Béatrice Hollard-Beau : s’adresse aux croyants et aux non croyants en mettant en corrélation l’Evangile et sa peinture.
Vivre plusieurs vies en une, multiplier les objectifs à atteindre afin d’enrichir un peu plus chaque jour son existence, telle est à n’en pas douter la politique de vie que s’est fixée Béatrice Hollard-Beau. On l’a connue, dans les années 80, architecte de talent diplômée des Beaux-Arts de Paris, créant 2 cabinets d’architecture à Paris et en province spécialisés en nouveaux concepts : hôtellerie (90 hôtels Nuit d’hôtel), maisons de retraite (Clair Azur), restaurants (Quatre Pentes), commerce (ED). Peintre, et fondant en 2014 l’Ex-trace art, ou le sens augmenté de la vie.
On l’a retrouvée en 2004 pasteur au Temple de Paris Montparnasse Plaisance jusqu’en 2014, puis pasteur au Temple de Roquépine, dans le 8ème arrondissement de Paris, et enfin à l’Eglise Protestante Unie des Billettes dans le Marais depuis 2016, après avoir également exercé la fonction de Vice-présidente du Conseil Régional de L’Eglise Protestante Unie Région Parisienne, et collaboré au journal Réforme et à la Radio Fréquence Protestante.
Aujourd’hui, c’est l’artiste qui nous convie, à partir du 19 octobre prochain, à rencontrer et à admirer au sein du Cloître des Billettes, ses 17 peintures acryliques sur toile, pour la plupart de grands formats (130x220cm), qu’elle expose au cœur des arcades, et qui empliront ce lieu religieux d’une présence christique unique, forte et moderne.
La puissante spiritualité de l’église sera particulièrement soulignée et mise en valeur lors de la soirée de vernissage, le 18 octobre, l’artiste ayant prévu d’y réaliser une performance EX-TRACE ART avec des peintures projetées sur les murs, à partir de méditations de textes bibliques et accompagnée de musique d’orgue, grâce au magnifique instrument créé par le facteur d’orgue Mülheisen en 1983.
Si les jeux de lumières, de couleurs et de musique se conjugueront pour faire de ce moment spirituel une soirée inoubliable et chargée d’émotion et de résonnance christique au sein de chacun des invités, la lumière proviendra surtout du chemin de l’EX-TRACE ART sur lequel Béatrice HOLLARD-BEAU chemine et veut nous emmener pour explorer tous les possibles qu’ouvre la grâce, cette grâce qui nous met en mouvement. En mouvement de sens.
Un accrochage qui se veut donc beaucoup plus qu’une simple exposition, plutôt une révélation, voire une libération. L’ex-trace art, ou le sens augmenté de la vie, est un mouvement qui s’adresse à tous, athées ou croyants. Il prit naissance il y a une dizaine d’années, lorsque Béatrice Hollard-Beau écrivait des méditations sous forme d’articles pour le journal Réforme, croisant des écrits d‘artistes de toute époque et de toutes confessions avec le texte biblique du dimanche suivant dans le but d’enrichir ce dernier ainsi que l’existence elle-même. C’est ainsi qu’en 2010, elle croisa avec l’Evangile, « Le poème de l’angle droit » de Le Corbusier, lui-même composé de plusieurs poèmes, dont « Fusion » qui dit : … « Laissez fusionner les métaux, tolérez des alchimies….C’est par la porte des pupilles ouvertes que les regards croisés ont pu conduire à l’acte foudroyant de communion…. »
C’est à partir de là que Béatrice Hollard-Beau décida de « laisser fusionner les métaux » en croisant sa propre peinture sur l’Evangile, espace indépendant et libre, avec le texte biblique, donnant ainsi un sens augmenté à l’Evangile et à l’existence. Cette nouvelle forme de méditation revêtit le nom de ex-trace art et représente pour l’artiste et pour tous ceux qui y sont sensibles, un mouvement de recherche d’existence aboutissant à plusieurs interprétations de la vie et permettant, au sein de ce monde chaotique, de trouver l’espérance ainsi que d’autres sens à la vie.
