Salon du Dessin 2018 : Ce sont plus de 1000 dessins qui seront mis en lumière dans le cadre historique du Palais Brongniart.
En mars, Paris est la capitale du dessin, tous les plus grands collectionneurs français et étrangers, les conservateurs des musées du monde entier, mais aussi les amateurs et le grand public viennent ensemble découvrir les nouvelles propositions artistiques, toujours d’un très grande qualité. Cette 26ème édition du Salon du Dessin accueille cette année, 39 marchands triés sur le volet, dont plus de la moitié sont étrangers, tous spécialisés dans les dessins anciens, modernes ou contemporains. Ce sont plus de 1000 dessins qui seront mis en lumière dans le cadre historique du Palais Brongniart. Le dessin est vieux comme l’humanité et pourtant il n’a jamais été aussi actuel. il s‘expose, il a ses propres galeries, ses salons, et on lui décerne des prix. « Le dessin correspond à la sensibilité d’aujourd’hui où l’image est fondamentale » analyse Bertrand Gautier, l’un des membres organisateurs du salon du dessin. Même les plus grands spécialistes y font des découvertes et ne manqueraient ce rendez-vous pour rien au monde. « Cessons de dire que c’était mieux avant, c’est aussi très bien maintenant. Il reste encore beaucoup d’artistes à mettre en avant notamment aux XIXe et XXe siècles dont la production phénoménale était couplée avec une éducation technique exceptionnelle » explique Olivier Meslay, directeur du Clark Art Institute. « Il faut se laisser surprendre et regarder sans préjugé » poursuit Olivier Meslay. Vous pourrez notamment suivre ses conseils avisés lors d’une conférence le 21 mars à 19h mais également assister, les 21 et 22 mars, aux Rencontres Internationales du Salon du dessin en présence des plus grands spécialistes qui aborderont le thème des arts du spectacle.
La semaine du dessin
La semaine du dessin permet au néophyte comme à l’amateur de participer à des visites privées inédites dans les cabinets d’art graphique des grands musées partenaires. Le CNAM, le Musée d’arts de Nantes, l’Académie des Beaux-arts, la Fondation nationale des arts graphiques installée récemment à l’hôtel salomon de rothschild, le Musée de Port-Royal des Champs, le Musée de Soissons et les Pêcheries de Fécamp participeront pour la première fois à ce parcours hors-les-murs qui rassemble plus de 25 musées et institutions. La Fondation Custodia et le Musée Cognacq-Jay dévoileront leurs dernières acquisitions, le Centre Pompidou sélectionnera parmi les 25 000 œuvres sur papier qu’il conserve, des dessins sur l’art du spectacle de léon Bakst, mikhail larionov et natalia gontcharova ou georges Braque. Le Musée Hermès proposera aussi deux visites de ses collections habituellement non accessibles au grand public.
11ème édition du Prix de dessin de la Fondation d’art contemporain Daniel et Florence Guerlain
Inscrit dans le paysage artistique depuis 2006, le prix de dessin contemporain de la fondation Daniel et Florence guerlain distingue chaque année un lauréat parmi trois artistes sélectionnés par une commission de six experts. depuis 2010, la Fondation a noué un partenariat étroit avec le Salon du dessin qui accueille une exposition des artistes nommés, ainsi que la cérémonie de remise du Prix qui sera proclamé le 22 mars 2018.
Les trois artistes nommées pour la 11ème édition :
- Mamma Andersson, née en 1962 à lulea (suède)
- Leiko IKemura, née en 1951 à Tsu (Japon)
- Juul KraiJer, née en 1970 à assen (Pays-Bas)
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Questions à Olivier Meslay
Conservateur et chercheur, Olivier Meslay est une figure importante du monde culturel français et américain. Conservateur au musée du Louvre à partir de 1993, chargé des peintures espagnoles, britanniques et américaines, il a dirigé le programme de collaboration du Louvre-Atlanta (2003-2006) puis le projet du Louvre-Lens (2006-2009). A partir de 2009, il est nommé conservateur en chef du dallas museum of art avant de diriger le Clark Art Institute depuis 2016.
