Alibi.com aide ses clients à mentir à leur entourage. On vous trouve des alibis en béton et autres subterfuges pour cacher une infidélité, esquiver un diner ennuyeux avec vos beaux-parents ou sécher les cours si vous êtes étudiant.
Greg a fondé une entreprise nommée Alibi.com qui crée tout type d’alibi. Avec Augustin son associé, et Medhi son nouvel employé, ils élaborent des stratagèmes et mises en scène imparables pour couvrir leurs clients. Mais la rencontre de Flo, une jolie blonde qui déteste les hommes qui mentent, va compliquer la vie de Greg, qui commence par lui cacher la vraie nature de son activité. Lors de la présentation aux parents, Greg comprend que Gérard, le père de Flo, est aussi un de leurs clients…
Questions à Philippe Lacheau
Comment est né « Alibi.com » ?
Philippe Lacheau : Vers 2009, au même moment que « Babysitting ». J’ai eu l’idée des deux films en même temps, je les ai proposés et le premier qui s’est fait, c’est « Babysitting ». Puis on a enchaîné sur « Babysitting 2 » mais je gardais en tête l’idée d’ « Alibi.com » à laquelle je croyais beaucoup. J’avais vu un reportage à la télé sur ces sociétés qui fournissent des alibis. Elles existent vraiment, ce qui est fou quand on y pense. On t’aide à tromper ton partenaire, à mentir à ton entourage : c’est tellement immoral et politiquement incorrect. Bref, un sujet de comédie génial. L’activité de ces sociétés touche plein de domaines mais, pour rester dans la légalité, elles ne peuvent pas intervenir dans le monde du travail, traiter avec des mineurs ou fournir de fausses ordonnances. Dans le reportage, il y avait l’exemple que l’on a repris de la femme qui fait croire à son mari qu’elle va prendre des cours de pâtisserie. Pendant qu’elle passe du temps avec son amant, la société d’alibis lui fabrique des gâteaux qu’elle récupère avant de rentrer chez elle pour les ramener à son mari. On a essayé d’aller le plus loin possible, d’imaginer les choses les plus incroyables, mais la réalité est déjà tellement dingue. En épluchant les sites de ce genre, on a découvert, entre autres, qu’un type était allé jusqu’à faire croire à sa nana qu’il était en garde à vue.
« Alibi.com » ne ressemble pas aux « Babysitting » et, en même temps, on y retrouve votre esprit, ce goût pour la comédie familiale où se rencontrent différentes traditions et tonalités comiques. D’un côté, un burlesque potache plein de références pop « à l’américaine », incarné par l’équipe d’Alibi.com, et de l’autre, le vaudeville à la française, représenté par la famille Martin.
Philippe Lacheau : C’est très bien résumé. Le film est un vaudeville classique parasité par un humour plus moderne, fou et visuel, à la « Babysitting ». On retrouve aussi le mélange de générations avec, d’un côté, mes acolytes habituels – Tarek Boudali, Julien Arruti, Vincent Desagnat – et, de l’autre, Nathalie Baye et Didier Bourdon que l’on est hyper fiers d’avoir dans le film. On aime ces rencontres – comme c’était déjà le cas dans « Babysitting » avec Gérard Jugnot et dans « Babysitting 2 » avec Christian Clavier.
C’est le premier film que tu réalises seul. Quels défis as-tu eu à surmonter ?
Philippe Lacheau : Je m’étais fait la main sur les deux « Babysitting » que j’avais co-réalisés avec Nicolas Benamou. Là, c’est ma première expérience seul mais j’étais entouré d’une bonne partie de notre équipe, notamment le superviseur technique à la mise en scène, David Diane, qui était premier assistant sur les « Babysitting ». On se connaît bien, on a de nombreux automatismes. Les cascades automobiles ont été réglées par David Julienne qui était aussi sur les « Babysitting », c’était donc très préparé et encadré. Les difficultés ne sont pas forcément venues de là où on les attendait. Il faut savoir, par exemple, que tourner avec un zèbre n’est pas simple. Dans la nature, le zèbre est une proie, il est donc très méfiant par instinct. Mon frère, Pierre, qui tournait le making-of, en sait quelque chose : il s’est pris un coup de sabot et le micro de sa caméra a volé.
Et Jean-Claude Van Damme ?
Philippe Lacheau : Mon enfance, c’était Van Damme, Schwarzenegger et Stallone. « Alibi.com » est truffé de petits clins d’œil à ce cinéma. Greg, mon personnage, est fan de Van Damme. Il est frustré de ne jamais avoir réussi son célèbre coup de pied retourné dans « Bloodsport ». J’ai suivi trois séances d’entraînement avec un cascadeur pour apprendre à le faire. Bon, on joue un peu sur le montage et le ralenti mais quand même, je n’en suis pas peu fier.
Quel regard portes-tu sur votre parcours, depuis la Bande à Fifi sur Canal+ à « Alibi. com » aujourd’hui ?
Philippe Lacheau : C’est incroyable ! Quand j’y repense, il y a quatre ans, personne ne voulait financer « Babysitting ». Je revendais ma voiture sur le Bon Coin parce que je n’avais plus de thunes. Et aujourd’hui, je me retrouve sur un plateau à diriger Nathalie Baye et Didier Bourdon. Entre le moment où on a quitté Canal+, en 2007, et « Babysitting », en 2013, on a fait une pièce de théâtre, des petits rôles, mais nous, c’est le cinéma qui nous intéressait. On essayait de vendre « Babysitting » et personne n’en voulait. J’ai même réfléchi à l’idée de tout plaquer. Humainement, on est donc encore plus soudés de par tout ce qu’on a traversé, les bons moments comme les mauvais. Tarek, Julien et moi, on ne s’est jamais pris la tête une seule fois. Ce qui n’a rien d’évident quand on est amis dans la vie, qu’on travaille ensemble et qu’interviennent des questions d’argent, de notoriété. Ces métiers, on ne sait jamais combien de temps ça va durer, donc on en profite. Et surtout, on essaye de ne pas décevoir, d’être exigeants. Je pense vraiment que les gens ne seront pas déçus par « Alibi. com ». Ceux qui ont aimé « Babysitting » ne se sentiront pas trahis et ceux qui ne se sentaient pas concernés apprécieront peut- être le fait qu’on aborde des sujets un peu plus matures, comme celui du couple à différents stades de la vie. N’importe qui rêve de travailler avec ses copains. Nous, on a cette chance, alors on essay
ALIBI.COM
Au cinéma le 15 février 2017
Un film de : Philippe Lacheau
Avec : Philippe Lacheau, Julien Arruti, Tarek Boudali, Elodie Fontan, Nathalie Baye, Didier Bourdon
Durée : 1h31