Cette méditation se concrétise pour l’artiste par une peinture abstraite, intense et puissante, une peinture où chaque trait, chaque griffure, chaque apport mat ou brillant de matière sont des chemins de peinture, des outils pour déchiffrer le tableau. Bien qu’insaisissable, telle une apparition, le visage christique se dévoile. Quant aux croix gravées dans la chair, enveloppant les toiles de mystère et de spiritualité, elles appellent les spectateurs à la réflexion, les poussant sur les chemins de la méditation.
Béatrice Hollard-Beau parle de sa peinture en ces termes : ” Dieu nous rend libre et spirituel. Dieu est au-delà de tout espace, de tout langage. Il est logos, source de toute création. Le geste créateur spirituel inspiré nous emmène au-delà de nos limites et nous invite à connaître d’autres limites, celle de l’infini que notre cerveau ne peut pas connaître.”
Le sens de l’existence en est profondément dépendant. Le protestantisme, accorde à l’Écriture par l’Esprit Saint de révéler Christ, de révéler la vie… Elle révèle ainsi prophétiquement le sens de l’existence. Mais il y a un point que l’on pourrait entendre en protestantisme : le cerveau et la pensée sont très faibles pour comprendre le langage de l’Esprit. L’imagination personnelle l’est aussi.
Seule la grâce peut l’accroître. Au-delà de notre simple cerveau. Il faut se servir de la pensée et des interprétations spirituelles des uns et des autres pour les mettre en corrélation pour aller plus loin dans l’interprétation et dans le sens de la vie. La corrélation des arts des pensées, des philosophies, des théologies doivent interagir. Elle doit interagir mais pas pour dire que chacun a le droit de penser, que chaque courant a sa place en protestantisme, et qu’en cela réside sa richesse. Il faut aller plus loin. Il faut oser dire, que le sens d’un texte biblique est comme le sens de la vie, chaque expérience humaine qui est interprétation de vie humaine, chaque interprétation artistique qu’elle soit musicale ou picturale, peut enrichir aussi le sens compris de la Bible et de la vie et accroître son sens comme un sens actuel, ouvrir un autre langage.
Et là ou le visible est tabou en protestantisme, car il est sensé faire de l’ombre à la Parole, il faut témoigner du contraire : la Parole est au–delà de tout, mais le visible, trace spirituelle peut donner du sens à la parole invisible. L’interprétation spirituelle picturale d’un texte biblique est une excroissance de sens à ce dernier. Un sens augmenté. Il nous faut explorer les nouveaux sens de la Bible et de l’existence produits par ex croissance des lieux imaginaires mis en traces. C’est pour moi-même, un des sens de l’Ex-Trace art. l’Ex-trace est un mouvement de sens. » Plus qu’une simple exposition, un moment de grâce et de lumière.
Le site de Béatrice Hollard-Beau : http://ex-trace.art
Photo : Béatrice Hollard-Beau -“Sans se souvenir de la fraternelle alliance” – 2015 – Acrylique sur toile – 130 X 240 cm.
Béatrice HOLLARD-BEAU : EX-TRACE ART
Exposition du 19 octobre au 31 octobre 2017
CLOITRE DES BILLETTES
24 rue des Archives
75004 Paris
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Merci beaucoup pour cet article sensible et juste sur le travail de Béatrice Hollard-Beau.Je me permets de vous signaler une erreur dans la légende du tableau présenté en illustration.
Le titre est le suivant : “Sans se souvenir de la fraternelle alliance” – 2015 – Acrylique sur toile – 130 X 240 cm. “Le tombeau vide” est un tableau dans les tons de blanc sur fond noir (ci-dessous) https://uploads.disquscdn.com/images/a9a5607baec219a563a4d9fda78c4b2815f6d0318d9652d9fb611d089a43af70.jpg
Bonsoir, Nous vous remercions de votre commentaire et nous avons corrigé l’erreur .