Plusieurs conservateurs français, dont vous faites partie, ont été recrutés Outre-Atlantique avec succès, pourtant les différences culturelles restent tenaces ?
Olivier Meslay : Oui, et je pense qu’elles grandissent même si sur le fond les passions qui nous animent sont les mêmes. Quand on travaille aux Etats-Unis, on travaille dans un environnement qui n’a pas de lien avec la puissance publique, on vit essentiellement en faisant appel à de l’argent privé et on entretient avec nos mécènes et nos collectionneurs des liens étroits à la fois plus amicaux et naturels mais aussi plus respectueux. La complète indépendance de gestion des institutions culturelles américaines va de pair avec un grand sens des responsabilités. D’ailleurs nous réfléchissons à créer une structure pour intéresser les européens à soutenir le clark art institute ! Il n’y a pas de raison que les choses ne se fassent pas aussi dans ce sens là. Il y a une immense passion des arts en europe.
Qu’est ce qui attire les visiteurs au Clark Art Institute, qui se situe loin des sentiers battus ?
Olivier Meslay : Visiter le Clark Art Institute est un voyage en soi. Nous avons la chance d’être situés loin de tout (à 3h de Boston et à 3h de New York) et d’être entourés non seulement d’œuvres d’une grande qualité mais d’un environnement naturel magnifique qui incite à une immersion totale et imprévisible. Toute visite du Clark est une pause, une grande et sereine respiration. C’est aussi un centre d’art et de recherche réputé, qui reçoit une quinzaine de pensionnaires par an. Un master d’histoire de l’art dans les murs mêmes du Clark forme, avec le Williams College, les personnalités du monde de l’art de demain. Cela donne une atmosphère unique d’échanges intellectuels, au milieu d’une des bibliothèques les plus remarquables des Etats-Unis.
Qu’est ce qui caractérise la collection de dessins du Clark Art Institute ? Comment a-t-elle évolué au cours du temps ?
Olivier Meslay : La collection comprend des milliers de dessins avec une particulière richesse dans le xixe siècle français et européen. Le cœur de la collection est souvent français, Francine Clark était française et le couple Clark, qui a résidé à Paris pendant longtemps, a beaucoup acheté en France. Depuis la donation originelle en 1955 nous avons acquis de nombreuses feuilles mais aussi reçu par exemple la merveilleuse collection Manton il y a 10 ans, faisant rentrer 300 œuvres en particulier une incroyable collection d’œuvres de Turner, Constable, Gainsborough. l’objectif du Clark Art Institute est de rester focalisé sur l’excellence.
Qu’est ce qui a dicté vos choix dans les œuvres que vous allez présenter lors de votre conférence au salon du dessin ?
Olivier Meslay : Je présenterai les chefs-d’œuvre incontournables, Dürer, Tiepolo, Castiglione, Prud’hon, Degas, … Mais aussi ce à quoi on ne s’attend pas. Par exemple, je redécouvre la profondeur de la collection avec des œuvres telles que les Chevaux de Perino del Vaga ou des œuvres étonnantes de Winslow Homer.
Quelle est votre politique d’acquisition en matière de dessins pour le Clark Art Institute ? Qu’est ce qui vous guide dans vos choix ?
Olivier Meslay : L’excellence. mieux vaut un chef-d’œuvre d’un artiste secondaire qu’une œuvre moyenne d’un grand maître. C’était d’ailleurs aussi la vision des Clark, qui ont, certes, acquis des œuvres majeures des grands maîtres mais qui se sont également laissé séduire par Boilly ou Boldini dans les années 40, à une époque où ces artistes n’étaient plus recherchés.
Le site de la Clark Art Institute : http://www.clarkart.edu/
Salon du dessin
Du 21 mars au 26 mars 2018
Palais Brongniart
Place de la Bourse
75002 Paris
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