Beirut Art Fair 2016 du 15 au 18 septembre au BIEL à Beyrouth

0
2110
Beirut Art Fair 2016
Beirut Art Fair 2016

« La citoyenneté de demain n’est pas le seul fait des hommes, mais des humains, où la femme va prendre sa juste place, auprès des hommes ». May Ziadé en 1914. Beirut Art Fair rend hommage aux artistes femmes libanaises de la modernité !

Pour la première fois, Beirut Art Fair rend hommage aux artistes femmes libanaises de la modernité. À travers une sélection d’œuvres provenant de collections privées mais aussi du Ministère de la Culture, cette exposition mettra en avant toute la force et l’énergie créatrice de femmes artistes souvent méconnues du grand public. Une opportunité de découvrir les œuvres de ces femmes qui ont dynamisé la scène artistique au Liban tout en rayonnant à l’extérieur, créant parfois des liens importants entre leur pays d’origine et le reste du monde.

Dès la fin du XIXe siècle, les artistes du Moyen-Orient et plus particulièrement les artistes libanais, syriens ou égyptiens, entreprennent ce que l’on pourrait nommer le « Grand tour ». Un voyage à la découverte de la France, de l’Italie, de l’Espagne et du Royaume-Uni au cours duquel, d’atelier en atelier, ils s’initient et se perfectionnent à ce qu’il est convenu d’appeler la peinture « de chevalet ». Cette période est aussi marquée par la création de galeries locales de plus en plus nombreuses et averties. Ce phénomène s’accompagne d’expositions importantes et de la diffusion de publications et de livres d’art apportant sur place l’ensemble du musée imaginaire artistique mondial. Enfin, le passage au Liban de peintres et de sculpteurs de renommée internationale va faire de ce pays le principal foyer de la création artistique, tout en étant la plaque tournante économique du Proche-Orient.

Après une période marquée par la fascination exercée par la création occidentale qui impose ses critères, ses goûts et son marché, plusieurs artistes libanais parviennent à imposer leur propre inspiration, en reprenant notamment des sujets plus proches de la société libanaise.

Au même moment, en Europe, l’entrée dans le XXe siècle coïncide avec une volonté d’indépendance des femmes et les premiers mouvements des suffragettes cherchant à faire évoluer les conceptions patriarcales de la société. Après s’être vues exclues jusqu’en 1900 de l’entrée des ateliers des beaux-arts, les femmes artistes vont se retrouver à l’avant-garde de la modernité. Elles secouent le joug patriarcal, conquièrent la liberté du corps, du désir, de l’esprit, de l’imaginaire. À leur tour, elles s’engagent aussi dans cette recherche de la modernité et se mettent en grand nombre à écrire, peindre, sculpter ou composer de la musique. Malgré cela, d’après Marie-Jo Bonnet*, « le bilan dressé par les grands musées d’art moderne et contemporain sur l’apport des femmes à l’art du XXe siècle est tristement révélateur de cette occultation globale. Au Musée National d’Art Moderne du Centre Georges Pompidou, seulement 5% des œuvres exposées sont réalisées par des femmes. » Est-ce un reflet de la réalité historique ou une lecture partisane d’une histoire de l’art du XXe siècle qui élimine ipso facto la singularité féminine ? ».

La position de la femme artiste au Liban, et plus particulièrement dans la période moderne, n’est somme toute pas différente. Cette histoire de l’art a été écrite par les hommes, pour les hommes. Pour autant, un grand nombre de femmes ont ponctué et animé la création plastique au Liban de l’après Seconde Guerre mondiale aux années 70. Elles bouleverseront à leurs manières les codes et donneront à leurs successeurs la possibilité d’intégrer l’histoire contemporaine. L’exposition regroupera une sélection des œuvres des artistes suivantes (classées par ordre chronologique de naissance) :

– Bibi Zogbé (1890-1973),
– Marie Hadad (1895-1973),
– Blanche Lohéac Ammoun (1912-2011),
– Saloua Raouda Choucair (1916),
– Helen Khal (1923-2009),
– Etel Adnan (1925),
– Cici Sursock (1926-2015),
– Yvette Achkar (1928),
– Huguette Caland (1931),
– Laure Ghorayeb (1931),
– Juliana Séraphim (1934-2005),
– Nadia Saikali (1936),
– Seta Manoukian (1945),

Ces grandes dames de la création moderne libanaise illustrent les propos de May Ziadé clamant dès 1914 « La citoyenneté de demain n’est pas le seul fait des hommes, mais des humains, où la femme va prendre sa juste place, auprès des hommes ».

