Suzanne Tarasieve , avec lʼexposition Insoumises expressions, fête ses 40 ans de galerie. Avec Baselitz, Immendorff, Katz, Lüpertz, Penck, Polke, elle nous fait partager sa passion pour ces artistes allemands qu’elle défend depuis vingt ans, inscrits à jamais dans l’histoire de l’art.
Bonne Anniversaire Suzanne Tarasieve !
2018, Suzanne Tarasieve fête ses 40 ans de galerie.
Avec lʼexposition Insoumises expressions, elle nous fait partager sa passion pour ces artistes allemands qu’elle défend depuis vingt ans, inscrits à jamais dans l’histoire de l’art.
Ce n’était pas si facile, il fallait aller de l’avant. Les enfants n’ont pas à subir le passé de leurs parents. Suzanne Tarasieve l’avait compris. Et cela rendait le défi encore plus intéressant. Elle avait bien retenu le message du dandy, l’homme du dithyrambe, Markus Lüpertz : « Surtout ne meurt pas avec les problèmes de ton temps ».
C’est en 1987 à Barbizon, alors qu’elle n’exposait à l’époque que des artistes français (les peintres de la réalité poétique, Limouse, Legueult, Terechkovitch, Sabouro, les derniers à avoir connu Modigliani, Soutine, Matisse) qu’elle découvre Baselitz à travers le film de Heinz Peter Schwerfel. C’est une révélation.
En 1989, c’est le grand chambardement, la chute du mur de Berlin. Alors qu’elle se rend chaque été en Vendée, en 1990 c’est l’extraordinaire exposition de Georg Baselitz réalisée par Didier Ottinger au musée de l’Abbaye Sainte-Croix aux Sables-d’Olonne : « Je parcourais intensément toutes les salles, j’étais seule dans cet endroit chargé d’une haute tension créative. Ce jour-là, j’ai eu l’impression de participer à la naissance de quelque chose de très important. L’homme aux têtes renversées. Baselitz avait 52 ans, je décidais d’aller à sa rencontre. »
« En 1991, je me rends à Berlin pour la première fois. Il y souffle une énergie qui me traverse tout le corps. Au Martin-Gropius-Bau, c’est l’exposition Metropolis. Ils sont tous là : Baselitz, Lüpertz, Penck, Immendorff, Kieffer, Richter. C’est alors que je fais connaissance d’un homme délicieux, Rudolf Springer, le premier marchand de Baselitz. Je me plaisais à parler avec lui de sa vie bien remplie, il avait 90 ans. Il me fera rencontrer Michael Werner. Apparait aussi dans le cercle de mes connaissances berlinoises une figure terriblement attachante, Benjamin Katz. Photographe au regard acéré, il était la mémoire vivante de tous ces artistes copains depuis les beaux-arts. Le soir nous finissions la journée au Paris Bar, lieu mythique orchestré par Michael Würthle, artiste, comédien, chanteur, musicien. C’était le rendez-vous de toute la scène berlinoise. En 2011, au Loft 19 à Belleville j’organiserai l’exposition le Paris Bar à Paris. Quelle belle aventure !
A partir des années 90, je me rends régulièrement aux vernissages des grandes expositions de Baselitz à travers le monde. Detlev Gretenkort, compagnon de route bienveillant de l’artiste restera par sa complicité une belle rencontre. J’ai connu son château à Derneburg, sa datcha à coté de Munich, ses anniversaires, et cette année ses 80 ans à la Fondation Beyeler.
En 1998, Marcel Brient me présente à Fabrice Hergott, jeune conservateur au Centre Pompidou. Spécialiste de l’art allemand, il sera l’auteur du texte de mon premier catalogue sur l’exposition conjointe de Lüpertz et Baselitz.
En 2000, j’invite Eric Darragon à partager un voyage initiatique à la découverte de l’atelier de Düsseldorf de Markus Lüpertz. Peintre, sculpteur, il était déjà célèbre par sa peinture allemande mais aussi par son penchant pour Poussin et d’autres amours françaises, Picasso, Rodin.
De 2001 à 2018, la galerie a régulièrement exposé Lüpertz, Penck, lmmendorff, Polke, qui avaient commencé à émerger dans les années 60, et qui pour la plupart venaient de l’Est, un peu perdu parfois dans cette Allemagne en pleine réunification. Mais leurs identités qu’ils ont préservé, insoumises expressions, sonnent pour chacun le talent incroyable de la différence. Chaque œuvre de cette exposition a été choisie pour sa qualité et ses années dans l’histoire de chaque peintre.
Je remercie Eric Darragon dont le texte du catalogue Insoumises expressions donne à penser la grande histoire de l’art allemand. Celle d’après la Deuxième Guerre Mondiale. Ses nombreux écrits (Baselitz – Charabia et basta : entretiens avec Eric Darragon etc.) ont largement contribué à faire connaître cette scène allemande en France. » Suzanne Tarasieve
Insoumises expressions : Baselitz, Immendorff, Katz, Lüpertz, Penck, Polke
Exposition du 13 octobre 2018 au 15 janvier 2019
SUZANNE TARASIEVE PARIS
7, rue Pastourelle
75003 Paris
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