Quintessence, une exposition de photographies de Michel Kirch et de peintures de Dominique Paulin Les deux artistes français ont été invités par l’Ambassade de France en Inde à exposer dans le cadre du festival Bonjour India. Bonjour India, c’est la deuxième édition de la saison culturelle française en Inde. Plus de cent manifestations seront organisées dans tout le pays de janvier à mai 2013.
Toutes les formes de culture y sont représentées, les arts visuels, la musique, la danse, le théâtre, le cirque, le cinéma, la littérature et la gastronomie.
Quintessence où la rencontre de la spiritualité indienne et occidentale
Si l’oeuvre du photographe plasticien Michel Kirch se place dans la tradition occidentale, elle est empreinte d’une grande spiritualité. A travers les séries Les Eveillés et Mandalas, Quintessence interroge notre rapport au monde et à la temporalité. Les oeuvres de Michel Kirch deviennent des sursauts de conscience et de lumière. L’éternité est alors dans l’instant.
Edgar Morin : « En opérant des rapprochements inattendus et violents, Michel Kirch fait coexister le temps cyclique et le temps créateur. Les Mandalas avec leurs formes de tourbillon ont quelque chose de génésique et d’énergétique. A travers toutes les angoisses et les incertitudes de notre condition, il y a une sorte d’acte de foi dans la puissance génésique de la forme du tourbillon. Elle nous pose la question énigmatique de notre rapport au monde ».
Michel Kirch « l’éveilleur », par Edgar Morin (Extraits)
« Nul n’avait encore pensé à faire poésie de la réunion d’éléments photographiés hétérogènes, ce qui constitue l’innovation créatrice de Michel Kirch. Ses oeuvres comportent intégralement le réel photographique comme ingrédient nécessaire et suffisant dans un art de la composition qui transfigure le réel, lui donne les qualités du rêve mais sans irréalité, avec sur-réalité.
D’autres ont pu parler de réalisme magique ou de transréalité en évoquant les compositions de Michel Kirch. A mon avis tout reflet du réel est magique et toute photographie comporte sa part de magie qui est la magie du « double » : c’est la magie de la présence dans l’absence, qui donne une nouvelle présence à la réalité représentée devenue absente. C’est pourquoi la photographie est aujourd’hui reconnue comme un art quand elle réussit à apporter le charme singulier d’une magie. Mais nous voici avec Michel Kirch dans une nouvelle magie, celle de la rencontre de plusieurs réels qui ne communiquaient pas. On comprend donc que le terme de transréalité, qui relie différentes réalités pour en faire émerger une nouvelle convient bien aux oeuvres de Michel Kirch tout en contenant l’idée de dépassement.
Peut être pourrait on dire aussi « méta réalité » dans le sens hégélien où le dépassement conserve ce qui est dépassé tout en créant une réalité nouvelle. Ainsi, à passer de l’une à l’autre de ses photographies (…), je me sens, comme par une symphonie, emporté dans un flux d’émotions. (…) Et toujours l’humain est présent, soit sous forme d’individus, soit sous forme d’architectures qui nous rappellent les différents âges de l’histoire des civilisations.
Tout dans cet art visionnaire est à la fois familier et étrange, chaque image donne à rêver, à penser, à méditer. L’oeuvre de Michel Kirch nous incite à méditer sur le mystère de la condition humaine et celui de son insertion dans l’Univers. »
Dominique Paulin
« TAKE A WALK in INDIA »
Faire émerger la beauté.
La réalité c’est, les astres, le ciel, la terre. (astres silencieux), (cosmic tree). Les êtres humains de passage sont locataires, c’est tout. (Juhu Beach)
Nourrie de ses nombreux voyages en Inde, Dominique Paulin retranscrit sur la toile une Inde vécue au-delà du fantasme, une Inde qui s’empare de tous les sens.
Voyages pas uniquement touristiques, elle est aussi médecin. Pendant les séminaires et congrès, partage entre les médecins indiens et occidentaux, à l’écoute de la souffrance, commune à tous. La mémoire des couleurs, des lumières, de la terre, des routes parcourues en « Royal Enfield 350 » Delhi et Rajasthan, de Goa au Tamil Ladu et Kerala, Varanasi.
Point de départ à l’imaginaire, les couleurs indiennes habitent ses oeuvres, depuis l’ocre de la terre foulée («Le poids de la terre»), jusqu’aux saris éclatants dont les transparences jouent avec la lumière («Le rouge porte le bleu»).
L’Inde, terre de contrastes, bouillon de culture est racontée à travers les yeux de celle qui y puise énergie et spiritualité.
Fascinée par les rapports étroits que les Indiens entretiennent avec le sacré, les traditions, Dominique Paulin livre des oeuvres très personnelles et aborde le sujet de la présence de l’homme sur terre («Le corps vit mais meurt le temps»).Si, mourir c’est se libérer de l’état actuel pour passer à un état meilleur, la vie et la mort s’entremêlent étroitement tout au long de l’existence ( lithographie « birth and death, death and birth, Varanasi)
Les grands formats sont emplis de ce fragile équilibre. Formés d’infinies superpositions, comme autant d’expression des villes grouillantes et des multitudes de présences humaines, ces oeuvres sont animées et en éternelle création («Fulgurance»). Dans leur multitude de détails, ces toiles permettent de s’évader, de s’élever (astres silencieux) et de rêver («Rêve surréaliste»).
L’exposition Quintessence aura lieu à New Delhi et à Chennai (Madras)
- New Delhi, 11-24 février 2013
- Chennai, 4-17 mars 2013
Quintessence, une exposition du festival Bonjour India :