Archipel – Archipelago : périple entre sept univers distincts à la galerie Maria Lund

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    Maria LOIZIDOU – Memoscapes – crayon sur papier – pencil on paper – 32 x 45 cm – 2012

    Archipel invite à un périple entre sept univers distincts : voyage entre les terres arides de Lyndi Sales et les paysages mentaux de Maria Loizidou avec escale sur les terrains contemplatifs de Lee Jin Woo, déambulations dans les microcosmes du quotidien de Yoon Ji-Eun, observations botaniques des cactus domestiqués de Didier Boussarie et des fleurs aux personnalités fortes d‘Hélène Schmitz, et pour terminer, un plongeon dans l’univers rêvé de Catherine Maria Chapel.

    Archipelago invites us on a journey into seven distinct universes: travelling through the arid lands of Lyndi Sales and Maria Loizidou’s mental landscapes, stopping-over in the contemplative terrain of Lee Jin-Woo, wondering through Yoon Ji-Eun’s microcosms of daily living, the botanical observations of Didier Boussarie’s domesticated cacti and Helen Schmitz flowers’ with strong personalities, and, to finish, we dive into Catherine Maria Chapel’s dream-like universe.

    Didier BOUSSARIE(né en France en – born in France in  1958)dessin – drawing

    C’est un regard pertinent, tendre et parfois humoristique qui traverse l’oeuvre de Didier Boussarie, fin observateur de ce qui respire, palpite, se transforme. L’artiste nous livre un compte rendu de vie, une leçon de perception des plus raffinée. Les motifs peuvent varier – cactées, primates – mais le sujet véritable est un désir de voir, de comprendre, de sentir, de caresser du regard afin de retenir, ne serait-ce qu’un instant, l’insaisissable.

    A discreet gaze, pertinent and tender crosses the work of Didier Boussarie, fine observer of all that breathes, palpitates and transforms. Through a large variety of matters and supports (painting, photo, wood, glass and collage) the artist delivers an account of life, a most refined lesson in perceptivity.The motifs can vary – landscapes, bodies, insects – but the real subject is the desire to see, to understand, to feel, to caress with the gaze in order to retain the elusive, if only for a moment.

    Catherine Maria CHAPEL(née en France en – born in France in  1968)dessin, installation  – drawing

    Les oeuvres de Catherine Maria Chapel évoquent un voyage dans l’inconscient, un rêve éveillé. Ses dessins et collages sont des réminiscences poétiques, des fragments de beauté juxtaposés. Le visage bleu d’une jeune fille sur lequel s’est posé un papillon ; une silhouette de jeune homme s’étirant sur un fond de lumière intense.

    L’artiste transpose à présent ses explorations sensorielles en trois dimensions : dans une nacelle de tissu suspendue dans le vide, flottent les secrets du cour d’un homme. Apparitions, suggestions, les registres divers se croisent – le songe d’une nuit d’été n’est peut-être pas loin.

    Catherine Maria Chapel’s works evoke a journey into the unconscious, an awakened dream. Her drawings and cut-outs are poetic reminiscences, juxtaposed fragments of beauty. A young woman’s blue face upon which a butterfly lands; the silhouette of a young man stretching on an intensely luminous background. The artist now also transposes her sensorial explorations into 3D: in a suspended cradle of fabric float the secrets of a man’s heart. Apparitions, suggestions, diverse registers are crossed – A Midsummer Night’s Dream is perhaps not a far call away.

    LEE Jin Woo(né en Corée du Sud en – born in South Korea in  1959)ouvres en papier – paperworks

    Peinture, relief ou plutôt peinture-relief, les tableaux tridimensionnels de Lee Jin Woo invitent à la contemplation. Ils sont nés d’un labeur invisible et titanesque. De nombreuses couches de papier traditionnel coréen, le Hanji, sont superposées afin de constituer des strates sur lesquelles l’artiste  intervient en peignant, en enterrant la matière (charbon de bois, terre, pigments) et en brossant. Une écorce au relief plus au moins prononcé se forme, permettant de travailler en surface ou d’aller explorer et dévoiler des éléments laissés dans la masse des feuilles diaphanes. Ces oeuvres, à la profondeur et à la transparence réelle, sont particulièrement sensibles aux variations de la lumière, défiant sans cesse la perception.

