L’abbaye d’auberive présente Courbet du 5 juin au 25 septembre
Le centre d’art contemporain de l’abbaye d’Auberive fête cette année ses dix ans d’ouverture. Dans le cadre de cet anniversaire, et en collaboration avec l’Institut Courbet, un dialogue autour des paysages de Gustave Courbet est proposé au public.
Si ses célèbres toiles, L’Enterrement à Ornans ou la scandaleuse Origine du Monde sont connus de tous, moins nombreux sont ceux qui connaissent son paysage car il ne saute à la vue du spectateur ni par ses dimensions, ni par ses provocations. Aussi l’Abbaye expose-t-elle cette année plus de vingt oeuvres de Gustave Courbet, dont La Roche Pourrie, étude géologique présentée au Grand Palais en 2007 lors de la grande rétrospective dédiée à l’artiste.
A travers les œuvres de Gustave Courbet se ressent l’amour qu’il nourrissait pour sa France Comté natale ; Il peint ses paysages comme on entre en religion, avec passion et révérence. Il couche sur la toile autant ce qu’il voit que ce qu’il ressent comme une résurgence de son enfance, une madeleine de Proust. Le paysage classique, recomposé et idéalisé par les maîtres des siècles précédents, se confond chez Courbet avec un réalisme revendiqué – voire une impétuosité.- mais également un symbolisme et même un mysticisme profond.
Ce qui ressort des toiles de Courbet, la matière, le réel ou l’illusion du réel, le symbole et la lumière sont autant de champs d’explorations que l’on peut retrouver chez des artistes d’aujourd’hui, ce qui ouvre de larges possibilités de regards croisés notamment avec la peinture collage chez Rebeyrolle, la peinture matière chez Correia, Barrot, Cerredo ou Moser, la peinture ou les photographies reflets chez Paszko et Keller,la vidéo texturisée chez Perconte ou bien encore le médium illusion chez Jospin.
Comme Courbet, le paysage devient chez ces artistes matière à ressentir et non plus seulement à voir.
L’atelier de collaboration autour de Gustave Courbet
Après avoir été condamné à la prison pour sa participation à la Commune de Paris en 1871, la cote de Courbet monte et l’artiste doit faire face à de multiples commandes. Aussi, l’étude de ses oeuvres à partir de l’été 1872, date à laquelle il revient dans sa province, permet de penser qu’elles ne sont pas toujours entièrement de sa main, mais bien souvent l’oeuvre de l’un de ses collaborateurs qu’il appela à travailler pour lui dans l’Atelier qu’il ouvrit à proximité d’Ornans. Il s’entoura de peintres qui l’admiraient et dont il se sentait proche, tels Cherubino Pata, Marcel Ordinaire, Ernest Brigot et Jean-Jean Cornu, auxquels il confia le soin de préparer les oeuvres qu’il achevait.
Après son départ pour l’exil, l’Atelier de collaboration se reconstitua en Suisse (1873-1877) avec une équipe réactivée, dont Pata s’avéra le coordinateur. Beaucoup d’oeuvres de fin de vie ne sont donc que partiellement de sa main, sur des travaux d’importances différentes, réalisés par les peintres de son entourage. D’autres usurpent un nom que ces peintures ne méritent pas : ce sont de trop nombreux « faux Courbet ». L’Abbaye d’Auberive consacre une salle d’exposition à l’atelier d’Ornans et aux artistes qui y ont participé, dans l’ombre et le public pourra ainsi admirer les travaux :
- d’Ernest Brigot (1834- 1910) qui fut l’élève de Courbet dans l’atelier éphémère, ouvert à Montparnasse en 1861 et qui, en Suisse, fut l’un des meilleurs préparateurs
- Théophile Morel (1848-1896), autodidacte et révolutionnaire ; il participa à la Commune, fut condamné à la prison et réussit à s’enfuir en Suisse où il se mit au service de Courbet en tant que secrétaire, puis s’enhardit à usurper la place du Maître-peintre, et l’histoire de l’art l’oublia.
- Cherubino Pata (1827-1899), issu d’une famille de bergers pauvres, il se prend d’amour pour le dessin, obtient une bourse et devient peintre ambulant. Il travaille avec Courbet dès 1872, s’installe à Ornans, devient le chef de l’Atelier de collaboration et suit Courbet en exil. Désemparé à la mort du Maître, il perdit la maitrise que l’approche de Courbet lui avait permis d’acquérir.
- Alexandre Rapin (1839-1889), fut l’élève de ceux qui furent les adversaires de Courbet parce que tenants de l’Académie mais vint développer son inspiration de paysagiste en rejoignant Ornans.
- Marcel Ordinaire (1848-1896), abandonna (comme son Maître) en 1868, le Droit pour la peinture et prépara l’exil de Courbet en juillet 1873. A partir du Salon de 1879, il s’inscrit comme élève de Courbet et Français. Son œuvre est essentiellement constituée de paysages de la vallée de la Loue.
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L’été à l’abbaye d’Auberive…
Parallèlement à cette superbe exposition de Courbet, l’abbaye d’Auberive propose de nombreuses festivités tout au long de l’été :
Musique
- Samedi 11 juin – 18h30 : Messemvria.
Polyphonies bulgares a capella
Chants profanes et sacrés de l’Ancienne Bulgaria avec le quatuor Balkanes
M. Scaglia (mezzo), M. Roudeva (baryton),
M. Sarazin (soprano), M. Jeliazkova (soprano)
- Samedi 18 juin – 18h30 :
Concert de guitare avec Pierre Laniau
Programme : Albeniz, Satie, Tarrega,
Villa-Lobos
- Samedi 9 juillet – 18h30 : Portraits en Jazz
Avec R.Allouche (mezzo-soprano), B. Lallemant (contrebasse), N. Woillard (saxophones).
Variations sur des airs de Bizet, Rossini et Offenbach.
- Lundi 8 au dimanche 14 août :
10ème rencontre pour une fanfare non conventionnelle
Avec l’association Scudo 52.
Spectacle à l’abbaye : samedi 13 août.
- Samedi 20 août – 18h30 : Mathias Duplesssy & les violons du monde
Avec G. Gan (er-hu), A. Regnard (vièle scandinave nickelharpa), M. Duplessy (guitariste), N. Purevdorj (morin khuur).
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Ateliers
- Mercredi 6 juillet / 20 juillet/ 3 août/ 17 août :
ateliers pour les enfants (6-12 ans) autour de l’exposition du Centre d’art
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Danse
- Lundi 18 au samedi 23 juillet : Carrousel
Séjour artistique en danse contemporaine avec Mariangela Siani et Arc à Cheval.
Déambulation à Arc-en-Barrois : 20 juillet.
Spectacle à l’abbaye : 23 juillet à 20h.
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JEP
- Samedi 17 et dimanche 18 septembre : Journées Européennes du Patrimoine
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Informations pratiques
Centre d’art contemporain de l’abbaye d’Auberive
1, Place de l’abbaye – 52 160 Auberive (Haute-Marne)