Les 13 et 14 septembre prochains, un grand colloque international sera organisé à Boulogne-Billancourt autour du Christ Rédempteur de Rio de Janeiro pour rendre hommage à son auteur, le sculpteur boulonnais Paul Landowski (1875-1961).
À cette occasion, le modèle original de la Porte d’Asclépios (1938-1953), chef-d’oeuvre de l’artiste dont la restauration a nécessité de longs mois, sera inauguré à son nouvel emplacement, dans la nef de l’Espace Landowski.
La Ville de Boulogne-Billancourt, qui possède le plus grand fonds d’oeuvres de ce sculpteur, a reçu en donation en 1982 le musée-jardin Paul Landowski, situé au 14, rue Max- Blondat où se trouvaient sa maison et son atelier, aujourd’hui détruits. Il était donc tout naturel que ces deux événements exceptionnels, portés par Pierre-Christophe Baguet, Maire de Boulogne-Billancourt, et Isaure de Beauval, Maire-adjoint chargé de la Culture, du Patrimoine et de l’Animation culturelle, soient organisés dans cette ville, labellisée ville d’Art et d’Histoire. Colloque international : Paul Landowski et la commande publique Le sculpteur Paul Landowski fut dans les années 30 l’un des artistes les plus sollicités en matière de commande publique. Du Christ Rédempteur de Rio de Janeiro au Mausolée de Sun Yat-sen à Nankin, il a marqué le monde actuel de son empreinte. Ce colloque permettra de redéfinir le contexte de la commande publique de l’époque, d’en comprendre les enjeux et de redécouvrir l’oeuvre d’un artiste français d’envergure internationale.
Réunissant de nombreux chercheurs, universitaires, conservateurs et directeurs de musées venus du monde entier (France, Brésil, mais aussi Chine, Allemagne et Suisse), ce colloque permettra notamment de revenir sur les débats qui ont agité le XIe Congrès mondial de l’Art Déco organisé à Rio de Janeiro en août 2011 et qui portaient sur la question de la paternité du Christ Rédempteur. En effet, même si Paul Landowski n’a pu se rendre à l’époque au Brésil pour assister à sa réalisation, il a bien sculpté le modèle original de cette oeuvre – devenue emblème du Brésil – dans son atelier boulonnais, là où se trouve actuellement le musée-jardin qui porte son nom.
Ce colloque est organisé par la Direction des Musées de la Ville avec le soutien des associations des Amis du Musée Paul-Landowski et des Amis du M-A30/Musée des Années Trente. Il se tiendra dans l’auditorium de l’Espace Landowski (28, avenue André-Morizet – 92100 Boulogne-Billancourt), de 9h à 18h, le jeudi 13 septembre et le vendredi 14 septembre 2012. Entrée libre.
La Porte d’Asclépios
L’immense Porte d’Asclépios a longtemps été présentée dans le muséejardin Landowski, au dos du Mur du Héros. Il s’agit du modèle original en plâtre à partir duquel a été moulée la porte en bronze de la faculté de médecine de Paris, qui se trouve rue des Saints-Pères, dans le sixième arrondissement. Installée en 1965 près de l’emplacement de l’atelier de Paul Landowski aujourd’hui disparu, elle a subi durant près de trentecinq ans l’outrage des intempéries, qui l’ont mise en péril, du fait de la fragilité de son matériau. Très détériorée, elle a été démontée en 2010 pour être restaurée par la société Aïnu, qui a mobilisé sur ce chantier de plus d’un an une équipe de dix personnes. Longue et délicate, cette opération parfaitement réussie, qui permet aujourd’hui de redécouvrir la porte dans toute sa beauté et son intégrité, a bénéficié du soutien de la DRAC Ile-de-France. De nature fragile, ce relief n’a pu cependant être réinstallé en plein air. La Ville a donc décidé de le présenter désormais au sein de l’Espace Landowski, qui offre des conditions de conservation optimales et une visibilité plus importante.
L’inauguration de cette oeuvre monumentale restaurée par la Ville de Boulogne-Billancourt aura lieu dans la nef de l’Espace Landowski (28 avenue André-Morizet – 92100 Boulogne- Billancourt), le jeudi 13 septembre à 19h en présence de l’équipe de la société Aïnu.
Paul Landowski (1875-1961), Grand Prix de Rome de sculpture en 1900, s’est fait mondialement connaître par des oeuvres devenues emblématiques, telles que le Christ rédempteur (1931) qui domine la baie de Rio de Janeiro, le Mur international de la Réformation à Genève (1917), la Statue de Sainte Geneviève (1928) à Paris ou encore le Mausolée de Sun Yat-sen (1930) à Nankin. Comme Auguste Rodin dans sa Porte de l’Enfer, Paul Landowski a déployé tout son génie dans la Porte d’Asclépios, chef-d’oeuvre de près de sept mètres de haut. Il aurait voulu destiner cette porte à son Temple de l’Homme, le grand projet de sa vie qui n’a jamais vu le jour. Les bas-reliefs retracent toute l’histoire de la médecine et de la quête de la connaissance par l’Homme. Le tympan (partie supérieure) représente Asclépios, le dieu grec de la médecine, fils d’Apollon et père d’Hygie, déesse de la santé. Connu chez les Romains sous le nom d’Esculape, Asclépios guérissait les malades et ressuscitait même parfois les morts, ce qui lui attira les foudres de Zeus.
Crédit photo Porte d’Asclépios : Musées de la Ville de Boulogne-Billancourt – Photo : Philippe Fuzeau