    Painting, relief or rather relief-painting, these three dimensional pictures invite our contemplation. They are born from an invisible and titanic labour. Numerous layers of traditional Korean Hanji paper have been superimposed to form strata on which Lee Jin Woo intervenes by painting and burying substances (charcoal, earth, pigments) and by brushing. A bark with a more or less pronounced relief is formed allowing the artist to work on its surface or to explore and unveil elements buried in the mass of translucent sheets. These works, containing both real depth and transparency, are particularly sensitive to the variations of light, incessantly defying perception.

    Maria LOIZIDOU(née en Chypre en – born in Cyprus in  1958)dessin – drawing

    Inspiré des paysages imaginaires figurant à l’arrière-plan des peintures de Léonardo da Vinci, la série de dessins Mémoscapes de Maria Loizidou recherche la trace, l’empreinte du vécu sur la mémoire. Sur des fonds pastel recouverts d’un motif géométrique suggérant l’infini, de fins traits au crayon forment des volumes puissants. Ici, des personnages dynamiques semblent entrainés dans des mouvements et des actions par une sorte de pesanteur ou autre force déterminante : objets et formes, fragments de villes ou de paysages se confrontent ou fusionnent avec les corps. Une impression de grande concentration s’en dégage – les figures évoluent dans leur monde, dans la réalité constituée du bagage de chacun. Acteurs dans une chorégraphie existentielle dont ils ne déterminent que partiellement les mouvements… Ainsi l’artiste visite ce paysage inconnu qui est la mémoire de chaque être.

    Jusqu’au 29 septembre 2012, une installation de dessins et de vidéo de Maria Loizidou est présentée dans l’exposition collective Mapping Cyprus: Contemporary Views, aux Bozart de Bruxelles.

    Inspired by the imaginary landscapes figured in the background of Leonardo da Vinci’s paintings, the drawing series Memoscapes by Maria Loizidou, searches for the trace, the imprint of real-life on our memory. Pastel backgrounds covered with a geometric motif suggest infinity. Fine pencil strokes create powerful volumes. Dynamic figures seem carried into movements and actions by a kind of gravity or other deciding force: objects and shapes, fragments of towns or landscapes are confronted or fuse with the bodies. An impression of great concentration emerges – the characters evolve in their own world, in a reality constituted with the luggage of each. Actors in an existential choreography where movements are partially determined. Thus, the artist visits the unknown landscape of each being’s memory.

    Until September 29th 2012, an installation of drawings and video by Maria Loizidou is presented in the group show Mapping Cyprus: Contemporary Views, at the Bozart in Brussels.

    Lyndi SALES(née en Afrique du Sud en – born in South Africa in  1973)dessin, découpage – drawing, cut-outs

    L’artiste utilise des modèles et des structures provenant de la nature – l’inspiration pouvant être l’infiniment petit comme l’immensité de l’espace. Son diptyque présenté dans l’exposition Archipel se base sur des vues aériennes contemporaines et des cartes anciennes d’une région désertique des Emirats. Lyndi Sales a découpé au laser un motif ondulant aux bords calcinés qui évoque les dunes de sable et la chaleur exceptionnelle du lieu. Le puzzle complexe des structures mouvantes du sable se superpose au dessin fragile de la carte exprimant indirectement les rapports de force entre l’homme et la nature.

