On les appelle les travailleurs de l’ombre… ils deviennent aujourd’hui les agents de lumière. Sous le regard du photographe marseillais Philippe du Crest, des agents de propreté se sont livrés à un drôle d’exercice : poser en tenue professionnelle sur leurs lieux de travail. Si les vêtements rappellent bien le quotidien du métier, ils sont ici portés comme des apparats que l’on revêt pour quelque chose de spécial : l’habit ne fait pas celui que vous croyez voir ! Par delà l’apparence, les êtres s’imposent ; la lumière, sciemment travaillée, incarne. Des portraits rigoureux qui illuminent la beauté innée de ces hommes et femmes.
Dans le secteur de la propreté, ils sont si nombreux et courants, que chacun y participe activement sans forcément s’en rendre compte, en tenant des propos généralistes, définitifs, qui ne supportent aucune contradiction.
Par delà l’apparence, la Fédération des Entreprises de Propreté – en collaboration avec le FARE – invite à la réflexion et propose une réponse artistique aux clichés, en soutenant le travail du photographe Philippe du Crest.
Philippe du Crest
Né en 1959, Philippe du Crest, fils d’une artiste peintre, a initié cette série de portraits à Marseille. Il s’intéresse au monde du travail et particulièrement aux salariés que l’on ne voit pas. C’est tout naturellement qu’il s’est dirigé vers le secteur de la propreté en hommage à sa grand-mère qui « a fait des ménages ». Il ne faut cependant pas se tromper sur le propos : l’objet n’est pas de photographier l’entreprise et de flatter, mais bien d’imposer une vision artistique contemporaine des êtres qui composent le monde du travail. Ici, les modèles, volontaires, posent en plan américain. Deux flashs éclairent leurs visages, et les mains, celles qui produisent et qui font, sont mises en lumière subtilement. La mise en scène, les vêtements de travail, la lumière et les couleurs portent et révèlent la beauté de ces hommes et femmes.
- Exposition du 14 au 27 janvier 2013
Espace Beaurepaire
- 28 rue Beaurepaire
- 75010 Paris