Investissements Chinois en France – Mythes et Réalités

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Investissements Chinois en France
Investissements Chinois en France

Alors que le « couple franco-chinois » fête ses cinquante ans, Investissements Chinois en France – Mythes et Réalités ouvre le débat sur un thème bien peu débattu et pourtant d’importance: l’investissement chinois en France est-il une chance pour l’économie hexagonale ou, au contraire, une menace ?

Châteaux, vignobles, immobilier de prestige, industrie, télécommunications, finances, énergies, mode… : l’appétit de l’Empire du Milieu pour tout ce que l’Hexagone compte d’attractif grandit et les Chinois ne lésinent pas sur les moyens pour s’en porter acquéreurs. De par leur forte valeur symbolique (rachat du château de Viaud) ou stratégique (entrée du fonds souverain China Investment Corporation au capital de GDF Suez), les investissements chinois en France enflamment l’opinion. Certains y voient un ballon d’oxygène pour l’économie locale ; d’autres, en revanche, redoutent le dépeçage du patrimoine national ou l’espionnage industriel. Preuve qu’il s’agit là d’un phénomène encore balbutiant, complexe et qui, à bien des égards, reste à défricher.

De l’Île-de-France à la Côte d’Azur, de la Bretagne à la Champagne-Ardenne en passant par la Lorraine et la région Rhône-Alpes, nous sommes allés à la rencontre d’investisseurs chinois et de Français qui partagent désormais avec eux leur quotidien professionnel. Au fil des entretiens –et de confidences glanées sous couvert d’anonymat – deux ou trois vérités émergent, qui viennent bousculer les quelques clichés qui circulent à propos des entrepreneurs venus de l’Empire du Milieu.

Camille-Yihua CHEN est directrice de la rédaction de Patrimoine & Marchés, magazine dédié aux investisseurs et aux conseillers financiers. Elle a été chef de rubrique de l’hebdomadaire Money Week – La Vie financière et a animé pendant deux ans la rubrique « Chinois en France » du magazine Chine Plus. Passionnée des problématiques économiques et financières majeures qui marquent les relations entre la France et la Chine, elle prépare actuellement le prochain tome du présent livre.

Extrait du livre : Les enjeux d’une alliance inéluctable

Châteaux, vignobles, immobilier de prestige, industrie, télécommunications, finances, énergies, mode… : l’appétit de l’Empire du Milieu pour tout ce que l’Hexagone compte d’attractif grandit et les Chinois ne lésinent pas sur les moyens pour s’en porter acquéreurs. De par leur forte valeur symbolique (rachat du château de Viaud) ou stratégique (entrée du fonds souverain China Investment Corporation au capital de GDF Suez), les investissements chinois en France enflamment l’opinion. Certains y voient un ballon d’oxygène pour l’économie locale ; d’autres, en revanche, redoutent le dépeçage du patrimoine national ou l’espionnage industriel. Preuve qu’il s’agit là d’un phénomène encore balbutiant, complexe et qui, à bien des égards, reste à défricher.

De l’Île-de-France à la Côte d’Azur, de la Bretagne à la Champagne-Ardenne en passant par la Lorraine et la région Rhône-Alpes, nous sommes allés à la rencontre d’investisseurs chinois et de Français qui partagent désormais avec eux leur quotidien professionnel. Au fil des entretiens –et de confidences glanées sous couvert d’anonymat – deux ou trois vérités émergent, qui viennent bousculer les quelques clichés qui circulent à propos des entrepreneurs venus de l’Empire du Milieu.

1. Selon Destatis, office fédéral des statistiques allemand, la France est le quatrième pays le plus cher d’Europe, derrière la Suède, la Belgique et le Danemark, avec un coût horaire s’élevant à 34,90 euros.
2. Source : AFII (Agence française pour les investissements internationaux).