    The artist uses models and structures from nature – inspiration can be the infinitely small as well as the immensity of space. Her diptych presented in the Archipelago exhibition is based on contemporary aerial views and old maps from a deserted region of the Emirates. Lyndi Sales has laser cut an undulating motif with burnt edges evoking the sand dunes and the exceptional heat of the area. The complex puzzle of moving sand structures is superimposed by the fragile drawing of the map indirectly expressing the power struggle which exists between man and nature. 

    Helene SCHMITZ(née en Suède en – born in Sweden in  1960

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    Pour la série Blow up, Hélène Schmitz a fait le portrait de plantes à différents stades de leur évolution. Bourgeons, fleurs et feuilles fanées ont étés isolés, installés sous la lumière de l’atelier, photographiés sur fond coloré. Ainsi sorties de leur contexte, les plantes acquièrent une beauté éclatante, surréelle, presque artificielle. Ces portraits sont ceux des membres d’une famille aux caractères bien affirmés. Hélène Schmitz révèle ici un autre aspect de la nature, loin de l’image fragile et bucolique que nous pouvons souvent nous en faire. Voluptueuses, visqueuses, velues, s’enroulant sur elles-mêmes ou éclatant, palpitant, Blow up livre une vision quasi-humaine des croissances que nous pensions connaitre.

    For the Blow up series Helene Schmitz has portrayed plants in different stages of evolution. Buds, flowers and withered leaves have been isolated, set-up under studio lighting and photographed on coloured backgrounds.  Thus, taken out of their contexts, the plants acquire a dazzling beauty that is surreal, almost artificial. These portraits belong to family members with assertive characters. Helene Schmitz reveals here another aspect of nature, far from the fragile bucolic image often conveyed. Voluptuous, viscid, velvety, curled up or striking, palpitating, Blow up delivers an almost human vision of growths that we thought we knew.

    YOON Ji-Eun(née en Corée du Sud en – born in South Korea in  1982)dessin, relief – drawing, relief

    Yoon Ji-Eun dessine sur du bois stratifié, qu’elle creuse, grave, et assemble avec d’autres volumes en bois afin de créer des paysages aux perspectives multiples. Dans la topographie ainsi élaborée, l’artiste révèle les contours de majestueuses montagnes, de rivières et de lacs tracés par les veines et les teintes du bois. Ces microcosmes oniriques sont peuplés de petits personnages solitaires, parfois sans visage, qui semblent s’oublier, absorbés par leurs tâches quotidiennes, endormis, méditant. Alors que les strates du bois suggèrent le temps qui passe, ces personnages semblent intemporels. Ils rappellent les scènes de vie quotidienne de Bruegel l’Ancien, leur tendre poésie, l’aspect méditatif de la banalité des actions représentées. Les figures évoluent parfois en ronde, suivant les chemins des cernes du bois, accentuant encore cette idée de cycle éternellement recommencé. Cycle de la journée, de la vie, de l’Histoire.

    Yoon Ji-Eun draws on stratified wood, in which she grooves, carves and assembles with other wooden volumes in order to create landscapes with multiple perspectives. In this elaborated topography, the artist reveals the contours of majestic mountains, rivers and lakes drawn in the veins and tints of wood. These dream-like microcosms are peopled with small solitary beings, sometimes without faces, that seem lost to themselves, absorbed in their daily tasks, asleep or meditative. Whilst the wood strata suggest the time that passes, these characters seem timeless. Reminding us of everyday life scenes from Bruegel The Elder, with their tender poetry and their meditative aspect in the representation of banal actions. The figures evolve sometimes in a circle, following the paths of the rings in the wood, accentuating further this idea of the eternally starting over cycle. The cycle of a day, a life, of history.

    • VERNISSAGE :  vendredi 6 juillet 2012 de 18h à 21h.
      L’exposition se termine  le samedi 1er septembre.
      FERMETURE ANNUELLE : dimanche 29 juillet jusqu’au lundi 27 août 2012.

    GALERIE MARIA LUND
    48 rue de Turenne – 75003 Paris – France