Discours d’Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé lors des voeux à la presse, le mardi 21 janvier 2014, au ministère de la Culture et de la Communication
Lors des voeux l’an dernier, je vous exposais le changement radical dans le fonctionnement, les méthodes et les objectifs de la politique culturelle. Un nouveau pacte. Pour remettre au coeur du projet politique la vocation essentielle de la culture : donner corps à la citoyenneté française, incarner les principes républicains. Un pacte qui ait le souci de moderniser les outils de la politique culturelle. Et assume toutes les dimensions de la culture – sa force émancipatrice qui donne à chacun les moyens de mieux comprendre le monde et d’agir sur lui, une puissance créatrice qui donne aussi à la France la capacité de rayonner en accueillant des artistes qui trouvent ici une terre d’accueil et d’émergence – sa réalité économique et productive, aussi. J’ai voulu, en 2013, engager les réformes, les concertations, les négociations… que j’estimais indispensables pour inscrire nos politiques culturelles publiques dans la réalité du 21ème siècle. En répondant à des exigences de transparence dans les méthodes, d’égalité entre les territoires et les citoyens, de dialogue avec les professionnels et les élus. Avec un grand sens de la responsabilité face aux difficultés budgétaires de notre pays. Non, la culture ne doit plus être synonyme de dépenses inconsidérées. Au contraire. La culture donne à la France une illustration des trois axes de redressement de l’économie française : excellence, souveraineté et citoyenneté. Et à l’heure où beaucoup s’interrogent sur la confiance des français en l’avenir, à l’heure où monte l’esprit de ressentiment, la culture donne de la fierté et renforce la citoyenneté.
Aujourd’hui, je veux présenter devant vous les avancées, les chantiers engagés et à venir. Je veux aussi rappeler, puisque cela est parfois mis en question, que le ministère de la culture agit utilement, qu’il est porteur d’une vision renouvelée de la culture.
La culture est un atout, une force pour notre pays.
Le travail d’analyse réalisé par mon ministère, avec celui de Pierre Moscovici, nous permet de renouveler la description de la réalité économique de la culture dans notre pays : la culture contribue pour 3,2% à la création de richesse dans notre pays. Soit près de 58 milliards d’euros de valeur ajoutée.
C’est l’équivalent du secteur agricole et agroalimentaire, deux fois celui des télécommunications et sept fois celui de l’industrie automobile. A elle seule, la culture emploie 670.000 personnes, soit 2,5% de l’emploi total en France. Cela nous permet de couper court aux propos qui font de la culture un luxe ou un supplément d’âme dont on pourrait se passer en période de crise. C’est un argument fort pour lutter contre l’affaiblissement du surmoi culturel chez certains dirigeants et rappeler, en contexte d’échéances électorales, l’importance de replacer la culture au coeur de nos projets politiques.
Nous avons pu aussi mesurer le poids de la culture dans nos territoires, et pas seulement celui des grands festivals. C’est la culture qui fait la singularité et l’attractivité de nos régions.
Il y a un an, j’avais souhaité la mise en place d’une relation nouvelle avec les collectivités territoriales. Parce que la culture n’est pas une compétence exclusive mais par excellence partagée où l’efficacité de l’action publique se nourrit de la convergence d’actions entre les différents niveaux territoriaux et entre partenaires publics et acteurs privés.
2014 sera l’année de la mise en oeuvre de la loi Lebranchu de « modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles ». Ma conviction forte, c’est que la présence de services déconcentrés est une condition indispensable à la mise en oeuvre d’une politique nationale garante de l’intérêt général et du développement équilibré des territoires.
Aussi c’est sans renoncer à aucune des missions du ministère que je m’inscrirai dans ce nouveau temps de décentralisation. Je sais que cette loi est regardée avec inquiétude par beaucoup en raison de la possibilité pour l’Etat de déléguer à une collectivité territoriale certaines de ses compétences.
Certains voient dans cette disposition une menace pour l’existence des directions régionales artistiques et culturelles et le signe d’un désengagement de l’Etat : ce ne sera ni l’un ni l’autre et je poursuivrai, en 2014, mon action en faveur d’une présence renforcée de l’Etat en région, aux côtés des collectivités territoriales. L’atout culturel de la France, c’est aussi la mesure de son influence en Europe et dans le monde.
Dans un contexte international en mouvement avec l’émergence de nouvelles puissances et la multiplication de l’offre culturelle, nous devons développer notre influence culturelle. En ne renonçant à rien, en exprimant avec force nos convictions et en entraînant avec nous plusieurs de nos partenaires européens, avec l’appui des professionnels eux-mêmes, du gouvernement et sous l’impulsion du Président de la République, j’ai pu en 2013 mener certains combats : sur le respect de l’exception culturelle, dans le projet de libre-échange avec les Etats-Unis ; sur le maintien de règles favorables au soutien du secteur cinématographique et audiovisuel ; sur la validation par la commission de la taxe sur les services de télévision-distribution pour que le financement de la création, du cinéma et de l’image animée entre lui aussi dans l’ère numérique. Ce sont des victoires importantes où la France a joué le rôle qui est le sien en portant une ambition culturelle forte.
