Coluche « Quand je me suis présenté, j’ai fait peur aux hommes politiques : quand j’ai fait les Restos, je leur ai fait honte. »
Le 19 juin 1986 à 17h45, la France apprend la mort de Michel Gérard Joseph Colucci dit “Coluche“. L’homme à la salopette s’est tué dans un accident de moto. Ce jour là, lui et ses amis roulent tranquillement vers la maison de Didier Lavergne. A la sortie d’un virage, ils entament une ligne droite. En face d’eux, un semi-remorque de 38 tonnes, surpris l’artiste, couche sa moto, mais sa tête percute le phare du camion, victime du coup du lapin, il meurt sur le coup.
Comédien et humoriste, l’homme a vu le jour à Paris, le 28 octobre 1944. Après avoir obtenu son certificat d’études, Michel Gérard Joseph Colucci prend le pseudonyme de Coluche et monte « Le Café de la gare » avec des amis. Puis il fonde la troupe « Au vrai chic parisien ». C’est en 1974, qu’il enfile sa première salopette, celle qui le rendra à tout jamais inoubliable, et qu’il monte sur scène pour effectuer son premier one-man-show. : « C’est un rire toutes les quatre secondes, une chute toutes les huit secondes. »
L’enfance de Coluche n’a pas été fait que de rose et de bien être « Moi de toute façon j’ai jamais eu l’intention de devenir un homme. J’ai l’intention fermement de rester un enfant qui se marre. » Orphelin à l’âge de trois ans, il se retrouve seule avec Simone dite Monette. Cette mère employée fleuriste, a bien du mal à joindre les deux bouts pour élever Michel et Danièle, ses deux jeunes enfants. « Quand j’étais petit à la maison, le plus dur c’était la fin du mois, surtout les trente derniers jours. »
Coluche c’est l’histoire d’un mec qui après s’être mis en scène, qui après avoir créé son univers d’artiste, de show man, a aussi décidé de s’occuper des autres. D’abord de ses potes, puis en 1985 des plus démunis, en inventant les Restos du Coeur, et qui 30 ans plus tard sont toujours d’actualité. « Comme je ne sors pas, je ne vois que ceux que je reçois chez moi, c’est la cantine. Chacun a son rond de serviette. Je ne peux me passer de mes copains, c’est vital ! » Coluche n’a jamais laissé personne indifférent, qu’on l’aime ou qu’on le déteste, celui-ci a marqué de son immense empreinte son trop rapide passage sur terre. Aujourd’hui des années après ce putain de camion, il reste l’une des personnalités historiques préférées des français derrière Napoléon, De Gaulle, Jeanne d’Arc et Louis XIV.
Coluche, qui dans nos esprits ne sera jamais véritablement mort, présente jusqu’en janvier 2017, 350 pièces, dont sa célèbre salopette, son violon et ses gants de boxe, des dizaines de souvenirs, de photos et d’objets personnels. Lui qui à un jour rêvé de l’Elysée, est tout en lumière, installé à l’Hôtel de Ville de Paris. Fabienne Bilal, la commissaire de l’exposition, et membre de la bande du Mec, a mis en scène les “multiples facettes” de l’homme, de son savoir-être, de son savoir-faire. Sensible et passionné par la vie, sa volonté de vivre et de partage, de ses origines modestes jusqu’à sa mort digne d’un roman d’espionnage, firent de son mode de vie, une référence dont beaucoup de monde aurait aimé la partager, ne fût-ce qu’un seul moment. “J‘ai voulu aussi une exposition élégante, à son image, car il était à la fois drôle et très élégant, très généreux” dit Fabienne Bilal.
Fervent démocrate, l’homme qui aimait dire “Je ne suis pas vulgaire, je suis grossier, MERDE!” est mort à 55 km/h. Il n’avait pas 42 ans… L’être Coluche, laisse derrière lui, une belle histoire d’un imaginaire sans fin, et qui jour après jour nous fait et nous fera rire encore et encore. « Quand je me suis présenté, j’ai fait peur aux hommes politiques : quand j’ai fait les Restos, je leur ai fait honte. »
Photo : Portrait de l’humoriste Coluche. France, décembre 1983. © Xavier Lambours / Signatures
Coluche
Exposition du Du 6 octobre 2016 au 7 janvier 2017
Mairie de Paris, Salle Saint-Jean
5 rue de Lobau 75004 Paris
10h à 18h30 tous les jours sauf dimanches et jours fériés – Entrée Gratuite
[/vc_contact_info]