Le flux devrait grossir

À combien se montent, au total, les investissements chinois dans l’Hexagone ? La Banque de France avance le chiffre de 4,2 milliards d’euros, dont 3,5 milliards en provenance de la Chine continentale et 0,7 en provenance de Hong Kong3 (données arrêtées à fin décembre 2012). Il nous semble cependant que l’ampleur des stocks d’investissements chinois en France a été sous-évaluée. Prenons par exemple la Chine continentale : rien que pour les treize plus gros investissements réalisés pour la seule période 2004 – 2012, le montant cumulé dépasse les 5,4 milliards d’euros (cf. Annexe) ! Encore ne s’agit-il là que d’une estimation qui ne tient compte ni des nombreux investissements plus modestes effectués sur la même période sous forme de fusion-acquisition, de prise de participation, de création d’entreprise, de joint-venture, ni des rachats de vignobles, de châteaux, d’hôtels particuliers ou de prestigieux locaux commerciaux.

Bien sûr, même chiffrée à plus de 5,4 milliards d’euros, la présence des capitaux chinois en France reste faible : les Français investissent en effet trois à quatre fois plus en Chine (16,7 milliards d’euros à fin 2012)4 que les Chinois n’investissent en France. Néanmoins, tout porte à croire que les flux d’investissements chinois vers l’Hexagone devraient grossir.

Au siècle dernier, John Harry Dunning, économiste britannique connu pour ses travaux sur l’investissement direct étranger (IDE) a fondé une théorie selon laquelle dès lors qu’un pays voit son PIB par habitant franchir la barre des 5 000 dollars, il accélère ses investissements à l’étranger. C’est ce qui s’est passé aux États-Unis, au Japon et en Allemagne ; c’est ce qui se passe actuellement en Chine. Alors que son PIB par habitant est passé de 5 414 dollars en 2011 à 6 500 en 2013, le pays a multiplié ses investissements hors de ses frontières. En 2011 par exemple, ses IDE en Europe ont triplé, pour atteindre 11 milliards d’euros5 ; et, de février 2012 à février 2013, ceux réalisés au niveau mondial ont bondi de 147,3 %, à 18,39 milliards de dollars, soit plus que les 17,48 milliards investis en Chine par les pays étrangers sur la même période. À l’avenir, l’enrichissement de la population chinoise, et en particulier l’accélération de la création de grosses fortunes chinoises, qui cherchent à diversifier leur patrimoine à l’étranger, devraient contribuer à alimenter les mouvements de sortie des capitaux chinois.

Au stade actuel de leur développement, les entreprises chinoises sont de plus en plus nombreuses à s’internationaliser. Leur objectif est triple : monter en gamme, promouvoir une stratégie de marque et élargir les réseaux de commercialisation. Une concurrence accrue sur leur propre marché et une situation de surcapacités dans certains secteurs (énergie solaire, etc.) les poussent aussi à chercher des relais de croissance à l’étranger. De leur côté, laminées par la crise, nombre d’entreprises occidentales au bord de la faillite cherchent des repreneurs et leurs niveaux de valorisation deviennent accessibles. Le moment est opportun pour les sociétés chinoises de s’offrir à moindre coût technologies avancées, savoir-faire et marques connues. Le rachat de Moteurs Baudouin, fabricant de moteurs marins installé à Cassis, par le groupe chinois Weichai, et celui de McCormick, fabricant de transmissions de tracteurs basé à Saint-Dizier (Haute-Marne), par le chinois Yto, en constituent la meilleure illustration (cf. Chapitre IV). D’autres sociétés occidentales, par stratégie ou en quête de liquidités, acceptent d’ouvrir leur capital à des investisseurs chinois, à l’instar de GDF Suez et du Club Med, ce qui, il y a encore quelques années, était inconcevable.

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  • Broché: 240 pages
  • Editeur : Editions Pacifica (28 février 2014)
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2916578226
  • ISBN-13: 978-2916578224
  • Dimensions du produit: 21 x 14 x 2 cm