C’est pour poursuivre ce nécessaire travail de conviction que nous organiserons les 4 et 5 avril prochains, au théâtre de Chaillot, un Forum européen de la Culture.
Il nous faut aussi encourager davantage l’exportation des productions culturelles françaises pour toucher un plus large public à l’étranger. La musique, les oeuvres cinématographiques et audiovisuelles, mais surtout nos savoir-faire qui font que nous sommes souvent désignés comme un modèle pour le monde. C’est pour cette raison, et ce sera une priorité en 2014, que j’entends développer notre capacité à faire rayonner notre excellence en créant une agence de coopération et d’exportation dans le domaine du patrimoine, à partir de l’expérience de l’Agence France Museums.
Le ministère de la Culture doit comprendre et accompagner le mouvement du monde : je veux donc faire entrer le ministère dans le 21ème siècle. Je serai la ministre qui aura fait entrer le ministère de la Culture de plain-pied dans l’ère numérique. Pour faire de la France un pays pionnier et de la rue de Valois, une Silicon Valois.
J’ai donc engagé un travail minutieux de refondation de nos outils et il porte ses fruits. Il a d’ores et déjà permis de revoir, en concertation et avec le soutien actif des professionnels, les dispositifs de soutien ou d’encadrement : dans le secteur du livre – contrat d’édition numérique, plan d’aide à la librairie, médiateur du livre, réforme de la loi sur le prix unique du livre, dans le secteur du cinéma, de l’audiovisuel et du jeu vidéo – consolidation des comptes de soutien, réforme de la TST-d, réforme des crédits d’impôt, convention collective de la production, baisse de la TVA sur la billetterie cinéma et pour la diffusion non-commerciale des oeuvres, renforcement des moyens d’actions de l’IFCIC pour améliorer la solidité financière de nos industries culturelles et la mutation numérique de leur activité -, dans le secteur de la presse – réforme des aides à la presse et, en 2014, la réforme de la distribution et l’adoption d’un taux de TVA réduit pour les formats numériques : je l’avais annoncé dès juillet et cela sera mis en oeuvre, comme prévu, tout début 2014.
Dans le secteur de la musique, je poursuis ma politique de soutien à la création et aux jeunes talents, ces petits labels qui font la diversité du secteur. En 2013, j’ai demandé à ce que le “plan SMAC” soit maintenu pour renforcer le réseau des lieux de musiques actuelles implantés sur tout le territoire français. En 2014, le travail de réforme du soutien du secteur sera poursuivi à travers une attention particulière portée à l’exportation de la musique et, dans la suite du rapport Phéline, à la rémunération des artistes à l’ère numérique. Certaines de ces réformes passent par la loi.
Refondation pour l’audiovisuel bien sûr, et un acte législatif important a été conclu en 2013 avec le vote de la loi audiovisuelle. Elle a rénové profondément le cadre légal, pour le rendre plus démocratique à travers la réforme des modalités de désignation des présidents de l’audiovisuel public et celles des membres du CSA. L’essentiel de ce que je souhaitais pour l’audiovisuel a été fait: les relations entre diffuseurs et producteurs, l’appréciation du contexte économique par le CSA dans ses attributions de fréquences, le maintien de la publicité en journée sur France Télévisions.
2013 aura aussi permis d’engager un vaste et nécessaire travail de concertation, avec les professionnels concernés, avec les organisations syndicales, avec les élus, pour préparer la refonte du droit du patrimoine et celle du droit de la création. 2014 sera l’année du débat parlementaire.
