A la découverte de Pasteur : l’homme et le travail du scientifique

Si son nom est toujours de prime abord associé à la découverte du vaccin contre la rage, Louis Pasteur, né en 1822, père de la microbiologie à laquelle il a dédié sa vie, s’est penché sur de nombreux domaines, de la fermentation au développement scientifique de la vaccination. On lui doit ainsi la pasteurisation, qui porte son nom, ainsi que des avancées majeures dans les domaines de la chimie et de la microbiologie.

Comme le soulignait récemment Bruno Maquart, président d’Universcience : « Peu de savants ont connu la réussite scientifique et sociale de Louis Pasteur, dont nombre d’avenues, d’écoles et d’institutions scientifiques portent le nom, en France mais aussi à l’étranger. C’est à cette grande figure que le Palais de la découverte s’intéresse aujourd’hui, en présentant la « méthode Pasteur », qui caractérise l’ingéniosité scientifique contemporaine. L’exposition Pasteur, l’expérimentateur illustre ainsi la grande actualité d’une oeuvre originale, celle d’un homme qu’on pourrait qualifier de père de la science moderne ».

Le Palais de la découverte présentant une salle consacrée aux travaux de Pasteur, dès son ouverture en 1937, il était donc tout naturel que, pour fêter le 80e anniversaire du Palais, Louis Pasteur soit de nouveau à l’honneur, l’exposition Pasteur, l’expérimentateur, y étant présentée du 12 décembre 2017 au 19 août 2018, revenant sur l’homme et le travail du scientifique et cherchant à expliquer le contexte de ses travaux, de ses découvertes et de leurs applications dans un parcours à la fois chronologique et thématique et  au-delà de la légende.

Louis Pasteur a consacré ses études à la chimie et à la physique, fixant plus particulièrement son attention sur la cristallographie, qui devient le sujet de sa thèse et qui lui permet  de poser les fondements de la stéréochimie.

C’est au cours des recherches qu’il mène sur le processus de fermentation, qu’il découvre que les levures sont des micro-organismes responsables du phénomène et que l’acidité du vin est causée par certaines bactéries. Ses études lui permettront de prouver que ces micro-organismes  possèdent une origine concrète et ne naissent donc pas de manière spontanée, et il mettra au point la méthode de pasteurisation.

Pasteur oriente ensuite son travail sur les causes de la pébrine, maladie des vers à soie qui devient de plus en plus inquiétante pour les producteurs français.

Durant quatre années, il s’efforce de trouver le moyen de mettre fin à l’épidémie avant qu’elle ne détruise l’industrie française de la soie. Il découvre finalement le caractère héréditaire de la maladie et met ainsi au point un système pour empêcher qu’elle ne se propage.

A partir de ce moment, Pasteur concentrera toute son attention sur les maladies infectieuses, et sa découverte du staphylocoque fera redoubler d’intensité son intérêt pour les maladies infectieuses, les épidémies et les contagions.

Très impliqué dans ses recherches sur la fermentation, il demeure convaincu que les maladies infectieuses trouvent leurs origines dans des micro-organismes spécifiques. Il se penche alors sur les principales infections animales, à savoir le choléra des poules, le charbon des moutons et le rouget du porc et constate  qu’après injection du microbe atténué du choléra aux poules, non seulement ces dernières n’attrapent pas la maladie, mais elles finissent même par y résister. Il procède alors de même sur un troupeau de mouton afin de les protéger du charbon, l’expérience s’avérant être une réussite.

Louis Pasteur s’attaque également à la rage. Après quelques expériences sur la salive et les moelles épinières infectées, il conclut que la maladie se situe dans le système nerveux. Il finit par obtenir, non sans mal, une forme affaiblie du virus, et malgré le succès des inoculations sur l’animal, il  redoute de l’utiliser sur l’homme. Mais lorsqu’un jeune alsacien mordu par un chien enragé frappe à la porte de son laboratoire, Pasteur prend le risque, sauvant l’enfant !

Grâce à l’ensemble de ces succès, l’institut Pasteur, dédié aux recherches contre la rage et autres maladies, verra le jour et sera inauguré en 1888, Pasteur le dirigeant jusqu’à son dernier souffle, en 1895. Accessible dès 9 ans, l’exposition rassemble des films, des éléments interactifs, des reconstitutions de scènes de l’époque, des maquettes animées et un théâtre optique qui racontent l’histoire de Louis Pasteur et celle de ses travaux.

Grâce à une scénographie chronologique, permettant de suivre l’évolution des travaux du scientifique, l’exposition proposera, pour finir, de se pencher sur les visions contemporaines portées sur les micro-organismes, notamment sur les nouvelles méthodes mises en œuvre pour cultiver les micro-organismes et pour les observer, ainsi que sur le sujet de la vaccination.

Un jeu multimédia et un film proposeront de rendre compte de l’ingéniosité mise en œuvre dans la recherche scientifique actuelle, fil rouge historique de cette recherche. Un grand dialogue mis en dessin par l’illustrateur Nayel Zeaiter et projeté complète l’exposition. L’écrivain Eric Orsenna et le youtubeur Léo Grasset de la chaine Dirty biology, échangent sur la portée des travaux de Pasteur.

Un très beau livre : Louis Pasteur le visionnaire. Catalogue papier et numérique sous la direction d’Annick Perrot et Maxime Schwartz, aux éditions Cité des sciences et de l’industrie / La Martinière, accompagnera l’exposition, ainsi qu’un album jeunesse : Louis Pasteur, enquêtes pour la science par Florence Pinaud et illustré par Julien Billaudeau.