Avec motifs apparents est d’abord une invitation faite à cinq artistes de créer ou de recréer in situ une oeuvre monumentale, emblématique de leur travail. S’appuyant sur l’architecture, conçues pour des espaces particuliers, leurs oeuvres débordent souvent la surface utilisée pour interpeler les visiteurs. Leur motif est clairement apparent : il s’agit de séduire pour attirer l’attention, et de créer la tension entre le « charme » plastique de ce qui est montré et la réalité du sujet traité. Sans heurts, à peine cachées sous des oeuvres d’apparat, elles nous posent néanmoins certaines questions de façon impérieuse : la régulation de la natalité dans le cadre d’une société masculinisée ; l’addiction morbide pour la douceur la plus utilisée dans nos aliments ; l’édification stigmatisée par l’air vicié du temps ; les savoirfaire oubliés avec ceux qui les ont créés ; et, enfin, l’ingénieuse Afrique à l’imagination durable et au développement pourtant toujours relégué.
Une exposition collective avec Prune Nourry, Pascale Marthine Tayou, Jérémy Gobé, Xavier Juillot, et Alice Mulliez sous la direction artistique José-Manuel Gonçalvès
Les dates :
- Prune Nourry – 22 mars > 01 juin
- Pascale Marthine Tayou – 22 mars > 10 août
- Jérémy Gobé – 22 mars > 10 août
- Xavier Juillot – 22 mars > 10 août
- Alice Mulliez – 24 juin > 10 août
Pascale Marthine Tayou
Depuis le début des années 1990 et sa participation à Documenta 11 (2002) à Kassel et à la Biennale de Venise (2005 et 2009), Pascale Marthine Tayou est connu d’un large public international. Son oeuvre se caractérise par sa variabilité, vu qu’il ne se limite pas dans son travail artistique à un support ou à un ensemble particulier de questions. Ses thèmes varient, mais utilisent tous l’artiste lui-même en tant que personne comme point de départ. Dès le tout début de sa carrière, Pascale Marthine Tayou a ajouté un « e » à son premier et deuxième prénom pour leur donner une terminaison féminine, en se distanciant avec ironie de l’importance de la paternité artistique et de l’orientation homme/femme.
Ceci est également valable pour toute réduction à une origine géographie ou culturelle spécifique. Ses oeuvres non seulement s’interposent en ce sens entre les cultures, ou exposent les relations ambivalentes entre l’homme et la nature, mais sont également produites en reconnaissant leur caractère de constructions sociales, culturelles ou politiques. Son travail est délibérément mobile, hétérogène, et se dérobe à tout schéma préétabli. Il est toujours étroitement lié à l’idée du voyage et de l’entrée en contact avec ce qui est étranger au soi ; son oeuvre est si spontanée qu’elle semble presque désinvolte. Les objets, sculptures, installations, dessins et vidéos produits par Tayou possèdent une caractéristique récurrente commune : ils réfléchissent sur un individu se déplaçant à travers le monde et explorant la question du village global.
Et c’est dans ce contexte que Tayou négocie ses origines africaines – il est né à Nkongsamba, au Cameroun, en 1966 – et ses attentes en découlant. Pascale Marthine Tayou est représenté par GALLERIA CONTINUA, San Gimignano / Beijing / Le Moulin.
Les oeuvres exposées au 104 :
- Empty Gift, 2013
- Favelas, 2012
- Court-Circuit, 2014
Prune Nourry
Née en 1985, Prune Nourry vit aux Etats-Unis, actuellement en résidence à l’Invisible Dog Art Center à Brooklyn. Artiste plasticienne, elle explore la bioéthique au travers de la performance, de la vidéo et de la photographie. Elle se concentre particulièrement sur la sélection de l’enfant par la science : comment les nouvelles techniques de procréation assistée nous mènent vers une évolution artificielle de l’humain. L’artiste étaye son travail par de nombreuses recherches et entretiens auprès de scientifiques. À visée anthropologique, son travail s’inscrit dans une démarche participative. Elle réalise également des interventions artistiques dans lesquelles elle met en scène son propos et entre en interaction avec le public. Prune Nourry participe à de nombreuses expositions et performances en Asie, aux Etats-Unis et en Europe. Les Terracotta Daughters sont également exposées à la galerie Magda Danysz du 22 mars au 10 mai. Prune Nourry est représentée par la galerie MAGDA DANYSZ, Shanghai / Paris.
