“Au bout du compte, (l’accord) marquera un tournant pour notre planète“, a déclaré aujourd’hui Barack Obama, après avoir remis au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, avec son homologue chinois Xi Jinping, les instruments de ratification de ce traité visant à contenir le réchauffement climatique. La Chine et les États-Unis sont, il ne faut pas l’oublier, les deux principaux pollueurs de la planète, à l’origine de plus de 40% des émissions planétaires.
L’accord de Paris, adopté en décembre, a été formellement signé par 175 pays en avril à New York, mais chaque pays doit ensuite, selon ses propres modalités (vote au Parlement, décret, etc.), ratifier le texte. Ce traité historique vise à contenir le réchauffement climatique sous le seuil critique de 2 voire 1,5°C.
Barack Obama est arrivé samedi pour le sommet du G20 à Hangzhou, ville située à l’est de la Chine, où il a été accueilli par la garde d’honneur chinoise. Pour le G20 de Hangzhou, qui aura lieu ce dimanche et lundi, un quart des habitants ont été encouragés à quitter la ville et des fauteurs de troubles potentiels ont été arrêtés dans le cadre du dispositif mis en place par les autorités. Le président Américain, pour qui ce voyage est sa dernière visite en Chine en tant que chef d’Etat, veut profiter de sa présence au G20, pour pousser d’autres pays, notamment l’Inde, à signer rapidement l’accord.
“Je suis optimiste sur le fait que nous arriverons à une entrée en vigueur d’ici à la fin de l’année », s’est enthousiasmé samedi Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU. La Chine est le premier pays en termes d’investissements dans le solaire, mais s’est également engagée en 2015 à la construction d’au moins 150 nouvelles centrales à charbon. La consommation chinoise de charbon qui à plus que doubler en dix ans, nourrit une pollution atmosphérique endémique et les autorités ont du faire fermer les usines jusqu’à 300 kilomètres autour de Hangzhou pour garantir le grand bleu au G20. Le président Xi Jinping à ce sujet a notamment déclaré « Quand le vieux chemin ne mène plus nulle part, il faut recourir à de nouvelles méthodes. (…) On doit donner soutenir l’innovation ».
Pour entrer en vigueur, l’accord doit être ratifié par au moins 55 pays représentant 55% des émissions de gaz à effet de serre. Une fois ce double seuil franchi, le texte s’appliquera dans un délai de trente jours. Dernièrement, une centaine d’institutions et entreprises contrôlant 13 000 milliards de dollars d’investissements, ainsi que trois des plus grands assureurs mondiaux, ont successivement enjoint le G20 à ratifier l’accord de Paris d’ici à fin 2016. La ratification de la Chine et des Etats-Unis est une formidable nouvelle, réagit la ministre française de l’environnement Ségolène Royal, qui préside la COP jusqu’à Marrakech, en novembre, date à laquelle la France passera le relais au Maroc.
A ce jour, seuls 23 pays sont allés au bout du processus : hormis la France qui l’a ratifié en juin, il s’agit surtout de petits Etats insulaires, parmi les plus exposés, mais ne représentant qu’une part infime des émissions.
Photo : l’accord de Paris signé par Barack Obama @White House