La loi patrimoine, après 50 ans d’accumulations parfois désordonnées, sera une grande loi qui embrasse aussi la création architecturale. Parce que le patrimoine est notre passion française, on imagine que notre droit patrimonial est extrêmement efficace. Or il n’en est rien : certains de nos monuments ou de nos sites les plus emblématiques ne sont pas protégés. C’est cela le but de cette loi : protéger des monuments et des sites qui ne l’étaient pas, penser aujourd’hui au patrimoine de demain, faire entrer la qualité architecturale dans notre droit du patrimoine, sortir les oeuvres des musées, rendre les archives plus accessibles. Avec la loi patrimoine, ce sont des verrous que l’on fait sauter pour une politique patrimoniale moderne, simplifiée, efficace et plus proche des Français. La loi sur la création permettra d’ouvrir un débat national sur l’apport de la création à notre démocratie et de conforter le service public de la culture en faveur de la création artistique. Il traduit un engagement fort pour l’emploi, la protection sociale et la formation des professionnels dans les secteurs de la création et de l’enseignement artistique. Il s’agit aussi d’inscrire l’exception culturelle dans l’ère numérique avec des dispositions sur l’amélioration de l’offre légale, sur la rémunération des créateurs et des artistes, sur les droits d’auteur pour en assurer la protection dans l’univers numérique et pour l’adapter à la réalité des usages, sur la lutte contre le piratage et la notion de domaine public. Faire entrer l’action du ministère et nos politiques culturelles publiques dans le 21ème siècle, c’est aussi les ouvrir aux modalités de la création d’aujourd’hui et de demain, aux nouveaux modes de diffusion de l’offre culturelle mais surtout aux pratiques et aux usages innovants. C’est tout le sens de l’Automne numérique que j’ai lancé en 2013. En organisant un mashup et un hackathon, j’ai voulu montrer la formidable énergie et la créativité à l’oeuvre dans les pratiques et les usages innovants. Le numérique a transformé la diffusion et l’accès à l’art et à l’offre culturelle, il a révolutionné les usages. Mon ambition, c’est donc aussi d’accompagner nos concitoyens dans leurs pratiques, de constituer, chez chacun d’eux, un « capital numérique » pour qu’ils se repèrent dans la multiplicité de l’offre culturelle et exploitent avec discernement toutes les possibilités des outils innovants. Il ne peut y avoir de fétichisme technologique, le numérique n’est rien sans les usages : la révolution numérique doit être une révolution créative et citoyenne. Dans cette perspective, il m’importe que 2014 accélère la mutation des bibliothèques à ces nouveaux usages. 2013 était l’année de la librairie, 2014 sera celle des bibliothèques. Répondre aux nouveaux besoins, c’est évidemment permettre une ouverture lorsque tous les publics sont disponibles, même si j’ai pleinement conscience de l’ambition que peut représenter le sujet des horaires d’ouverture pour nos collectivités locales. Je souhaite que les bibliothèques évoluent vers un service public numérique de proximité. C’est en ce sens que j’ai demandé à Christine Carrier de travailler à la tête de la BPI.
Faire entrer notre politique culturelle publique dans le 21ème siècle, c’est aussi faire toute leur place aux nouveaux talents, aux nouvelles écritures et aux mutations esthétiques pour un renouvellement des publics et de la création. C’est ce qui a présidé au vaste mouvement de nomination que j’ai pu mener en 2013. Je suis particulièrement fière du bilan de cette année de nominations. Ce mouvement de nomination se poursuivra en 2014 avec la même volonté d’ouverture, la même transparence dans les procédures et la même exigence. A chaque fois, les candidats présenteront leur projet aux directeurs généraux du ministère concernés.
Ancré dans le 21ème siècle, ouvert aux évolutions du monde de la culture et armés d’outils adaptés et rénovés, le ministère de la culture est de retour. Loin des chimères qu’ont fini par constituer ces grands monuments élaborés par facilité, et pour combler un vide de la pensée. Loin de ce rideau de fumée recouvrant plus ou moins pudiquement l’absence d’attention portée non seulement au monde d’aujourd’hui mais aussi à ce qui, à mes yeux, reste et doit rester l’objectif de toute politique publique de la culture : le service public de la culture.
Au-delà de permettre l’accès de tous nos concitoyens à la culture, c’est donner à chacun la possibilité d’être de véritables acteurs de la vie culturelle de notre pays. Cela passe bien sûr, par des politiques en direction des personnes en situation de handicap ou des publics du champ social qui font de la culture un facteur d’inclusion et de citoyenneté, une arme de lutte contre les discriminations et l’exclusion. Cela passe aussi par une politique ambitieuse en direction de la jeunesse.
Le renforcement du réseau des écoles supérieures de la culture est un de mes objectifs pour 2014. Nous aurons encore beaucoup à faire cette année pour la réussite de nos étudiants, la valorisation de nos formations d’excellence et leur visibilité à l’international.
Le service public de la culture doit toucher nos concitoyens dès le plus jeune âge, de la maternelle à l’université, sur tous les temps de vie et partout dans notre territoire : c’est l’ambition de mon grand projet d’éducation artistique et culturelle.
Avec Vincent Peillon, Valérie Fourneyron et Geneviève Fioraso, nous avons donc construit les bases communes d’une nouvelle école. J’ai aussi décidé d’accompagner financièrement les collectivités territoriales qui ont fait le choix de profiter de la réforme des rythmes scolaires pour développer des actions de qualité notamment sur le temps périscolaire.
