Chilla, le Rap et ses lettres de noblesse

Il y a peu de femmes dans le milieu du rap, Chilla vient ces derniers mois de faire bouger les choses, de faire bouger les lignes. “Il y a bien moins de femmes qui réussissent dans le rap en France qu’aux Etats-Unis ou en Angleterre ” dit-elle. Issue du conservatoire classique, la musicienne de 23 ans a commencé à écrire des l’âge de 17 ans, elle a aussi débuté le violon à 6 ans et a continué à développer son art en école privée jusqu’à ses 15 ans.

Maréva Rana, de son vrai nom a sorti en novembre dernier “Karma“, un premier EP de 10 titres travaillé avec l’un des plus incontournables producteurs français, TEFA (producteur notamment de Diam’s, Kery James). “Karma” reflète la palette musicale aux mille couleurs des émotions de Chilla, un rap anticonformiste, générationnel, qui dit la fibre sociale de la jeune femme.

Elle ne mâche jamais ses mots, elle les lâche, pour mettre ses coups de gueule féministes sur papier, comme avec “Si J’étais Un Homme” qui revient sur les inégalités hommes-femmes ou “Sale Chienne”, morceau qui l’a fait connaître, où elle dénonce une misogynie omniprésente. «Je ne pensais pas qu’avec mes textes je touchais un point sensible. Sur les réseaux sociaux j’ai découvert une vraie violence, des commentaires que je n’aurais pas imaginé une seule seconde. Ils disent que je ne devrais pas rapper parce que je suis une femme et que je devrai rester chez moi à faire à manger et élever des enfants. Quand je tombe sur des commentaires tout droit sortis du XIIe siècle je me dis, “c’est surement une blague, c’est trop gros, on est en 2017“.

Les réseaux ouvrent les vannes des côtés vicieux des gens» déclare-t-elle en septembre dernier, dans une interview donnée au Parisien. Libre, Chilla veut briser les tabous et chanter la façon dont elle ressent la société qui l’entoure. Chilla donne au Rap Français ses lettres de noblesse !