“Armes et Armures” : Dessins de Viollet-Le-Duc

Né à Paris en 1814, Eugène Viollet-le-Duc est surtout connu du public pour ses restaurations de constructions médiévales et pour l’influence et l’inspiration qu’il a suscité auprès de plusieurs acteurs majeurs du mouvement Art Nouveau.

Architecte, professeur, inspecteur des travaux de l’hôtel des Archives du royaume,Viollet-le-Duc, au début des années 1830, va travailler de paire avec Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques, à la restauration du patrimoine médiéval français.

C’est justement le donjon de ce château qui va servir de vitrine à une exposition qui célèbrera le bicentenaire de la naissance de l’architecte en réunissant une cinquantaine de documents graphiques, dessins et gravures pour la plupart inédits, qui permettront une nouvelle approche de ce lieu médiéval ainsi qu’une meilleure compréhension de la démarche intellectuelle et artistique de Viollet-le-Duc…

Cet architecte, qui fut à la fois archéologue du Moyen-Âge et innovateur quant à la modernité architecturale, rédigea deux dictionnaires, l’un en 9 volumes sur l’architecture française du XIè au XVIè siècle et un autre concernant le mobilier français de l’époque carolingienne à la Renaissance, en 6 volumes. On lui doit aussi d’avoir posé les bases de l’architecture moderne par ses écrits empreints de rationalisme, notamment dans ses “entretiens sur l’architecture” en 1863.

Les dictionnaires de Viollet-le-Duc sont avant-gardistes en ce que leur auteur propose une vision globale du savoir et l’agrémente d’illustrations. Pour lui, l’architecture d’une époque ne s’analyse pas uniquement à travers bâtiments et objets mais relève également du mobilier, des vêtements, des loisirs, instruments de musique, de cuisine…

Pour cela, accumulant tout au long de sa vie notes et croquis, relevés de sculptures, de manuscrits, de vitraux ou d’armes anciennes, il va les insérer dans ses livres, illustrant à merveille la phrase qui clôture son dernier ouvrage : “voir c’est savoir”.

Eugène Viollet-le-Duc influença le regard de la société sur l’histoire du patrimoine français.

C’est de cette influence que verront le jour en 1884 la “Société des Amis des Monuments Parisiens”, et “La Commission du Vieux-Paris” en 1897.

Lorsqu’en 1393 Louis d’Orléans, fils cadet de Charles V, reçoit en apanage le duché de Valois, il y ordonne aussitôt la construction d’une nouvelle forteresse en place de celle des descendants de Nivelon de Pierrefonds. Prince bâtisseur et mécène, ce château est inachevé à sa mort, mais demeure célèbre par ses dimensions spectaculaires, la qualité de son décor et la puissance de son système défensif.

Le romantisme du XIXè siècle feront de Pierrefonds un lieu de promenade jusqu’à ce qu’il commence une nouvelle vie avec l’avènement de Napoléon III qui en confie la restauration à Viollet-le-Duc, ce dernier se servant du château pour puiser dans l’âge médiéval les bases de l’art national, revisitant le Moyen-Âge avec une vision du XIXè siècle.

L’architecte mourra avant la fin de ces travaux titanesques, qui seront achevés par son gendre Maurice Ouradou, en 1884, qui en suivra scrupuleusement les plans.