Amélie Cornu : Le Cri des Anges, un seule en scène décapant, drôle, bouleversant, sur l’euthanasie, mis en scène par Jean Barlerin.
Parler de l’amour et de la mort en mots et en musique, tel est le défi que s’est lancée Amélie Cornu qui a écrit et interprète Le Cri des Anges et que met en scène Jean Barlerin. Designer et ingénieur de formation, Amélie a collaboré durant de nombreuses années avec de grands groupes, des collectivités, associations et entrepreneurs sociaux tout en étant très active au sein du collectif féministe Georgette Sand, qui vise la valorisation de l’expertise des femmes dans le milieu professionnel et les médias et dans l’ONG internationale Avaaz en tant que Responsable de la Mobilisation Citoyenne. Mais Amélie c’est aussi près de vingt ans de pratique de théâtre avec plusieurs pièces sur les planches, des courts et moyens métrages, dont L’Orange des sables de Benjamin Clavel, pour lequel elle remporte le Prix de la meilleure actrice au Mobile Film Festival en 2013, présidé par Gad Elmaleh et Kyan Khojandi.
Après une première pièce, Tri[s] Sélectif[s], qui s’est jouée à Paris en 2011, elle revient donc avec Le Cri des Anges, pièce sélectionnée au Printemps des Inédits de Fontenay-sous-Bois. Dans une mise en scène sobre et mettant en relief son écriture, Amélie a concentré son travail de création sur son texte, les interventions musicales créant un équilibre juste et harmonieux entre les scènes. Comme elle l’explique elle-même : « la collaboration artistique avec Jean Barlerin et Nicolas Dessenne a été décisive car si le texte était la colonne vertébrale du projet, la musique en est devenu la chair, la mise en scène les membres, et la direction d’acteur le souffle. »
Amélie résume ainsi l’histoire d’Ally : « une jeune femme solaire, qui tombe amoureuse d’Hugo au cours d’une soirée. Leur idylle tourne court quand le jeune homme est déclaré en état de mort cérébrale. En une fraction de seconde, tous les repères d’Ally basculent entraînant avec eux ce qui jusque-là lui semblait acquis. Elle engage alors un monologue intérieur et fiévreux, plus proche de l’ode à la vie que de l’éloge funèbre, où l’humour fait sans cesse contrepoint à l’émotion. »
Si le deuil fait partie de nos vies, certains d’entre nous ont été confrontés à la difficulté de faire celui de quelqu’un qui n’est pas encore mort. Amélie a illustré ce travail par un monologue empreint de poésie et d’humour, rédigé à la première personne ce qui fait que l’absence soit encore mieux ressentie ; elle s’est inspirée pour cette nouvelle pièce du Vieux Juif Blonde d’Amanda Sthers, et de Confidences à Allah de Saphia Azzedine. Deux monologues, deux personnages féminins qui luttent contre l’adversité et pour lesquelles l’humour est le seul recours pour repousser le désarroi.
« Ma problématique en tant qu’auteure et comédienne était justement de trouver cette juste distance entre un texte écrit à la première personne et la composition d’un personnage de fiction, d’un autre je curieusement étranger et familier. Pour ce faire, je me suis appuyée sur ce que le deuil a de protéiforme pour me l’approprier et faire mienne cette expérience qui s’écrit en miroir. » confie Amélie. Une bien belle comédie humaine écrite avec justesse et délicatesse. Une très belle performance d’Amélie Cornu.
Auteur : Amélie Cornu
Mise en scène : Jean Barlerin
Distribution : Amélie Cornu
Musique originale : Nicolas Dessenne
Durée : 75 min
Amélie Cornu : Le Cri des Anges
Du 08 mars au 28 juin 2017
Tous les mercredis à 19h45
Essaïon Théâtre
6 rue Pierre au Lard
75004 Paris