Pour ses soixante ans, le chanteur sénégalais nous offre un nouvel EP. Cheikh Lô a toujours chanté et joué de la musique, aussi loin que remontent ses souvenirs. La musique, il l’aime et la pratique sous toutes ses formes, s’étant initié au pop cubain et congolais, au mbalax, au reggae aux influences sukus. Il joue de la guitare au sein de nombreux groupes de côte d’Ivoire et de France, affûtant ses propres sons, recherchant l’unique, ce qui le fera remarqué par le producteur sénégalais Ibrahima Sylla avec qui il va faire 3 albums.
Attention, ce n’est pas parce que Cheikh LÔ porte des dreadlocks et que sa musique résonne au rythme du reggae que c’est un rasta, au contraire, membre de Baye Fall, une section de la confrérie des Mourides, ses dreadlocks sont un signe distinctif de cette communauté musulmane très influente au Sénégal.
En 2008, il enregistre la superbe chanson “I Still Haven’t Found What I’m Looking For” du groupe rock U2 et cinq ans après Jamm, il nous délivre “Degg Gui“, un nouvel E.P. de trois titres mélodieux que sa voix ,aux tonalités reconnaissables entre toutes, berce de poésie en wolof et en bambara, et qui est à l’image de son auteur : universel.
Cheikh LÔ est ici entouré du libanais Ibrahim Maalouf, de la brésilienne Flavia Coelho avec laquelle, au rythme de l’accordéon de l’artiste français Fixi, il entame son premier titre; puis, en duo avec la malienne Oumou Sangaré, il fustige les coups d’Etat qui ravagent le continent africain.
C’est un album fait d’aventures, de découvertes de l’autre et de rencontres que nous offre cet artiste sénégalais, un album qu’il a volontairement placé sous le signe de la spiritualité, “à un moment où des groupes détestables comme Boko Haram dévient l’islam de ses fondements humanistes”.
Cheihk LÔ, un album à écouter pour voyager sur les chemins de la divinité.