J’ai mobilisé, enfin, tous les acteurs de l’éducation artistique et culturelle au Louvre le 16 septembre et je les remercie d’avoir répondu présent : parmi eux, le Louvre qui affiche sa volonté d’inscrire dans son aile Richelieu, l’éducation artistique et culturelle, nos grands théâtres nationaux, la Philharmonie de Paris et Radio France, qui a placé l’éducation artistique et culturelle au coeur de son nouveau projet de Maison de la Radio.
Mais je veux aller plus loin. Mon ambition est celle de la généralisation : je souhaite que l’éducation artistique et culturelle puisse bénéficier à 100% des enfants d’ici la fin de la mandature.
Un service public de la culture pour les jeunes, c’est, comme au cinéma avec le prix unique de 4€ pour les moins de 14 ans mis en oeuvre au 1er janvier par des adhérents de la FNCF, faire tomber tous les murs entre eux, leur famille et la culture.
2014 sera l’année de deux nouvelles initiatives importantes pour le spectacle vivant : une Belle Saison pour rendre visible la création en direction de l’enfance et de la jeunesse. J’ai demandé en outre aux établissements nationaux et aux DRAC en lien avec le réseau des scènes subventionnées de me faire des propositions sur une offre tarifaire et sur l’offre de spectacle en direction de la jeunesse avec pour objectif rêvé…d’inciter les enfants à emmener leurs parents au théâtre !
La télévision joue un grand rôle dans ce service public de la culture. J’ai demandé à France TV que France 4 devienne la chaîne du jeune public. Ce sera fait en 2014, avec une nouvelle grille en mars. J’ai aussi demandé à ce que l’on réfléchisse pour renouveler l’ambition régionale et de proximité de la télévision publique.
On parle beaucoup du lien qui associe la télévision à son public. Il se mesure de manière quantitative mais j’ai demandé à l’INA de réfléchir- en lien avec les chaînes et les professionnels – à une meilleure mise en avant de mesures plus qualitatives de l’audience télévision.
Le service public de la culture, c’est favoriser la rencontre des gens avec la création et les oeuvres d’art au quotidien. C’est rendre, aussi, les oeuvres à ceux à qui elles appartiennent véritablement.
C’est tout le sens de la politique menée en matière de restitutions d’oeuvres spoliées durant la seconde guerre mondiale par les nazis. Je lui ai donné une nouvelle ambition : rechercher les propriétaires même en l’absence de demande de restitution. Sur un corpus de 145 oeuvres dont la spoliation est quasi certaine, la provenance de 28 oeuvres est en passe d’être identifiée par le groupe de travail que j’ai mis en place. C’est un résultat très prometteur et on en voit déjà les premières avancées : 3 oeuvres sont restituables sans délai. Je les restituerai très prochainement aux ayants-droits légitimes.
Rendre les oeuvres à ceux à qui elles appartiennent vraiment, c’est aussi ce que je vais faire en 2014 en restituant l’Hôtel de la Marine au public. Ses espaces les plus remarquables seront ouverts à la visite par le Centre des monuments nationaux, qui va en devenir le propriétaire.
Le service public de la culture, c’est nourrir et encourager le lien entre nos concitoyens et la culture. Cela passe par une relance de notre politique de commandes publiques mais cela passe aussi par la circulation des collections publiques sur tout le territoire national, bien sûr dans les lieux institutionnels, mais aussi dans les lieux non dédiés à l’art.
En 2014, je veux mettre l’accent sur le monde du travail pour inscrire positivement la culture dans le monde de l’entreprise. Chacun d’entre nous passe un temps important de sa vie, dans l’entreprise, sur son lieu de travail. Je crois que la présence de l’art dans l’espace du travail peut contribuer à apporter des valeurs nouvelles, d’innovation, de démarche collective, de renouvellement du lien social dans les entreprises.
2014 sera donc l’année de « l’entreprise à l’oeuvre », un programme de circulation des collections dans les entreprises et les sites industriels que je lancerai dès juin. J’ai demandé à un certain nombre d’établissements du ministère de construire une offre pour des entreprises qui pourront se porter candidates. De nombreux musées ont répondu à l’appel et de nombreux comités d’entreprise sont prêts à s’engager. J’invite maintenant les institutions culturelles en région et les collections privées, y compris les collectionneurs particuliers, à rejoindre cette dynamique.
Vous le voyez, les objectifs que j’ai fixés pour le ministère de la culture et de la communication en 2014 sont ambitieux. C’est parce que nous sommes fiers de notre culture. Cette fierté n’est ni du nationalisme ni du folklorisme mais témoigne de la vision positive que nous avons de la culture : une culture ouverte, au croisement des esthétiques, féconde. J’en veux pour preuve le formidable élan populaire généré autour de la commémoration du centenaire de la première guerre mondiale. C’est le signe d’une culture légataire du passé et tournée vers l’avenir qui en s’ouvrant au plus grand nombre permet à tous d’aborder avec confiance les mutations du monde à venir.
(Source ministère de la Culture et de la Communication)