L’exposition Comme en 40 remet l’année 1940 dans son contexte, en la présentant comme les contemporains l’ont perçue à l’époque, dans une démarche volontairement immersive.
Les coulisses de la Seconde Guerre mondiale, les conséquences des décisions politiques et militaires sont bien connues aujourd’hui. Or, on oublie qu’elles ne le sont pas nécessairement en 1940, aussi bien par les personnalités politiques et militaires que par la population. Les 16, 17 et 18 juin, marqués par la démission du président du Conseil Paul Reynaud, les discours du maréchal Pétain, puis du général de Gaulle, représentent une véritable césure dans l’année 1940.
Dès les premiers revers militaires connus, le pouvoir politique français oscille entre volonté de fermeté et irrésolution. Après la rupture de la ligne Weygand, le gouvernement, auquel appartient maintenant Charles de Gaulle, est confronté à un terrible dilemme : continuer la guerre hors du territoire métropolitain, ou accepter la défaite et cesser le combat en négociant un armistice avec l’ennemi.
Le 16 juin au soir, le président du Conseil Paul Reynaud démissionne, laissant la place aux partisans déclarés d’une négociation avec l’Allemagne. 8 millions de Français sont sur les routes de l’exode et les Allemands sont à Paris depuis deux jours. Le désastre militaire se double d’un naufrage politique. Après avoir vu disparaître son armée, sa force terrestre étant alors considérée comme la plus puissante au monde, la France voit vaciller son autre pilier : la force d’un régime républicain qui lui avait pourtant permis de résister et de vaincre lors de la Grande Guerre.
Au lendemain de la défaite, la France est divisée en différentes zones et les Français dispersés aux quatre coins du pays et à l’étranger. 1, 8 million de soldats sont faits prisonniers. Si la plupart sont envoyés en Allemagne, ceux issus de l’Empire colonial sont emprisonnés en France pour ne pas, selon l’idéologie raciste nazie, « salir » le sol allemand. Les troupes françaises et les Polonais du 45e corps d’armée qui ont traversé la frontière sont internés en Suisse.
Après avoir fui les combats et pris la route de l’exode, les populations évacuées sont autorisées à retourner chez elles à condition de se munir d’un certificat de rapatriement pour pouvoir franchir la ligne de démarcation, devenue une véritable frontière. La subdivision de la zone occupée en différentes entités et le rattachement des départements du Nord et du Pas-de-Calais au commandement militaire de Bruxelles ajoutent à l’éclatement du pays.
Après presque vingt ans d’appartenance à la France, l’Alsace et la Moselle sont de fait rattachées au Reich dès le 24 juin, avant d’être illégalement annexées en novembre. Considérés comme indésirables ou inassimilables, les Juifs, les étrangers – naturalisés ou non – et de nombreux citoyens français sont expulsés.
Année de la défaite, c’est aussi l’année de la signature des armistices, des débuts de l’Occupation, de la création de l’État français par le maréchal Pétain, de l’émergence sur la scène publique du général de Gaulle.
L’exposition “Comme en 40…” décrypte la campagne de France et ses conséquences sur les Français en s’interrogeant sur la manière dont ont vécu l’année 1940 selon qu’ils étaient prisonniers de guerre, internés, réfugiés, habitants en zone annexée, occupée, non occupée, dans les territoires de L’Empire colonial, jusqu’au summum de la liberté : Londres. Elle revient sur ces événements qui ont façonné l’histoire de France en interrogeant l’évolution de leur perception historique et mémorielle. Elle remet ainsi l’année 1940 dans son contexte, en la présentant comme ses contemporains l’ont perçue à l’époque, dans une démarche volontairement immersive.
L’exposition Comme en 40… est reportée du 17 septembre 2020 au 10 janvier 2021 !
musée de l’Armée
Hôtel national des Invalides
129, rue de Grenelle
75007 Paris
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