L’Agence japonaise pour les Affaires culturelles a pris mercredi la décision de recommander le Mont Fuji et la ville de Kamakura comme sites du Patrimoine mondial à l’Unesco pour 2013. Le Mont Fuji réunit plusieurs lieux touristiques dont la région des cinq lacs. Il reste l’un des symboles du Japon et est souvent représenté à travers des estampes traditionnelles japonaises (ukiyo-e). Kamakura, ancienne capitale du Japon au 12ème et 13ème siècle, rassemble aujourd’hui de nombreux temples ainsi que le Daibutsu, représentation monumentale de Bouddha.
Le Mont Fuji et l’art
Il n’est pas de montagne qui ait autant inspiré les peintres que le mont Fuji. Les plus célèbres d’entre eux sont Katsushika Hokusai (1760-1849) et Utagawa Hiroshige (1797-1858), deux maîtres de l’art de l’estampe ukiyo e. Dans les célèbres Fugaku sanjurokkei (Trente-six vues du mont Fuji), Hokusai a montré les liens étroits qui unissent les hommes et la montagne avec un sens remarquable de la composition et une incomparable puissance d’imagination. Il a complété ces « Trente-six vues » par dix autres estampes intitulées Ura Fuji (L’autre versant du Fuji), soit un total de quarante-six vues. Dans Tokaido gojusantsugi (Les Cinquante-trois étapes du Tokaido) et Meisho Edo hyakkei (Cent lieux célèbres d’Edo), Hiroshige a quant à lui représenté le mont Fuji tel qu’il apparaît en divers points de l’Archipel.
La représentation la plus ancienne du mont Fuji conservée à ce jour se trouve dans les rouleaux de peinture intitulés Shotoku taishi eden (Vie illustrée du Prince Shotoku) qui datent de l’époque de Heian (794-1185) et racontent notamment comment le prince serait arrivé d’un bond au sommet de la montagne, sur un cheval offert par la province de Kai (actuel département de Yamanashi). A partir des époques de Heian et de Kamakura (1185-1333), le mont Fuji a été souvent représenté avec un triple sommet recouvert de neiges éternelles.
A l’époque contemporaine, Yokoyama Taikan (1868-1958) a fait de cette montagne un de ses sujets de prédilection et il l’a représentée sous des angles et avec des techniques tout à fait originaux, entre autres Gunjo Fuji (Le Fuji bleu outremer) et Hi izuru tokoro Nihon (Le pays du soleil levant). Le mont Fuji a inspiré quantité d’autres artistes, notamment Shiba Kokan (1747-1818), Tsukioka Yoshitoshi (1839-1892) dont l’œuvre couvre à la fois l’époque d’Edo et celle de Meiji, le maître du style Nihonga Matsuoka Eikyu (1881-1938) et Umehara Ryuzaburo (1888-1986) peintre de style occidental.
Qu’est-ce que le patrimoine mondial ?
Le patrimoine mondial est constitué de sites culturels et naturels qui doivent être protégés et conservés avec l’aide de la communauté internationale pour que les générations futures puissent continuer à en bénéficier en tant qu’héritage commun à toute l’humanité transmis de siècle en siècle. Ces sites sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO qui a été créée conformément à la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel.
Le concept de patrimoine mondial a été formulé pour la première fois en 1959, quand les trésors de Nubie de l’ancienne Egypte, en particulier les temples d’Abou Simbel, ont failli être engloutis sous les eaux à cause de la construction du grand barrage d’Assouan. L’UNESCO a lancé une campagne mondiale et réussi à gagner le soutien de nombreux pays pour sauver ces temples qui ont fini par être déplacés et remontés un peu plus loin.
(Source le lepetitjournal.com et Fond pour le Mont Fuji)
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Pour information :
le Mont Fuji a été finalement reconnu par l’Unesco comme site du Patrimoine mondial et la confirmation de cette reconnaissance sera faite dans le courant du mois de juin. Par contre la candidature de la ville de Kamakura n’a pas été retenue par l’Unesco comme site du Patrimoine mondial.