Il s’agit d’un arbre sur lequel on agit. Un arbre ou chaque passant vient accrocher le fil de sa vie. Une oeuvre commune. “Depuis plus de 10 ans Arthur Simony réalise des installations, des accrochages de multitudes de mots, suspendus à de multitudes de fils qui raisonnent avec leur environnement. Depuis plus de 10 ans Arthur cherche à donner une signification à ces installations, à les inscrire dans leur temps, à leur donner un sens symbolique et poétique.”
Arthur a des fils plein ses poches, plein ses sacs ; il les dévide, les coupe et les accroche ; certains sont reliés à une photo, d’autres à des étiquettes porteuses de mots ; tous peuvent être décrochés mais tous sont un lien qui établit une relation directe avec le public.
Les performances d’Arthur symbolisent nos vies, entremêlées les unes aux autres, suspendues les unes à côté des autres, nos vies que nous saisissons mais qui demeurent fragiles tout comme ces fils qui se balancent au vent. Arthur est un poète de la vie, de ceux dont on aimerait que nos sociétés soient emplies car Arthur a compris la vraie valeur des choses et surtout de nos existences. Samedi il vous tendra un fil, tendez lui la main.
A l’âge de 17 ans, Arthur Simony quitte le lycée. Attiré par les lignes, les formes et les matières, il gagne Bruxelles et s’inscrit dans une école de stylisme. C’est au cours de cette première année, qu’il réalise sa première installation, « La vie ne tient qu’à un fil ». Nous sommes en 2002. Depuis, Arthur a quitté Bruxelles pour Paris, mais de cette expérience, il lui reste ce goût du fil et de la ligne. Alors, il tend et suspend des fils, tague des lignes fluides et précises qui s’imposent sur les portes et les palissades, une trace de lui-même en quelque sorte, jetée aux regards des passants. Ce geste, d’abord impulsif et répétitif comme une respiration, s’affirme peu à peu jusqu’au jour où, en 2007, une figure apparaît. Il la travaille, seul dans l’intimité de sa chambre, et la reproduit inlassablement. Progressivement, la silhouette s’épure, se définit ; son cou et son visage s’allongent, ses cheveux changent de forme. Jeanne est née. En 2011, elle descend dans les rues de Paris.
La vie : un jeu de mots
Mais cette vision poétique de l’existence n’est pas sans humour, car ce qui plaît à Arthur dans ce travail sur le fil est cette idée du double sens. Ce qu’il aime, c’est la langue, cette mécanique du langage où les mots se mêlent formant des poèmes, jouent entre eux pour créer dans l’enchevêtrement des fils une nouvelle poétique. En effet, qu’en est-il d’une clé si elle n’est associée au mot bonheur ? Arthur réinvente en quelque sorte notre merveilleux quotidien, clin d’œil à cet inconscient des surréalistes dans lequel les mots ricochent.
Quand? L’arbre de vie, le samedi 21 mars, de midi à 17h00.
Ou? : à la pointe du square du Vert Galant, sous le saule pleureur. Ile de la cité, 75001 Paris.
Le site d’Arthur Simony :
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