Leurs œuvres ont trouvé leur place dans les grandes collections privées et institutions internationales telles le Centre Pompidou à Paris ou la Tate de Londres. À travers cette exposition, nous espérons participer à une plus large reconnaissance de leurs créations auprès du grand public.

«Notre vie est ainsi faite que nous laissons un peu de nous-mêmes aux ronces du sentier, et cela à chaque instant. … En vain voudrions-nous nous arrêter, mais nous sommes semblables à un torrent où l’onde qui suit pousse l’onde qui précède. Son eau roule sur des roches rugueuses, tombe en cascades frémissantes, elle voudrait quitter ces bas-fonds inhospitaliers, mais elle est forcée d’y demeurer le temps que lui a départi le destin». May Ziadé – Fleurs de Rêve – 1911. Pascal Odille Directeur artistique de Beirut Art Fair

Photo : Image extraite de la vidéo

40 galeries de 18 pays participeront à la 7ème édition de Beirut Art Fair qui se tiendra du 15 au 18 septembre 2016 au BIEL à Beyrouth. Elles se déploieront entre secteur classique de la foire et la nouvelle section Revealing by SGBL, consacrée à la découverte des jeunes talents principalement de l’art du ME.NA.SA (Middle East, North Africa, South Asia). Le secteur classique de la foire accueille une nouvelle fois cette année les grandes galeries historiques libanaises : Galerie Janine Rubeiz, Galerie Tanit et Aïda Cherfan Fine Art et les plus récentes: Art on the 56th, Fadi Mogabgab, Mark Hachem, South Border, et Galerie Jacques Ouaiss.

Le Bahreïn et le Royaume de Jordanie sont respectivement représentés par la Albareh Art Gallery et la galerie Wadi Finan Art Gallery.

Hors zone ME.NA.SA, le secteur classique de la foire accueille la Laura Arce Gallery by Ines Etchebarne (Argentine), la Galerie Albert Baronian (Belgique), la A&V Art Gallery (Biélorusse), la Island 6 Gallery (Chine), la Galerie Françoise Livinec (France), la Sud Gallery (France), la Galleria Pack (Italie), et la Xol Art Gallery (USA).

Beirut Art Fair - chiffres
[vc_text_titles title=”Beirut Art Fair 2016 Teasing” title_type=”h2″ page_title_type=”v1″ title_align=”left”]

Tout nouvel espace au sein de la foire, la section Revealing by SGBL, aura pour but de mettre en lumière et de faciliter la découverte des meilleurs jeunes talents. Offrant un accès privilégié aux collectionneurs et aux visiteurs de la foire, ce nouvel espace offre a chaque galerie sélectionnée la possibilité, de présenter un artiste particulièrement prometteur et de nouer des contacts privilégiés avec les différents publics de la foire. Cette section accueille 27 galeries en provenance de 13 pays dont l’Algérie et la Palestine, pays pour la première fois représentés dans la foire.

Beirut Art Fair a triplé son activité depuis 2010 ! Elle se déploiera en 2016 sur des espaces d’expositions inédits et avec l’exposition LEBANON MODERN ! En 2015, Beirut Art Fair a accueilli 21.000 visiteurs a généré un chiffre d’affaires de 3,2 millions de US $. Laure d’Hauteville, est la fondatrice et directrice générale de BEIRUT ART FAIR depuis 2010. Retrouvez toutes les informations de Beirut Art Fair  sur son site :

http://www.beirut-art-fair.com/fr/

A voir aussi sur artsixMic : Un voyage art contemporain sur mesure au Liban