L’oeuvre exposée au 104 :
- Terracotta Daughters, 2013
Xavier Juillot
Xavier Juillot réalise des interventions urbaines et paysagères. Il conçoit des utopies urbaines en recourant à l’expérimentation des matières et de techniques. Ce plasticien remet en jeu l’espace et les bâtiments existants en intervenant grâce à son matériau premier : le vide. Ainsi l’architecture est transformée, des éléments connus apparaissent transformés, nouveaux, mêlant ainsi deux mondes, un monde onirique à une inquiétude naissante. Xavier Juillot a ainsi investi des sites classés au patrimoine mondial de l’Architecture comme la Saline royale d’Arc en Senans, des sites à l’identité visuelle très forte comme la Baie de Sydney ou des sites très marqués par leur fonction comme la Cité des Sciences de Paris Villette.
L’oeuvre exposée au 104 :
- Déprime passagère, 2014
Jérémy Gobé
Jérémy Gobé, artiste français né à Cambrai en 1986, travaille à Paris. Dès le début du développement de sa pratique artistique, Jérémy Gobé se pose la question du travail, et du geste répété. Mais il se pose aussi la question des usines abandonnées qui laissent des ouvriers sans ouvrages et des matières sans ouvriers, des objets sans usage et des ouvrages non façonnés. En 2011, il est lauréat du prix Bullukian 2011, du Prix Pierre Gautier-Delaye 2011, ENSAD / Cité Internationale des Arts et du Prix du festival « Ici et Demain » de la Ville de Paris. Il participe à différentes expositions collectives : Corail Restauration, vitrine du Ministère de la Culture (Paris), Demeures à la Cité Internationale des Arts (Paris), L’envers et l’endroit, au CENTQUATRE-PARIS ; Der Korridor à la galerie J2System (Berlin-Tempelho), Meltem au Palais de Tokyo, co-réalisation ENSAD (Paris) et enfin Etats Limites dans le cadre du festival TEMPS D’IMAGES 2013 au CENTQUATRE-PARIS. Il organise en parallèle ses propres expositions. Jérémy Gobé est artiste associé au CENTQUATRE-PARIS et bénéficie du soutien de l’Académie N.A! Fund et de la Banque Neuflize OBC.
Les oeuvres exposées au 104 :
- La Liberté guidant la laine, 2014
- Le propre de l’homme, 2014
- Chairs, 2014
Alice Mulliez
Alice Mulliez vit et travaille entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud. Née en 1981, à Paris, elle obtient son DNSEP en 2007 à l’ESA des Pyrénées, puis passe son CAP de cuisine en candidat libre. En 2010 elle prend une année pour faire un voyage autour du globe. Dans un premier temps et parallèlement à la construction de son parcours artistique elle s’intéresse aux questions de commissariat et d’accrochage en étant commissaire et directrice artistique de manifestations et d’expositions. Le statut de l’artiste est l’une des questions qui la passionne et le public fait partie de ses préoccupations. Active dans le milieu associatif elle est artiste-membre de l’association PointBarre à Bordeaux. Les territoires qu’elle explore deviennent autant de cahiers des charges qu’elle définit en fonction de critères tels que les terroirs, la géographie, l’appartenance sociale et culturelle, le patrimoine matériel et affectif. À partir de tous ces relevés, elle invente et construit des dispositifs culinaires, plastiques et esthétiques. La collaboration et la rencontre avec d’autres artistes ou milieux professionnels nourrissent son travail. Alice Mulliez est artiste associée au CENTQUATRE-PARIS et bénéficie du soutien de l’Académie N.A! Fund. Elle est Artiste-membre de l’association PointBarre.
L’oeuvre exposée au 104 :
- Vestiges, 2014
- Exposition du 22 mars au 10 août 2014
Le CENTQUATRE
- 5 rue Curial
- 75019 PARIS
- Informations sur www.104.fr